At the edge of our hearts || Shizaya

Chapitre 12

Partie 2 : Déchirement.

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Chapitre 12

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Penché sur son bureau, sa petite lampe éclairant faiblement la petite pièce toute entière, Izaya écrivait, raturait, relisait, encore et encore. Un petit carnet rouge ouvert devant lui, il s'étendit finalement de tout son long sur son siège, fit craquer sa nuque avec une grimace, puis se réinstalla correctement.

Il se frotta les yeux, puis reprit ce qu'il avait écrit aujourd'hui depuis le début.

Voilà maintenant presque onze ans qu'il faisait ses recherches, qu'il avançait ridiculement lentement, en aveugle. Depuis le début, il notait ses avancées dans un petit carnet qu'il cachait habituellement sous son bureau, scotché sous le tiroir. Des noms, des lieux, des remarques, des observations ; tout était important et rien ne devait être laissé de côté.

Lorsqu'il s'était retrouvé seul, devant les cadavres de ses parents, il avait mis quelques minutes avant de réussir à esquisser un geste afin d'appeler les secours. Obligé de s'enfermer avec ses sœurs - qui avaient fini par se réveiller - dans leur chambre pour ne pas qu'elles voient cela, le brun n'avait pu s'empêcher de se répéter les événements encore et encore dans sa tête. Sang, main, odeur, mort. Tout était allé très vite, mais il avait tout de même eu le temps d'assimiler les moindres détails. Et son cerveau légèrement plus développé que la moyenne ne pouvait s'empêcher de chercher les erreurs, d'évacuer le traumatisme en se repassant la scène.

À la morgue, alors qu'il avait laissé ses sœurs seules en salle d'attente et qu'il s'était avancé d'un pas raide vers la pièce qui contenait les corps de ses parents, il n'avait pas encore bien pris la mesure de ce qu'il s'était passé. Ils étaient seuls, sa mère était morte, son père également, il n'avait que douze ans, et très clairement, la situation lui glissait entre les doigts.

Il ne se souvenait plus réellement de la suite, elle était floue, incomplète ; simplement d'une femme qui lui remettait les effets personnels de ses parents - et parmi eux, un collier, gravé d'un nom qu'il ne connaissait pas -, puis d'une crise de larmes alors qu'un homme le tenait pendant qu'un autre emmenait Kururi et Mairu avec lui, sans un regard en arrière. Nii-san !

Secouant la tête pour se sortir de ses souvenirs, le brun se mordit la lèvre et toucha distraitement le collier qui se trouvait autour de son cou. Le même. Ses doigts suivirent la chaîne avec habitude, puis la détachèrent afin de laisser le pendentif tomber dans la paume de sa main.

Non attendez ! Nii-san !

Sa gorge se serra tandis qu'il plissait les yeux. Ce collier était tout ce qui lui restait de sa mère, de cette époque où ses parents n'étaient jamais à la maison, mais pourtant bien en vie. Bleuté, discret, et en argent, ce pendentif portait à son dos une inscription qui avait donné un objectif à sa vie. Katya Lomof. Sa mère s'appelait Kyouko, et n'aurait de toutes façons jamais fait graver un collier à son nom. Alors qui était cette femme ? Qui était cette personne qui ne semblait pas étrangère à ce Russe - Dimitri - et qui semblait lier tout ce qu'il cherchait à comprendre depuis toutes ces années ? Elle avait un lien avec sa mère, un lien avec la mort de ses parents, avec ce qu'il s'était passé cette nuit là.

Et cela faisait des années qu'il faisait des recherches, qu'il notait, retenait, se souvenait de tout ce qu'il voyait et entendait, qu'il tentait - par lui-même - de rassembler tous les morceaux de cette affaire.