At the edge of our hearts || Shizaya

Chapitre 17

Après sa discussion avec Shizuo, Izaya repart en direction de la gare afin d'aller chercher ses sœurs. Sur le chemin, il se fait de nouveau agresser par un russe, mais réussi facilement à s'en sortir, même lorsque Celty se pointe pour l'aider. Une fois arrivés à son nouvel appartement, Mairu et Kururi réussissent à convaincre leur frère de les emmener faire les magasins avec elle. Assis devant le centre commercial, le brun finit par envoyer un message à Shizuo.

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Shizuo regarda le brun disparaître au coin de la rue en restant immobile encore quelques secondes de plus. L'air glacé de l'extérieur s'infiltra sous son manteau, le gelant encore plus qu'il ne l'était déjà de l'intérieur.

Que venait-il de se passer ?

Izaya était venu ici spécialement pour lui, pour lui parler, pour arranger les choses comme s'ils étaient en couple depuis des années et qu'ils s'étaient disputés à cause d'une banale histoire de quiproquo, et le blond n'en revenait toujours pas. Il avait l'impression de toujours sentir sa présence, que son visage était imprimé sous ses paupières et que même s'il les fermait cela ne changerait rien. Malgré le froid et le vent, il restait là, la bouche ouverte, fixant l'endroit où son brun avait disparu – avec son pull –. Son pull qu'il lui avait prêté, car le voir avec les lèvres bleues et ce teint pâle lui avait paru insupportable.

Ce n'était pas juste moi. Tout ça lui importait aussi. Pas juste moi. Lui aussi.

Perdu n'était pas un mot assez fort pour le décrire dans l'instant présent. Lui qui avait passé des semaines à se motiver, à se convaincre qu'il n'avait pas besoin de tout ça et que se concentrer sur son frère ainsi que sur son boulot avec la mafia qui allait bientôt se terminer était bien plus important que n'importe quelle amourette avec un type qu'il avait rencontré dans un bar, se sentait à présent flancher grandement. Même si pour dire vrai, il avait déjà flanché au moment même où Izaya s'était montré devant la porte de son vieil immeuble, une expression hésitante sur le visage.

Il se racla la gorge pour reprendre ses esprits, puis enfonça ses mains glacées dans les poches de son manteau. Un pas en arrière, puis il fit volte-face et se dirigea vers les portes. Il tapa le digicode avec habitude puis s'engouffra à l'intérieur. Le hall était à présent désert et silencieux, et il fit tout ce qu'il put pour atteindre l'ascenseur sans regarder l'endroit où lui et Izaya s'étaient posés pour parler quelques minutes plus tôt.

Lorsqu'il atteignit enfin son appartement, la porte n'était pas verrouillée et Kasuka l'attendait tranquillement assit dans le canapé devant la télévision, les jambes croisées sur la table basse. En le voyant entrer, il se redressa quelque peu et attendit que Shizuo ait enlevé son manteau.

– C'était lui n'est-ce pas ? La personne avec qui tu avais rendez-vous l'autre jour ? C'était ce gars, hein ?

Son regard était si perçant que tout à coup, le blond eut l'impression d'avoir fait quelque chose de mal.

– J'ai parfois du mal à me souvenir de certaines choses, comme si mon cerveau oubliait d'enregistrer ce qu'il se passait. Mais ça, je m'en souviens, parce que ça fait des années que tu n'as pas vu quelqu'un.

Il s'écarta un peu sur le côté du sofa, comme pour lui laisser de la place.

– Alors, c'était quoi son nom ? Je crois que j'ai rarement vu une personne aussi belle. Il est plutôt pas mal pour un mec.

Le blond sentit ses joues brûler et baissa les yeux. Il a l'air tellement... lui-même. Doux et gentil, comme avant.

– Izaya. Et c'est...oui c'est vrai. Je ne comprends pas bien ce qu'il se passe, mais il avait l'air.. de vouloir arranger les choses ?