Chapitre 12

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Alors que je croyais que j'allais être enfermée avec d'autres femmes, je me retrouve dans une cellule, toute seule. Enfin, seule, c'est un grand mot. Il y a des rats qui font la taille d'un lapin juste en face moi et bizarrement ils n'arrêtent pas de fixer avec leurs petits yeux rouges. Comme s'ils manigancaient à me manger.

Lentement je me lève,de mon misérable lit de fortune. Depuis tout à l'heure j'ai repassé sans cesse la scène dans ma tête en cherchant pourquoi c'est moi qui se trouve derrière les barreaux !

Bon, j'ai peut-être frappé un haut gradé, mais avec mon poing je l'ai vite dégradé de son rang !

Mais sinon, c'est ce connard qui doit être ici, pas moi ! Depuis quand on traite une invitée comme cela ?

Non, mais sérieusement, ils ont aucune éducation ces gars-là !

En plus j'ai faim ! J'ai même pas terminé mon dessert ! Je souhaite que personne a volé mon yaourt sinon je ferai un massacre.

Je tiens les barreaux entre mes mains et me mets à crier :

— Libérez moi ! Je suis innocente !

— Chaque criminel dit la même chanson, s'exclame une voix.

Je tourne dans la direction de la voix et vois un gardien.

— Je dis la vérité, claqué-je. Eh ! Va appeler ton patron, pour que je discute avec lui.

— Vous avez frappé le capitaine Brown, vous devez être punie.

Mon visage se décompose. Punie ?

— Punie ? Mais c'est lui qui a commencé ! Je mangeais ma salade et là, votre Brown il amène sa fraise et me drague ouvertement ! crié-je, outrée.

Le gardien ne parle plus et met ses écouteurs dans ses oreilles, sous mon regard outré. Nan, mais pourquoi le monde s'acharne contre moi ? Qu'ai-je fait de mal pour qu'on m'ignore ainsi ?

— JE N'AI RIEN FAIT ! AMENEZ-MOI AU MOINS MON DESSERT !

*

La tête entre les jambes, j'entends la porte s'ouvrir. Je relève ma tête et découvre Matthew me fixer impassiblement, les mains dans les poches.

Alors là, c'est vraiment la dernière personne que je veux voir !

— Vous voulez quoi ? Ma version des faits ? claqué-je. Je me suis défendu et je pense que chaque femmes feraient la même chose que moi.

— Vous savez que vous serez jugé. Ce que vous avez fait là, est grave.

Non... vraiment ?

Je me lève avec les sourcils froncés.

— C'est juste un poing ! me plains-je en m'avançant dans sa direction. Je parie qu'il a eu pire qu'un poing votre ami.

— Vous avez frappé un militaire, contredit-il sèchement.

Putain, ça je le sais ça ! Combien fois on va me chanter le même refrain ?!

Sérieusement, je commence à perdre patience. Je devrais être dans mon lit et non derrière les barreaux en train de faire mumuse avec des rats mutants !

Je lis l'étiquette sur sa chemise et lève mon regard dans sa direction.

— Sergent-chef Kingston, c'est votre cher copain qui a cherché le poing ! Il m'a dragué et m'a même dit que mon corps était fait pour coucher  Je sais que je suis une bombe, mais je suis très outrée !

Je commence à faire semblant à pleurnicher mais l'homme en face de moi me fixe d'une manière indifférente. Il est sûr qu'il est humain ?

— Votre frère est en réunion. Il vous verra demain, annonce-t-il avant de tourner les talons.

Je tiens son bras et lui supplie du regard. Si mon frère ne vient pas, je veux quand même une chose.

— Amenez-moi mon dessert, j'ai faim.

Je parie qu'il se dit qu'est-ce qui ne va dans la tête de cette nana.

— Opal, il faut que vous mettez dans votre tête qu'ici c'est pas un terrain de jeu. Une faute et vous pouvez avoir des sentences.

Il dégage son bras entre mes mains et claque la porte.

Je cligne mes yeux plusieurs fois et je sens les larmes se loger dans le coin de mes yeux.

Ça y est, je me suis vraiment mis dans la merde. Je vais dormir ici, dans un endroit sale. J'imagine même pas tous les bactéries ici, je peux choper la syphilis ou encore le tétanos. En plus si les rats me mordent, je vais avoir une infection et...

Opal, pense à autre chose. Ne laisse pas ton côté médical ressortir.

Je m'allonge sur le lit de fortune avec un certain dégoût et fixe le plafond avec amertume. Là quand j'ai besoin de mon frère, il n'est pas là. Il est en réunion nanani nanana...

Pauvre de moi. Je ne savais pas qu'un jour je me rabaisserai à ce niveau. Je parie que cette pendeja de rousse est contente.

Et le pire dans tout cela, c'est Kingston qui ne prend aucune pitié pour moi. Personne a vraiment pitié d'une pauvre femme en détresse !

Quelques minutes plus tard, j'entends des pas lourds venir dans ma direction. Kingston.

Je ne bouge pas et l'observe déposer un yaourt au chocolat sur le sol. Il dépose ainsi qu'une cuillère sur le pot et part comme si rien ne s'était passé.

Rapidement, je saute sur mon dessert et lèche mes babines.

Finalement, il peut être gentil quand il le souhaite.

Amor En El DesiertoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant