Chapitre 8

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Avec ma sœur qui est arrivée hier matin à New-York ainsi que ma mère, nous partons faire de la lèche-vitrine dans le Time Square. Je profite d'ailleurs d'acheter le nécessaire pour l'intervention bénévole dans l'autre côté de la Terre.

J'ai acheté des anti-moustiques, de la crème solaire, des paires de lunettes, des soins pour le corps... enfin bref.

J'ai tout expliqué à Ofelia et à ma mère, et honnêtement, elles ne comprennent pas aussi pourquoi j'ai été choisi pour l'équipe, mais enfin bref.

J'essaie de ne plus penser à ça.

Avec ma sœur, nous rentrons dans un Starbuck et nous commandons nos boissons avant de s'asseoir autour d'une table.

— Alors, un garçon en vue ? demande-t-elle avec un sourire en coin. Un Latino ? Un Américain ? Un Français ?

Je lève les yeux grossièrement avec un petit sourire. Cette fille, toujours aussi folle.

— Je n'ai pas besoin de copain pour l'instant. Et toi tes études ? Si tu veux, je peux te payer tes cours ici.

— J'aime mon école d'infirmière et j'ai bien l'intention de rester là-bas, répond-t-elle. Je ne suis pas comme toi.

Eh bien heureusement !

Ofelia a vingt-ans et étudie dans une école d'infirmière tout pourrie à Costa Rica. Elle est carrément un copier-coller de moi mais avec un peu d'originalité. Cette fille était vraiment énervante et trop collante, mais avec le temps, elle s'est complètement métamorphosée.

Ma mère et elle ont accepté de venir ici pour les vacances, et elles ont sauté dans le premier avion. Je suis enfin soulagé que mon petit Simba ne sera pas tout seul.

— Honnêtement, hermana, tu m'as sauvée la mise quand tu m'as téléphoné. Ma prof voulait m'envoyait faire mon stage dans une prison pour femme et je n'avais pas le choix de refuser !

Faire un stage dans une prison pour femme. J'en ai déjà un et j'ai souhaité d'ailleurs de ne plus remettre mon pied là-bas. Pratiquement toutes les femmes là-bas étaient lesbiennes. On me touchait sans cesse les fesses, la galère !

La serveuse arrive avec nos boissons et je la remercie.

— Alors te plains pas de participer dans une mission humanitaire ou je ne sais quoi. En plus tu seras avec Owen ! C'est rare que je vois notre frère, soupire-t-elle après avoir siroté son café glacé. Alors profite de ce moment unique, et peut-être, tu aimeras. Encore, je pense que tu devrais remercier Cindy...

Je dépose brutalement ma boisson sur ma table. Quoi ?!

Ma sœur s'arrête de parler et fait son innocente.

— Remercier cette mexicaine rousse ?! Por nada en el mundo ! Je préfère mille fois manger de la merde que remercier à cette chose ! crié-je, irritée. ( jamais de la vie !)

Oupsi ! J'ai parlé trop fort.

Tous les clients se retournent dans ma direction alors que je me fais toute petite sur ma chaise.

Mais c'est aussi à cause de ma sœur si je m'énerve maintenant. Je n'aime pas quand on parle de cette Cindy . Avant je ne la supportais pas, mais depuis ce que cette pendeja m'a fait récemment, j'ai des envies de meurtre ! J'ai hâte de la revoir à l'aéroport pour refaire son portrait !

— Quoi ? fait ma sœur en voyant mon regard noir. C'est grâce à elle que t'évites de justesse une grève de toubib...

— Ofelia, tu es dans le côté de cette pendeja ou le mien ? Parce que là, j'ai nettement l'impression que t'adores cette tonta, sifflé-je en reprenant ma boisson dans ma main.

Après avoir bu notre boisson dans une atmosphère froide, nous partons vers mon appartement. Je ne vis pas dans le luxe et ni dans la misère. Avec le salaire que je reçois par mois, cela m'aide à payer mon loyer, l'eau, internet et ect... Enfin, je vis bien quoi, mais dans un quartier pas très nette. Mais j'ai appris avec mes voisins, qu'il vaut mieux éviter d'entrer dans les histoires de drogues dans le quartier.

Même si je vis dans un beau appartement qui donne une belle vue sur la ville de New-York, je voudrais bien déménager et chercher encore mieux. Ma mère, cette folle, m'a proposé de vivre dans le harlem espagnol de New-York car j'ai de la famille là-bas. Jamais j'irai dans ce trou perdu !

— Au fait, dit Ofelia en tenant mon bras fermement. Ce que je vais te dire, ça risque de foirer ta soirée, mais je sens vraiment le besoin de te le dire, car je suis ta petite sœur et entre sœur on doit tout se dire, mais d'un côté je n'ai pas envie que tu souffres, car tes...

Je pose ma main sur sa bouche avec une mine blasée.

— Je sais déjà, Ofelia, soupiré-je. Je sais qu'Enrique est sorti de prison récemment parce que ce petit trou du cul m'a téléphoné.

Je détourne mes yeux et continue à marcher. Des moments de ma vie reviennent en mémoire. Une douleur me fait mal dans le cœur.

Enrique était mon premier petit copain. C'était l'amour fou entre nous, enfin ce que je croyais. Mais on s'entendait bien, on s'aimait et on passait des bons moments et il m'a même demandé en mariage. Mes parents ont donné leur bénédiction et j'étais vraiment sur un petit nuage. Tout semblait parfait devant mes yeux, j'avais l'impression d'être dans un bon rêve. Mais cet enfoiré d'Enrique m'a berné depuis le début de notre relation ! Il avait une autre copine avec laquelle il avait un gosse ! Et l'ironie du sort dans cette histoire, on m'a prévenu tout cela le jour de mon mariage.

C'était le pire jour de ma vie, vraiment. Enrique est parti en taule quelques mois plus tard pour un trafic de drogue.

Ofelia passe son bras sous le mien en posant sa tête sur mon épaule.

— De toute façon s'il ose de revenir devant toi, appelle-moi et je pendrai le premier avion pour niquer sa mère.

J'explose de rire et tape l'arrière de son crâne.

Ah oui, là c'est sûr que je compterai sur ma sœur.

Amor En El DesiertoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant