Chapitre 40

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Le lendemain.

L'heure est grave. Vraiment grave et je ne sais pas comment l'expliquer.

Comment vous dire qu'un tremblement de terre a touché pratiquement le nord de pays ? Je pense que je viens de vous le dire.

Le Nord est constitué des petits villages et de bidonvilles et le nombre de morts ne cesse d'augmenter, ce qui nous fait de plus en plus désespéré.

Il y a une effervescence parmi nous. Les militaires cherchent des vivants sous les taules, d'autres tentent de débaucher les entrées des mines.

Je suis perdue parmi tout cela, et je ne sais pas quoi faire. Pour la première fois dans ma foutue vie, je suis perdue et j'ai peur.

Je me rappelle soudainement, le moment où j'ai senti le tremblement de terre.

Flashback :

Je cours à la poursuite de Kingston, pour me faire pardonner. Enfin c'est plutôt mon frère qui m'a forcé, mais bon ! Je dois mettre ma foutue fierté de côté, parfois !

Et puis, plus je repense de ce qu'il s'est passé au réfectoire, plus je me sens mal pour Matthew. Il est gêné et est surtout en colère contre moi.

— Matthew, arrête-toi ! lui crié-je au bout du souffle.

Rien.

Il continue à m'ignorer. Soudain, une idée passe dans ma tête avant que je prenne ma chaussure et le lancer dans sa direction. Bingo ! j'ai réussi à toucher son épaule et il s'est arrêté net !

Enfin ! Je suis trop intelligente !

Le militaire ramasse ma chaussure avant de se retourner vers moi et de s'avancer. Son regard et froid et sombre,ce qui me fait frisonner.

Il me tend ma chaussure, et je le récupère, un peu effrayée.

— Matthew, je suis...

— J'ai pas envie de parler, me coupe-t-il d'une voix tranchante.

Je pince mes lèvres comme pour m'empêcher de lâcher des insultes.

— Mais moi, je veux en parler. Je me sens conne, tu sais ? j'ai pensé plutôt à moi que à toi et je... je m'en veux terriblement pour ça.

— Oui, tu as été conne sur ce coup.

Putain de saloperie de merde ! Je me sens de plus en plus mal ! C'est dur de mettre sa fierté de côté, fait chier !

J'ancre mon regard dans le sien et prends délicatement sa main.

— Je suis désolée. Vraiment, avoué-je sincèrement. J'ai été jalouse à cause de cette pétas... gentille fille et puis, c'est pas vraiment ma faute ! C'est elle qui a cherché ! Elle a osé de me menacer, cette conne ! Genre elle a cru que moi, Opal Lopez va abandonner ? Pff... merde, je pars loin.

Je pousse un soupir et lance un sourire crispé à Matthew, dont son regard est devenu un peu plus doux.

— Opal, Katelyn est juste une amie et elle a un copain, défend-t-il. Tu n'as pas besoin d'être jalouse.

Je ris jaune et roulant des yeux. Ça se voit qu'il a tombé dans le piège cette salope de Katelyn !

— Certes, mais tu n'étais pas là quand elle est venue me parler ! Elle m'a dit des choses horribles et j'ai un témoin ! Ramirez.

Cette fois-ci , Kingston est surpris.

— Ramirez ?, répète-t-il, éberlué.

Je hoche lentement ma tête.

– Non, Opal. Sérieusement, un jour tu dois faire la connaissance de Katelyn. C'est une de mes amies d'enfance et puis, on s'est promis de ne pas tomber amoureux l'un et l'autre.

Je grince des dents et dégage ma main dans la sienne. Je suis irritée de voir que mon petit-ami est aveugle et voit pas la réalité des choses. Oui je suis jalouse, mais Katelyn c'est pas une bonne personne ! Son visage et ses menaces à deux balles repassent sans cesse dans ma tête.

Elle commence à devenir mon pire cauchemar !

Et voir que Matthew ne voit pas son vrai visage, me rend en colère.

— Tu sais quoi ? J'ai pas envie de rester plus avec toi. T'es un gros con, lâché-je sèchement.

Kingston serre ses poings et je sens une tension monter entre nous.

— Un gros con ?

— Oui, un gros con. J'aime pas rester avec des gens aveugles et qui refusent de voir la réalité.

— Peut-être que c'est toi qui a un problème, Opal. Tu vois le mal partout !

J'ouvre la bouche, puis la referme. Donc maintenant, c'est à moi la faute ! Nan mais je rêve.

Je lance un regard noir à Matthew avant de lui lancer :

— Et toi, tu vois le bien partout. Même avec le diable, tu verras le bien.

Bam ! Je lui ai cloué de bec !

Je lui lance un dernier regard avant de tourner les talons. Mais un truc bizarre se passe.

Je sais pas pourquoi, mais je sens le sol trembler lentement avant que les secousses deviennent de plus en plus violentes. J'ai du mal à garder de l'équilibre, mais des bras se referment autour de moi et ma respiration se coupe quand une alarme étrange se met à crier dans la base.

Je commence à avoir peur quand je vois le panier de basket s'échouer sur le bitume et que les arbres se retrouvent coucher contre le sol. J'ai une seule envie c'est de m'accroupir au sol car ça me fait tellement peur.

Et là, je prends conscience de ce qu'il se passe actuellement : il y a un tremblement de terre.

Amor En El DesiertoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant