Des années après la Nuit.
– Vous avez bien vos téléphones, hein ? Et vos pulls ? Parce qu'apparemment, les hivers là-bas sont encore plus rudes qu'à Tokyo. Et surtout pensez à emmener vos portes-clés multifonctions à chaque fois que vous sortez ! Au cas où vous vous perdiez toutes les deux dans la forêt autour de l'école. J'ai glissé des sprays au poivre dans vos sacs à dos, juste en cas de besoin – ou pas d'ailleurs –. Et j'imagine que vous n'avez surtout pas oublié de –
– Nii-san, tais-toi deux minutes, tu veux !
Mairu gonfla les joues et mit ses mains sur les hanches. Elle tenta de le regarder avec un air courroucé, mais sa petite sœur faisait à peine 1m43, si bien qu'elle ressemblait davantage à un hamster en colère.
Elles sont tellement mignonnes, mon dieu mais qu'est-ce que je fais ?
Laisser ses sœurs partir aussi loin de lui dans un endroit aussi sauvage qu'une école – avec tant de garçon qui pouvaient passablement les faire souffrir ! – devait être la pire erreur qu'il s'apprêtait à faire. Ses adorables frangines étaient bien trop belles pour être laisser seules dans la nature.
– Nii-san, commença Kururi. Tu as dit que c'était pour le mieux, mais j'ai l'impression que tu doutes maintenant ?
Bien sûr qu'il doutait. Même s'il faisait ça pour les sauver, pour leur permettre d'avoir une vie normal, loin de la sienne qu'il partageait depuis plusieurs années avec la mafia – Shiki était intervenu en sa faveur pour qu'elles obtiennent une place dans un internat de Tokyo, mais Izaya les trouvait encore trop proche de tout ça –. Il venait d'avoir dix-huit ans, et commençait son travail au restaurant le lendemain, ainsi il pourrait payer leur pensionnat et vivrait chez Shiki en attendant.
Tout était réglé, mais les voir partir ainsi lui retournait l'estomac.
– Je sais les filles, et je sais aussi que vous allez vous débrouiller comme des chefs là bas – essayez simplement de ne pas rendre chèvre cette pauvre directrice – mais je... vous allez me manquer.
Mairu répondit simplement par un petit gloussement, suivit d'un oooooh, mais vraiment il est trop chou et Kururi lui offrit l'une de ses rares sourires sincères.
Le bus klaxonna.
– Je crois que c'est l'heure d'y aller, fit Kururi. Ils vont partir sans nous.
Ça serait peut-être mieux.
– On y va, continua sa sœur en attrapant sa valise. Le chauffeur est en train de fermer la soute. Hey ! Attendez ! Rouvrez cette soute, on vient aussi !
Non.
– A bientôt, nii-san.
Elle l'embrassa sur la joue, puis s'éloigna en courant. Kururi fit la même chose, se mettant sur la pointe des pieds, puis lui murmura à l'oreille :
– Ne fais pas cette tête, nii.... On reviendra pour les prochaines vacances. Et tiens toi éloigné de ce Shiki-san. Mairu ne l'aime vraiment pas.
Elle suivit sa sœur en trottinant, puis elles montèrent dans le bus sous les râlements du chauffeur.
Je viens d'envoyer mes raisons de vivre à l'autre bout du pays.
Izaya, lui, ne put que les regarder disparaître peu à peu, le cœur serré.
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At the edge of our hearts || Shizaya
FanfictionShizuo X Izaya | Durarara | Univers Alternatif | Terminée Izaya n'aimait pas vraiment les nuits d'orage. Il se débrouillait toujours pour ne pas être seul dans ces moments là - quelques heures en compagnie d'un inconnu faisaient en général l'affair...