At the edge of our hearts || Shizaya

0.24 - Izaya

Des années après la Nuit.

- Tu aurais du te douter que ça le mettrait en colère.

Sans même lever les yeux de son ordinateur portable, Vorona lui indiqua un endroit du sol qu'il n'avait pas encore lavé du bout du doigt.

Izaya leva les yeux au ciel.

- Encore heureux que ça l'a mis en colère. C'était le but, figure toi.

Il enleva la serpillière du bout de son balais, la remit dans le seau, l'essora, puis la replaça.

- Votre petite guerre est ridicule, affirma t-elle. Cela dure depuis des semaines : c'est lassant à la fin.

Il ne répondit pas et frotta les traces de boue séchée qui se trouvait au sol. Je paris qu'il a fait exprès de rentrer avec ses chaussures, grogna t-il mentalement.

- Je pensais que tu étais plus mature que ça.

- J'ai 15 ans, répondit-il. Je ne peux pas non plus être un sage avant l'heure.

D'accord, peut-être que cette fois il avait exagéré. Après tout, cette histoire de vengeance à répétition avait à la base débuté à cause de lui. Une simple erreur de machine à laver qui avait transformé toutes les chemises blanches de Shiki en ridicule petit bout de tissu rose. Il s'était moqué de lui, pas vraiment en colère, et s'était vengé en lui donnant un yaourt périmé qui l'avait rendu malade - pas longtemps, juste une nuit, mais Izaya était rancunier -.

Et ce coup-ci avait peut-être été un peu puérile, il voulait bien l'admettre.

- Bon, je n'ai entendu que les échos donc : qu'as-tu fait ?

Il haussa un sourcil.

- Shiki m'a engueulé pendant au moins une demi-heure dans son bureau, depuis quand t'écoutes plus aux portes ?

Un petit air boudeur apparut sur son visage et elle fit mine de se concentrer sur son écran. Il comprit immédiatement que sa question n'obtiendrait pas de réponse.

Un soupir franchit ses lèvres.

- Je... j'ai chipé son téléphone hier soir.

Elle releva les yeux.

- Et j'ai changé sa sonnerie.

La blonde ne semblait pas vraiment comprendre.

- J'ai remplacé sa sonnerie par un enregistrement de film porno.

Il vit son visage impassible se fendre d'un air ahuri, puis ses yeux s'écarquillèrent et elle éclata de rire. Pour le coup, il manqua s'en faire tomber son balais.

Venait-il de faire rire Vorona ?

- Tu as..., tenta t-elle en deux hoquets, tu as vraiment... osé !

Il ne l'avait jamais vu rire ainsi.

- Et bien, je me suis dit qu'il le méritait bien après avoir glissé des magazines érotiques dans mon sac. Je crois que Shinra ne me regardera plus jamais de la même façon.

Cette annonce ne fit qu'amplifier son hilarité et la jeune femme déposa l'ordinateur à côté d'elle avant de se courber en avant. Quelques mèches folles tombèrent sur son front.

- Mais vous alors.... vous êtes vraiment...

Elle le regardait avec des yeux brillants.

- Ce n'était sans doute pas très mature, mais en attendant je pense qu'il s'en souviendra longtemps, grogna t-il, un sourire aux lèvres. Et d'après ce qu'il m'a dit, il n'était pas tout seul quand son téléphone a sonné.

La blonde se leva, les épaules toujours tremblantes, puis se dirigea vers lui et passa ses bras autour de ses épaules.

- Tu es vraiment un sale gosse, lui dit-elle.

- Et toi une fouine de première classe.