Quelques mois après la Nuit.
Partie 2.
Il avait passé la nuit dehors, à marcher sans cesse, le ventre vide et les jambes en coton. Son endurance était devenue quasiment inexistante au cours des derniers mois, et son nouveau style de vie - à savoir changer de famille d'accueil tous les deux mois environ - n'était pas réellement propice à une activité physique quotidienne. Seule la pensée de ses sœurs qui l'attendaient quelque part lui donnait le courage et l'envie de continuer.
Il était passé par toutes les petits ruelles possibles, par tous les chemins détournés, et avait finalement atteint son objectif aux abords de l'aube.
Lorsqu'Izaya arriva dans la zone pavillonnaire, son estomac gronda une nouvelle fois alors que des sueurs froides lui coulaient dans le dos. Son front était trempé et il devait se forcer - se pincer le bras - afin de garder les yeux ouverts. Il fourra sa main dans la poche arrière de son jean afin de saisir le petit papier qui se trouvait là. Bien qu'il avait appris ce qui y était écrit par cœur, l'avoir sur lui lui donnait l'impression que tout était bel et bien réel. Il inspira pour se donner du courage et commença à arpenter les rues. Toutes les maisons semblaient identiques ; jardins bien entretenus, portails peints récemment, murs unis et propres, mais il régnait pourtant une atmosphère qui lui faisait froid dans le dos. Lorsqu'il passa devant l'une des habitations, le brun n'eut même pas besoin d'essayer de se souvenir du numéro pour savoir qu'il était arrivé.
Des mauvaises herbes, une pelouse haute de plus de cinquante centimètres, des murs défraîchis et des objets abandonnés dans le jardin ; Izaya s'approcha, la boule au ventre. Il fit le tour, passant au dessus du grillage, retombant lourdement de l'autre coté. Des orties lui piquèrent les jambes et il grimaça. En levant la tête, il vit qu'une fenêtre restait accessible depuis l'arbre d'en face. Il aurait pu essayer de pénétrer par le bas - après tout, il était parfaitement capable de déverrouiller une porte de l'extérieur - mais il avait fini par apprendre que souvent, les gens ne plaçaient pas d'alarme aux fenêtres de l'étage.
Se frottant les mains, il commença à grimper à l'arbre en grimaçant ; décidément les activités extérieurs n'étaient pas son point fort. Il lui fallut plus de dix minutes pour arriver en haut, et même assit sur sa branche, le souffle court, il transpirait tellement que le brun avait l'impression que l'évanouissement lui pendait au nez. Il s'essuya le front avec sa manche et débuta sa progression en équilibre sur le petit bout de bois qui s'arrêtait à quelques mètres de la fenêtre. Étrangement, il n'avait aucun doute quant au fait d'être assez léger pour ne pas briser la branche.
Une fois au bout, il sauta afin d'arriver sur le garde corps, les muscles douloureux, et blanchit lorsqu'il réussit à se réceptionner de justesse. Izaya grogna sous l'effort, puis se pencha afin d'arriver à voir à travers la vitre. À l'intérieur, il arriva à distinguer deux lits placés côte à côte, des meubles, une porte fermée, puis deux formes indistinctes sous les couvertures...
Il toqua à la fenêtre et pria pour ne réveiller que ses sœurs.
Izaya les vit bouger, remuer, puis il recommença.
Cette fois-ci, la tête de Kururi se releva et il la vit écarquiller les yeux. Presque aussitôt, elle rabattit les couvertures et se leva en trébuchant. La brune alla réveiller sa sœur, agitée comme Izaya l'avait rarement vu, puis se précipita vers lui afin d'ouvrir la fenêtre.
Sa bouche s'ouvrit en grand et elle s'écria - ce devait être la première fois qu'il entendait aussi nettement le son de sa voix - :
- Nii-san - !
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At the edge of our hearts || Shizaya
FanfictionShizuo X Izaya | Durarara | Univers Alternatif | Terminée Izaya n'aimait pas vraiment les nuits d'orage. Il se débrouillait toujours pour ne pas être seul dans ces moments là - quelques heures en compagnie d'un inconnu faisaient en général l'affair...