Amor En El Desierto

Chapitre 9

Ça y est, le jour-j est arrivé.

Comment je me sens ? Honnêtement, je n'ai aucune idée. Je me sens vide et triste et heureuse et... enfin bref, je me sens troublée. Oui, c'est le bon mot ! Troublée.

Toute l'équipe médicale attend patiemment dans la salle d'embarquement et d'autres dorment, car oui il est cinq heures du mat.

Étrangement, je ne vois pas Ramirez, elle doit sûrement se cacher dans les toilettes, car elle n'a le courage de m'affronter. Mais un jour, je la rattraperai et je la tuerai.

Docteur Kang est parti signer quelques papiers alors que Lucy est parti acheter quelques trucs à manger.

Sachant ce qui m'attend à Namibie, je me suis vêtue d'une chemise blanche avec un short et des converses. Mais malheureusement, dans ma valise il n'y a que des pantalons et puis, je suppose que je serai en tenue d'infirmière là-bas. 

Tout à un coup, un militaire arrive dans notre direction avec un démarche solennelle. Deux autres militaires le suivent de près et je sens déjà une tension monter dans l'équipe. Docteur Kang arrive juste à temps et quelques secondes après, Lucy arrive avec la nourriture dans les bras.

— Vous êtes bien Hiroshi Kang ? demande un des militaires avec un chapeau sur la tête.

Le docteur Kang hoche la tête. Le militaire se tourne à nous et son regard nous pétrifie.

– Je suis le lieutenant Smith, se présente-t-il d'une voix forte. Je vais vous demander de sortir votre pièce d'identité et de la présenter à mes collègues juste à côté de moi.

Ok...

Tout à l'heure les sécurités ont vérifié notre identité et là, ils veulent aussi vérifier notre identité...

Bref, après les re-vérification des identités, nous les suivons et nous arrivons sur la piste atterrissage. Alors que je m'attendais un jet privé comme dans les films et tout, le lieutenant Smith nous présente l'engin qui va nous emmener dans un autre continent.

— Voici un airbus militaire, c'est avec cet avion que nous partons à Namibie, s'exclame le lieutenant.

Un silence plane alors que nous fixons avec crainte l'avion.

L'avion est quand même... assez gros. Vous êtes sûr qu'il pourra décoller de la terre ferme ? Il est pas très beau, et de plus il paraît assez vieux vu qu'il y a un peu de rouille dessus.

Voyant mon grimace sur ma tronche, le lieutenant rajoute :

— Ne vous méfiez pas de son apparence, il est encore intact et en bonne santé. C'est un des avions le plus vieux des États-Unis.

Eh bien, merci ! C'est rassurant !

Nan mais sérieusement, il peut nous lâcher à tout moment cet avion et personnellement, je n'ai pas l'envie de mourir tout de suite.

— Pourquoi on ne peut pas prendre des avions normaux  ? demande Cindy avec une mine dégoûtée.

Ah mais cette pendeja est là ! Je ne l'ai pas vu arrivée.

— Contrairement aux autres avions, l'airbus à une meilleure autonomie que les avions normaux.

Quand nous entrons dans l'avion, il est vraiment grand et profond. Il y a aussi quelques militaires. Bon c'est loin d'être confortable les sièges, mais bon...

Je prends place sur l'une des sièges à côté de Lucy et je vois Cindy prendre place à côté d'un militaire or qu'il y a pleins d'autres places libre juste à côté de moi. Quand elle croise mon regard, je lui fais signe que je la tuerai à l'atterrissage.

**

Après presque onze heures de vol, nous voilà sous un soleil de vingt-neuf degré. Selon le lieutenant Smith, ici c'est on est en hiver. Oui, j'ai bien dit HIVER !

Eh bien, leur hiver est un peu chelou, parce que moi je crève de chaud.

Je couvre ma tête avec un foulard et mets ma paire de lunettes.

Je suis arrivé ici il y a une heure et j'en ai déjà marre. Le sommeil est à son comble. Durant le vol, impossible de dormir. Il y avait trop de turbulences et mes fesses étaient littéralement crispées. Tout au long de ce voyage, je psalmodiais des prières tellement j'avais peur.

Mais bref, nous arrivons dans le camp militaire et le lieutenant nous présente chaque salle, chaque trou perdu et nôtre mini-hôpital. Car oui, quand on m'a présenté le bâtiment où je vais travailler, il y avait deux blocs opératoires, des chambres communes ect...

— Et c'est ici que vous allez dormir en nous montrant des longues tentes. Les femmes dorment avec les femmes, et les hommes dorment avec les hommes. À 19H pétante, tout le monde doit être dans le self.

Le lieutenant nous quitte alors que tout le monde part dans leur tente respective. Putain, et dire que je vais supporter des gens qui ronflent... et dire aussi que je vais supporter cette pétasse de Cindy dans le même endroit que moi.

Je regarde l'heure sur ma montre et range mes vêtements ainsi que mes produits. Mes doigts touchent la plaque d'identité de Matthew et discrètement je le mets dans ma poche. Peut-être, je le retrouverai dans le self.

J'ai vraiment hâte de revoir mon frère, on pourra passer plus de temps ensemble !

— Tu as fini ? Je crève la dalle ! se plaint Lucy e se jetant son mon lit.

C'est l'hôpital qui se fout la charité !

Elle a mangé tout au long du voyage et elle crève de faim, encore !

Je ferme la porte de mon armoire.

— Tu as toujours faim, toi, soufflé-je. Bon, on peut se casser.

— Je souhaite que la nourriture est bonne ici ! Si c'est pour encore manger du ragoût comme à l'hôpital, je vais faire un régime tout au long de ce bénévolat.