Amor En El Desierto

Chapitre 18

J'observe les militaires se diriger vers les camions avec une once d'inquiétude. De loin, je vois Matthew ressortir de la salle de réunion accompagné de mon frère. Ils sont tous les deux habillés en tenue de militaire, enfin la tenue est légèrement différente que celle qu'ils portent habituellement. Ils ont des armes sur eux.

Rapidement, je me dirige vers eux pour avoir plus d'information. Je veux savoir pourquoi ils ont foiré mon rendez-vous, merde !

Je tiens le bras d'Owen à temps.

— Qu'est-ce qui se passe, bordel ? Aucun de tes collègues m'ont répondu !

Mon frère soupire et se retourne vers moi.

— Un problème avec le pays voisin.

— Vous allez vous battre ? demandé-je en désignant les armes sur lui.

— Tout va bien, Opal, me réconforte-t-il d'une voix douce. Je te promets que je reviendrai ici sans une égratignure. Change-toi toujours, le colonel va risquer d'envoyer des infirmiers sur le terrain.

Je hoche la tête et lui lâche le bras. N'empêche, je m'inquiète pour lui. Il sait ce qu'il va faire, enfin, je ne pense pas qu'il va débarquer sur le terrain et fusiller tout le monde comme un fou... mais je m'inquiète grave pour mon frère.

Il me sert dans ses bras avant de partir vers les camions. Je croise le regard de Kingston et lui lance un sourire crispé avant de rejoindre les autres infirmiers.

Quand les camions franchissent le portail, mon cœur se serre. Je souhaite vraiment qu'ils vont revenir vivants.

*

Ça fait déjà plus que 18 heures ils sont partis, et toujours aucune nouvelle des soldats qui sont partis en mission.

Je suis sur le point d'exploser. Je suis trop angoissé. J'essaie de ne pas montrer aux autres, je dissimule ce stress par un sourire. Voilà pourquoi, je ne voulais pas travailler en tant que bénévole ici. Voir mon frère partir pour une mission suicidaire, ça me fout trop j'tons !

Je range les médicaments sur les étagères avec Esteban. Quand tout à coup, le colonel Johnson arrive, d'un regard froid. On arrête tous notre occupation et le fixe avec crainte.

Car oui, il fait vraiment peur avec sa cicatrice sur son œil.

Le docteur Kang se poste devant lui.

— Le moment est tombé. L'infirmière Perez et le docteur Ramirez doivent rejoindre le terrain, annonce le colonel.

Je souris machiavéliquement et fixe la réaction de Cindy. Super, maintenant ça serait bien si l'ennemi peut fusiller cette pétasse !

— Et je peux savoir la cause ? Pourquoi on ne m'a rien dit ? défend Hiroshi.

Il croise ses bras et fixe froidement le colonel. Ouuuh, ça va partir loin ce conflit !

Avec Esteban nous échangeons un regard.

— La situation est critique...

— Ils sont sous ma responsabilité, je refuse qu'ils partent sur ce terrain.

Un silence électrique plane dans la pièce alors que le docteur et le colonel se foudroient du regard. Après, docteur Kang a raison ! On nous a envoyé pour prendre soin des militaires et non aller sur un terrain dangereux !

— J'irai, annonce la pétasse de Cindy. Je vais préparer mes affaires.

Tout le monde se retourne vers elle, alors que celle-ci s'élance vers Hiroshi. Pour une fois, qu'elle ne fait pas sa conne !

– Docteur Ramirez...

– Je retournerai en bonne état, interrompt-elle rapidement.

Je vois de loin de Lucy perdre ses couleurs et me lance un regard avec plein de tristesse. Je lui montre ma langue pour se foutre de sa gueule. Ah ben, tant pis pour elle ! Dans tous les cas, s'ils m'ont choisi, je refuserai. Non, ils sont des oufs ! Vous croyez vraiment que Opal Lopez va écouter un p'tit con de colonel me dicter des ordres pour une mission suicide ? Toz.

Le colonel nous lance un regard froid avant de tourner ses talons, et claquer fort la porte.

Eh ben, ça se voit qu'il n'a jamais eu l'habitude de fermer une porte !

PDV Matthew

L'ennemi est juste à une centaine de mètres de nous. Pour l'instant, aucun échange de balle s'est produit et tant mieux d'ailleurs !

Avec les gars, nous attendons les prochaines ordres de nos supérieurs via par le radio. Certains de mes collègues ont déjà leur fusil en main et regarde attentivement les ennemis, en attendant avec crainte une échange de balle.

Je les comprends, je flippe ma race, mais je cache mon angoisse. N'empêche, ce genre de conflit s'est déjà arrivé plusieurs fois dans ma vie, et ça n'a jamais toujours bien fini !

Un gang angolais tente de pénétrer dans le pays et prendre possession les villages voisins. Ce gang est composé d'anciens militaires et leur but est juste de faire pression sur le gouvernement du Namibie. Mais s'ils veulent prendre possession des villages voisins, c'est pour une seule et unique raison : les villages sont composés uniquement de femmes et d'enfants. Elle n'ont pas d'homme avec eux et le gang angolais veut tout simplement les vendre ou les violer.

Mais notre devoir est de les empêcher. Ces petits cons de merde.

— L'équipe médicale est arrivée ! crie un militaire.

Je relève ma tête rapidement. Quoi ?! Équipe médicale ? Opal ?

Ne dites pas qu'elle est ici, sur ce terrain dangereux ?!

Je me dirige vers le jeep et vois avec soulagement la docteur rousse et la copine de Opal.

Ouf, aucune trace d'elle !

— Tu croyais vraiment que j'autoriserai ma sœur venir ici ? surgit une voix derrière moi.

Je me pivote vers lui et cache mes émotions.

— J'avais un doute, avoué-je alors qu'Owen sourit.

— T'es un ouf, mec ! J'ai dit au colonel de ne pas envoyer Opal ici, il a passé sous ma caprice !

Owen est capable de décrocher la Lune pour ses sœurs.

— Ta sœur n'est pas en sucre. Elle n'est plus la fille qui avait quinze ans, lâché-je vivement.

Et merde.

Owen m'observe avec les yeux plissés.

Matthew t'es un gros et putain de con !

— Développe.

— C'est à partir de la dangerosité qu'elle deviendra forte. Ne la couvre pas...

Tout à coup plusieurs balles se mettent à siffler dans l'air. Avec réflexe, nous nous jetons sur le sable avant de ramper vers les camions pour se réfugier.

Les enfoirés, ils nous ont pris par surprise ! Owen se met crier des ordres jusqu'à que nos collègues réussissent maîtriser l'ennemi.

— Lieutenant ! Daniel... Daniel a été blessé par balle !