Chapitre 25

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Cette fois c'est sûr, les russes ont réussi à lui mettre la main dessus. Seulement encore une fois, il semble qu'Izaya se soit fait sous-estimer : non seulement il comprend nombre de choses sur ce qu'il recherche depuis tant d'année, à savoir l'identité de Katya Lomof, mais en plus il réussit à s'enfuir sans grande difficulté.

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Shizuo avait envie de vomir.

En fait, il se sentait à deux doigts de vider son estomac sur le sol de son salon tant ce dernier était serré d'appréhension, de peur, et de culpabilité. Il regardait Pluton jouer avec l'une des serviettes qu'il avait rapporté de la salle de bain, la déchirant avec ses petites dents pointues.

Izaya a disparu.

Il n'aurait pas dû se mettre dans un état pareil. Après tout, ce n'était pas comme si le brun ne s'était jamais envolé sans donner de nouvelle. Rien de nouveau. La dernière fois, il avait dû attendre presque deux mois avant de le voir réapparaître devant chez lui.

Et putain il venait tout juste de le retrouver.

Izaya a disparu.

Chaque fois qu'il y repensait, chaque fois qu'encore une fois la voix de Shiki résonnait dans sa tête, il se disait qu'il aurait pu faire quelque chose. Parce que lorsque le brun avait un soucis, c'était toujours chez l'un d'eux qu'il se réfugiait : alors si ni lui ni le mafieux ne l'avait vu, c'était forcément qu'il y avait un problème.

Il aurait pu insister, lui dire de rester, ou encore l'accompagner jusque chez lui – ou chez Shiki, en l'occurrence. Il avait su qu'Izaya était crevé, qu'il n'avait pas dormi de la nuit, et que ses cernes déjà trop présentes indiquaient que même avant cette nuit, son sommeil n'avait pas dû être des plus réparateurs.

Et s'il s'était fait agresser, dans une des petites ruelles de Tokyo, seul, épuisé et sans défense ?

Shizuo [14H50] : Tom ? Je suis désolé, mais aujourd'hui je ne vais pas pouvoir venir. Juste pour aujourd'hui.

Tom [14H55] : Pas de problème, Shizuo. Juste pour cette fois, ce n'est pas grave.

Devant lui, son téléphone était posé sur la table basse, éteint, muet, silencieux. Il avait monté le son, juste au cas où, mais pour l'instant cela n'avait pas servi à grand-chose.

Une fois Shiki parti, une femme était entrée dans son appartement. Petite mais musclée, forte, droite, le regard sévère, elle lui avait pourtant semblé sympathique.

– Shizuo-san ? Je suis Vorona, l'assistante personnelle de Shiki-san. Je vais juste vous poser quelques questions, comme ça nous pourrons retrouver Izaya plus rapidement, d'accord ?

Et c'est ce qu'elle avait fait. Gentiment, elle l'avait interrogé pendant une vingtaine de minutes, notant ses réponses sur un petit calepin, hochant la tête lorsqu'il lui disait quelque chose d'intéressant. Dans les faits, ils n'avaient pas seulement parlé des heures qui avaient précédé son départ. Au bout d'un moment, elle avait posé son carnet, puis l'avait regardé dans les yeux.

– Lorsque j'ai rencontré Izaya, c'était un sale gamin impertinent. Il avait la langue bien pendue, et regardait les autres vraiment très, très mal. En fait, il n'a pas tant changé. La seule chose qui ait changé, c'est que désormais il s'intéresse à quelqu'un. Quelqu'un qui n'est ni moi, ni Shiki-san, ni ses sœurs.

Elle lui avait offert un sourire.

– Shiki-san peut dire ce qu'il veut, mais je me fiche bien de leurs histoires. Je veux qu'Izaya soit heureux. Je veux qu'on le retrouve. Et je veux qu'après, il puisse avoir quelqu'un sur qui il peut compter. Oh, et Shizuo-san ?

At the edge of our hearts || ShizayaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant