Tome 2 - Chapitre 11

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Dans le chapitre précédent :

Quelques coups donnés sur la porte me réveillent. Les yeux à peine ouverts je vois un homme rentrer dans ma chambre. Il pose quelque chose sur le sol avant de s'asseoir à côté de moi sur le lit. Cette fois ci je reconnais aussi l'odeur, qui m'est encore plus familière que la précédente. Sa main touche la mienne et des milliers de frissons envahissent mon corps.

——

Samedi 9 février
Leya Rossi

Ma vision devient plus nette et je peux clairement distingué la personne à côté de moi.

« Ça va ? Je t'ai apporté à manger et à boire » me dis l'homme en face de moi en laissant sa main posée sur la mienne.

Mes yeux fixés dans les siens, je tente de me redresser dans mon lit mais mes côtes me font pousser un cri de douleur étouffé.

« Hey Leya ! Bouges pas ! Restes allongée... Comment tu te sens ? »

« J'ai mal partout mais ça va. Je suis contente d'être revenue ici. J'aime pas l'hôpital. » je dis en faisant une grimace qui me fait sourire.

« Je comprends pas pourquoi tu te plains ! T'étais servi au lit et t'avais rien à faire.» il dit avant d'éclater de rire.

« J'étais entourée de murs blancs, ça puait le moisi et le vieux en train de pourrir, j'ai mangé des trucs je savais même pas ce que c'était... alors arrête de te moquer de moi ! » je dis en tournant ma tête à l'opposé de lui.

« Pauvre bichette ! » il me répond en pincant ma joue

« Hey ! » ma main vient frapper son pectoraux dur comme la pierre alors qu'il éclate de rire.

« Je vais te laisser te reposer un peu. Si t'as besoin de quelque chose tu m'appelle. Enfin, si t'as encore mon numéro. » il dit en se levant et en se dirigeant vers la porte

« Ben ! »

L'homme se retourne vers moi. Son regard est indéchiffrable.

« Qu'est ce qu'il y a ? » je lui demande alors en tentant encore de me mettre droite contre le dossier du lit.

« Pourquoi tu me demandes ça ? »

« Hier on s'insultait et aujourd'hui c'est tout le contraire, alors je te demande pourquoi t'es comme ça ? J'ai fais une bêtise. J'aurais du être là pour toi dans un moment douloureux de ta vie. Je m'en veux mais c'est trop tard maintenant. Et même si t'as la haine contre moi je veux que tu saches que tu compte et que t'as toujours compté pour moi. Si j'avais su je serais venue mais j'ai... »

« J'ai eu peur. » il dit en me coupant dans mon monologue explicatif menant à rien. Je le regarde curieusement pour qu'il continue. Ce qu'il fait en s'approchant de moi. « Quand j'ai su ce qu'il s'était passé j'ai eu super peur. Je tiens à toi Leya. Alors oui, il faut qu'on parle de tout ça, de nos réactions, de ce qu'il s'est passé pendant tout ce temps. Mais même si j'ai été en colère contre toi, je me suis grave inquiété, j'ai pensé à ça toute la nuit et je veux pas qu'il t'arrive quelque chose.»

« Ben je... »

« Reposes toi et on parleras plus tard. » il dit en me caressant la joue avant de faire demi tour et de sortir de la chambre.

Benjamin Mendy

«Alors, comment ça s'est passé ? »

« Bien. » je répond simplement aux deux curieux qui me suivent depuis que je suis redescendu de la chambre de Leya.

« Racontes wesh ! » s'exclame Antoine en me donnant un coup d'épaule

« Vous voulez savoir quoi ? » je dis en m'arrêtant pour me tourner face à eux

« Si t'as réfléchi à ce qu'on s'est dis et si vous avez parlé ? » me demande Paul en me fixant d'un œil malicieux

« Oui j'ai réfléchi. J'ai eu grave peur pour elle. Et chaque jour qu'on passe ici ensemble ça me fait remarquer que je tiens grave à elle même si je lui en veux. Mais en fait, je lui en veux pour quelque chose dont elle était pas au courant. Alors oui, elle aurait pu répondre à mes messages et appels et elle l'aurait su. Mais je suis sur que si elle avait été au courant elle serait venue. On a besoin de parler, calmement, de se dire les choses. Je sais que je lui en veux aussi parce qu'elle me repousse. Mais en même temps, à Manchester, c'était pas vraiment tout rose. Et je peux pas lui en vouloir d'être partie après ce que je lui ai fait avec Sarah. Elle méritait pas ça et je m'en veux. Alors on va parler et essayer de passer au dessus de ça. Content ? »

« Je suis fier de toi mon garçon ! » me dit Paul en m'enlacant et faisant mine de pleurer.

« C'est prévu pour quand cette conversation ? » demande Antoine appuyé contre le mur.

« Je sais pas, je l'a laisse se reposer un peu. On verra après. »

« Y'a que ça ? » rencherit Paul. Je lève les yeux au ciel. Ce mec est incroyablement curieux. « Et lève pas les yeux au ciel petit insolant ! »

« Pardooon ! Non en vrai y'a aussi le fait que j'ai besoin de mettre les idées au clair. De savoir si je peux rester ami avec elle ou si j'en suis pas capable. »

« T'en penses quoi pour l'instant ? »

« Honnêtement j'ai pas envie d'être juste ami avec elle. Rien que là, se parler simplement, gentillement, en se souriant, en se taquinant ça m'a rappelé pleins de trucs. J'aime son sourire, sa peau, sa façon de bouder comme une enfant... et je sais pas si je suis capable de l'avoir juste en amie. »

« J'aime quand t'es honnête comme ça. » me dit Paul en me prenant une nouvelle fois dans ses bras.

« T'es en manque d'affection ou quoi ? » je lui dis en rigolant accompagné d'Antoine pendant que Paul s'écarte en râlant dans sa barbe.

Leya Rossi

Benjamin vient de sortir de la chambre en me laissant complément perdue. Je veux bien croire que les médicaments me shootent mais j'ai bien vu ce que j'ai vu. J'ai bien senti ce que j'ai senti...

Sans m'en rendre compte, et sûrement à cause de la fatigue, je sens des larmes couler lentement sur mes joues. Son rire, son touché, sa voix douce et cassée m'ont rappelé tellement de choses et m'avait tellement manqué. J'ai tout quitté et j'ai fait la morte pour me protéger. En me mettant dans une bulle de vie, je ne me suis peut être pas rendue compte que je passais à côté de ça. À côté de quelqu'un qui me fait du bien et m'apporte des petits moments de bien être. Ces larmes sont peut être simplement des doutes et des questionnements sur ce qu'il se passe dans mon cerveau et dans mon cœur. Les deux organes sont ils en désaccord ?

Peut être que c'est simplement l'amour en combat avec la raison.

Le Piège des Sentiments - Benjamin MendyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant