Chapitre 3

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— Où est ma fille ?! crie la femme en s'approchant de moi.

Donc c'est eux les parents de la gamine... La patiente est le portrait tout craché de la femme en face de moi.

Donc le mec de tout à l'heure, n'était pas le père de la fille...

Putain cette histoire commence me monter à la tête !

Je leur fais signe de me suivre et nous nous dirigeons vers la chambre de la petite fille.

La porte de la chambre a une sorte d'hublot, on peut donc voir la patiente dormir.

— Votre fille...

— Lila, me dit la mère, les larmes aux yeux.

Je leur fais un sourire de compassion.

— Un homme est venu déposer votre Lila à l'hôpital, on l'a pris en charge rapidement et elle a subi une opération.

La mère explose en sanglot alors que le père tente de la réconforter.

Sérieusement, ça me fait mal au cœur de voir une mère pleurer pour son gosse ! Le seul bémol dans ce travail, tu dois annoncer des choses qui ne feront pas plaisir.

— Elle a plusieurs côtés cassées et une jambe cassée. Mais elle va bien maintenant, dis-je d'une voix douce. Nous devons la surveiller de temps en temps, mais normalement elle devrait se réveiller dans deux heures.

— On peut la voir ?

Je secoue ma tête délicatement.

— Le médecin Ramirez n'autorise pas encore les visites, mais je vous signalerai quand vous aurez l'autorisation de visite.

Le père hoche la tête et je décide de partir pour les laisser tranquille. Je n'imagine même pas ce qu'ils endurent actuellement. Le problème avec travail, nous sommes constamment avec la mort, la solitude et la tristesse. Et étant infirmière, nous avons le but d'apaiser les patients et leur proche et surtout d'éviter qu'une personne meure prématurément.

Je souhaite que Lila se réveillera, elle doit se réveiller.

Pour moi, la vie c'est important, on ne doit pas la gâcher. Je suis peut-être devenue infirmière parce que j'aime ce travail, mais aussi la vie c'est comme une pierre précieuse, il faut la garder et la chérir. Et tout ces personnes qui traversent le seuil de l'hôpital en sang, ou moitié mort, doivent rester vivant. La vie n'est pas un jouet.

— Lopez !

Putain encore cette voix !

J'arrête la fermeture d'une blessure d'un patient et tourne légèrement ma tête.

— Tu ne vois pas que je suis occupé Ramirez ? grincé-je.

Ramirez se poste devant moi avec une tonne de papier dans sa main. Elle la dépose sur le meuble d'à côté tandis que je termine de recoudre la blessure.

— C'est pour la petite Lila Brown. Tu dois donner ces papiers à ses parents.

— Tu peux le faire toi même, rétorqué-je en terminant la suture du patient.

Je mets un pansement par dessus et daigne de regarder Ramirez.

— Lila est déjà réveillée et ton devoir c'est de soigner ses blessures et la rassurer, moi je l'ai juste opéré, contredit-elle en touchant ses cheveux roux. Et j'autorise les visites pour elle.

Je serre mes dents et me lève. Elle me prend vraiment pour une merde, cette connasse !

— Opéré, répété-je avec raillerie. Tu as été ridicule !

Elle ouvre grande sa bouche, outrée, mais la referme quand elle voit le patient. Sa mine devient colérique et elle décide de partir furieusement.

Je tourne ma tête de droite à gauche et fixe le patient.

— Et vous, arrêtez de faire des efforts. La prochaine fois, je ne vous ferai plus votre suture, lui sermonné-je.

Je prends la paperasse et quitte la chambre du patient. Je me dirige vers les parents de Lila tout en regardant l'heure sur ma montre.

Aller, c'est ma dernière patiente et je vais enfin partir ! Ce soir je vais revoir mon frère dont je l'accueillerai chez moi. Un de ses amis sera là, je n'y vois pas d'inconvénient. Mon frère est militaire et c'est rare que je le vois, alors ce soir je profiterai de sa présence car dans trois jours il sera obligé de retourner dans sa base.

J'explique aux parents de Lila les papiers qu'il faut signer avant d'entrer dans la chambre de la petite. Je désinfecte ses blessures et change la poche d'eau avant d'autoriser ses parents entrer.

— Demain, une de mes collègues la mettra dans une autre chambre. Si il y a un problème n'hésitez pas à appuyer sur ce bouton, leur indiqué-je en montrant l'appareil.

Je leur souris et leur souhaite une bonne soirée, mais la mère de la petite fille m'intercepte.

— Vous et votre équipe ont sauvé mon trésor, merci beaucoup, souffle-t-elle, reconnaissante.

— Le vrai héro dans tout ça c'était cet homme. S'il avait pas arrivé à temps, votre fille ne serait plus dans ce monde, chuchoté-je avec un regard grave.

Après quelques minutes, je quitte l'hôpital sans prendre la peine de me changer. Quand j'arrive chez moi, je me dépêche d'aller prendre un bain et me préparer pour recevoir mes invités.

Je ne vais pas me casser la tête pour le repas, je commande donc des pizzas et une heure plus tard, quelqu'un sonne à la porte.

Mon frère !

Toute excitée, j'ouvre la porte à la volée et mon sourire s'agrandit quand je vois mon frère avec tous ses membres.

– Owen !  m'écris-je folle de joie.

Il ouvre grand ses bras et je de lui faire un câlin.

Mon frère, Owen, a trois ans plus que moi et c'est le chef de la famille depuis que notre père est décédé d'une tumeur au cerveau. Il a décidé de faire sa vie aux États-Unis car la Costa Rica lui fait trop rappeler papa. Quelques années plus tard, j'ai décidé de m'installer dans la même ville que lui. Avec Owen on a une grande complicité, on a fait les quatre cents coups et c'était nul a chier quand il s'est barré de la maison familiale.

— Toujours aussi petite Opal, rigole-t-il.

Je fais mine d'être blessée.

— Toi par contre, tu t'es musclé les bras, remarqué-je. Où est ton ami ?

Il se retourne et fait signe à son pote de s'approcher. Quand je vois son amie, j'ai l'impression que ma mâchoire touche le sol.

— Opal, je te présente Matthew, mon collègue de travail.

Amor En El DesiertoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant