Chapitre 11 - Suspecte

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La panique se fit sentir. Arlya, assise, n'attendait que de pouvoir partir.

La personne de dos à elle était parti, sans qu'elle n'ait pu voir son visage. La femme lui avait demandé de s'asseoir et l'homme restait derrière debout à les observer.

Ils étaient dans une petite pièce à l'apparence négligé. Un bureau enseveli sous les livres, feuilles et documents, était au centre. Une vieille moquette sale s'étalait sous leurs pieds, et l'endroit était poussiéreux.

À croire qu'il avait choisi le bureau le plus sale possible pour perturber les interrogés.

La femme réitéra sa question, lui demandant si elle avait rencontré M. Dobrich avec Kataera à huit heures moins deux.

Arlya, pétrifiée ne dit pas un mot. Qui aurait pu les voir ? Il n'y avait personne ! Elle bredouilla des mots incompréhensibles.

La femme était la blonde sur l'estrade avec les autres professeurs. Elle avait des cheveux blonds, attachés en une queue-de-cheval, des yeux verts et avait sûrement une trentaine d'années.

Elle prit ses bredouillements pour une affirmation et poursuivit l'air agacée en notant des choses sur son carnet :

- Que faisiez-vous avec votre amie, et le directeur ?

Elle planta son regard dans celui d'Arlya.

Arlya n'avait que deux choix : dire la vérité et s'attendre au pire ou, inventer rapidement un mensonge, en prenant le risque de se faire prendre.

- Eh bien..., hésita Arlya avant d'opter pour la deuxième option. Étant nouvelle...mon amie Kataera m'a fait...visiter ! Sous ma demande...

- Et le directeur que faisait-il avec vous ? demanda-t-elle, sceptique.

Derrière elle, Arlya sentait le regard transperçant de l'homme l'observer. C'était un homme grand et à la peau hâlée. Il avait des yeux noirs perçants et une mâchoire carrée.

- Il était passé...par hasard, répondit Arlya, peu convaincante.

- Pourquoi s'être levé si tôt ? questionna-t-elle.

Arlya prit quelques secondes avant de réagir et dit :

- Par habitude...

La femme hocha la tête, méfiante. Puis, pris des notes sur un petit carnet et fit un grand trait brusque. L'homme s'avança.

- As-tu d'autres choses à nous dire ? demanda-t-il d'une voix grave.

Il ne la croyait pas. Elle pouvait ressentir la méfiance s'émaner de lui.

Arlya hocha négativement la tête, en tentant de feindre l'indifférence et d'avoir l'air innocente.

Cet homme avait un regard si accusatoire qu'elle doutait de son innocence sans raison.

Un silence prit place. Une tension palpable régnait jusqu'à que l'homme ne reprenne la parole :

- Tu peux y aller.

Arlya sortit en essayant de ne pas paraître pressée. Elle s'attendait à ce que cela durât plus longtemps.

Dès que la porte se referma, l'homme dit d'un ton tranchant :

- Elle ment.

- Et elle cache quelque chose, compléta la femme.

L'homme reprit la parole :

- D'où vient-elle ?

La femme ne répondit pas. Dans le seul petit espace non rempli de feuilles et de documents, elle posa un long et fin cylindre noir.

La Légende de l'Âme Obscure - Révélation ( T.1 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant