Chapitre 15

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Après son agression, Izaya trouve refuge chez Shiki. Shizuo, qui se trouvait là en grande partie contre sa volonté, arrive à un moment peu opportun. Une fois seuls, les bruns discutent et Shiki finit par lui dire qu'il tient à lui. Lorsqu'Izaya finit par se remettre de ses émotions, deux semaines plus tard, il se rend compte que le blond avait du voir quelque chose qu'il n'aurait pas dû. Ainsi, il tente d'aller lui parler en se rendant à son lieu de travail. Là-bas, il apprend que Shizuo a pris une semaine de congé. Il passe ensuite un appel...

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Shizuo était allongé sur son lit, les yeux fixés sur la peinture du plafond de sa chambre, une carte plastifiée dans la main gauche. Il leva son bras puis le posa doucement sur ses yeux, se protégeant ainsi de la lumière de sa lampe de chevet qui semblait l'agresser. Le blond eut envie de regarde l'heure sur son réveil, mais il n'avait même pas la force d'enlever ses chaussettes.

Encore une fois, comme souvent depuis ces deux dernières semaines, il pensait à Izaya. Ses pensées et son cerveau épuisés avaient tout naturellement pris cette direction lorsqu'il s'était écroulé sur son lit. Les couvertures étaient douces sous son dos, et il fronça les sourcils en constatant que ses draps sentaient la lessive.

Il ne les avait pas changé récemment, alors comment... ?

La réponse lui parut évidente, même si elle était plutôt difficile à croire. Kasuka.

Depuis quelques jours, son frère s'était transformé en vraie fée du logis. Il sortait de sa tanière dès que le blond quittait l'appartement, et nettoyait, pliait, rangeait tout ce qui avait le malheur de croiser son chemin. Apparemment aujourd'hui, cela avait été les draps.

Il ferma de nouveau les yeux, serrant de plus belle la petite carte entre ses doigts. Cela faisait deux semaines, et comme chaque soir, l'envie d'attraper son téléphone le démangeait si fort qu'il devait l'éteindre et le mettre à charger dans un coin. Noël était dans quelques jours, et il était en repos. Même Tom lui avait donné quelques jours de congé, résultat : il s'ennuyait à mourir et ne trouvait plus rien pour le distraire. Le blond dormait toujours très mal, et finissait la plupart du temps par aller s'allonger dans le canapé pour se laisser bercer. Il savait que ce soir-là n'allait pas faire l'exception.

Pour la première fois depuis quelques temps, Shizuo était, cet après-midi, allé donner un coup de main au centre d'aide aux SDF le plus proche. Les températures commençaient à passer en dessous la barre du négatif, et même lui, alors qu'il possédait plusieurs couches de vêtements bien chauds, frissonnait sans pouvoir s'en empêcher dès qu'il mettait le nez dehors. Alors plutôt que de tourner en rond toute l'après-midi – surtout que son frère n'avait pas eu l'air décidé à venir le rejoindre – il avait préféré sortir afin de servir à quelque chose.

Lorsqu'il était arrivé sur place, il avait retrouvé Anri, une lycéenne très sympathique qui venait aider très souvent et qui avait toujours le sourire aux lèvres. Elle était très populaire auprès des réguliers, et il savait de source sûre que certaines personnes – des hommes en règle générale – venait aider simplement pour essayer de lui plaire. De façon personnelle, lui s'en fichait pas mal : tant que ces derniers étaient efficaces et ne traînaient pas dans ses jambes, alors il acceptait cette nouvelle aide avec grand plaisir.

Il avait durant toute l'après-midi eut l'impression d'être observé, pourtant dès qu'il se retournait pour regarder autour de lui, personne ne faisait attention à ce qu'il faisait ou ne le regardait bizarrement, alors il avait fini par se dire que c'était juste dans sa tête. Depuis l'histoire avec cette femme, il devait bien admettre qu'il était un peu plus méfiant lorsqu'il marchait seul dans la rue. Et il vérifiait deux fois la serrure de la porte de son appartement avant de partir. Si elle réussissait un jour à rentrer chez lui et à blesser Kasuka, il ne se le pardonnerait jamais.

At the edge of our hearts || ShizayaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant