chapitre 25

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Je ne sais pas depuis quand on court à travers de cette forêt, mais je commence à avoir mal aux pieds. Je détache ma main avec celle de Kingston, puis je m'assois par terre, toute essoufflée.

— Ils peuvent nous rattraper !

— Ta gueule, Kingston ! crié-je hors de moi. Laisse-moi le temps de me reposer, j'ai l'impression d'avoir fait un marathon...

Docteur Kang approuve à s'accroupie à côté de moi. De suite, ma tête me lance. Je grimace et touche le haut de mon front avant de découvrir du sang.

— Merde, je suis blessé, chuchoté-je avant de prendre mon sac avant de prendre un petit miroir et du désinfectant.

Les joues mordues par mes dents, je désinfecte rapidement la blessure. Fait chier ! Cette cicatrice peut nuire ma beauté maintenant !

— On fait quoi, maintenant ? demande Hiroshi, excédé. Continuer à les fuir dans cette forêt ? Et on va où ?

Je relève mon regard vers Kingston et celui-ci me fixe impassiblement.

— Oui cher militaire ! C'est bien de fuir l'ennemi, mais au bout d'un moment, il faut prendre son temps à réfléchir et bâtir un pla !, m'exclamé-je sarcastiquement.

Le militaire tourne autour de lui-même. Pitié, je souhaite qu'il a un plan pour nous faire sortir de là !

Pendant cette petite course, tous m'est revenu à la tête. La grenade, l'explosion, les terroristes.

Je ne sais comment vont les autres. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est Owen. Mon frère. J'espère qu'il va bien. S'il est mort... je... je ne vois pas ma vie sans lui. J'ai besoin de lui et c'est le pilier de notre famille.

Je ravale mon envie de pleurer et me lève.

— D'abord, il faut sortir de cette forêt, ensuite il faut chercher un endroit pour dormir, annonce le militaire, sûr de lui.

— Et les autres ? questionne Hiroshi. On ne peut pas les laisser là-bas ! Et s'ils sont blessés ou morts, il faut les aider !

J'approuve mais en vrai, j'ai peur de remettre les pieds là.

— Si je puisse dire docteur Kang, tout le monde sauve sa peau.

Aucun de nous parle et on observe le militaire avec les gros yeux. Surprenant de voir un militaire dire ce genre de chose...

— Chacun sauve sa peau ? répète le docteur, en colère. Il y a probablement des blessés ! Vous un satané de militaire et vous osez de dire ce genre de propos !

Et là, tout se dégénère. Matthew prend le docteur par son col et le cogne contre un arbre. Rapidement je tente de séparer les deux mâles avec mes maigres forces.

— Et vous, vous osez de me traiter de satané militaire ? siffle Matthew, en colère.

— Les gars c'est pas l'heure pour vous battre ! Y'a des putains de terroristes à nos trousses ! soufflé-je en tentant de les séparer.

En vain.

— C'est votre devoir de sauver le peuple !

— Il est dangereux de vous emmener là-bas !

STOP !!!

Les deux hommes s'arrêtent et se tournent dans ma direction. Enfin, j'ai leur attention !

— On risque de mourir et vous croyez vraiment qu'on a le temps de se disputer ! vociféré-je hors de moi. On doit partir d'ici, maintenant !

— Mais les autres...

— Les militaires ne sont pas débiles que tu en as l'air de croire, Hiroshi. Comme le dit Kingston, on doit partir d'ici avant qu'ils nous retrouvent.

Les deux hommes se séparent et je pousse un soupir de soulagement. Vivement qu'on va rentrer à la base.

*

Il fait nuit et nous avons sortie de la forêt depuis quelques heures. Comme si Matthew a entendu mes pensées, nous nous arrêtons enfin.

— Nous allons passer dans cette grotte.

Je déglutis. Dans cette grotte ?

Je décide de ne rien dire et m'installe dans cette grotte en ignorant cette horrible odeur de pisse. Je crève la dalle, j'ai soif et je n'ai plus d'eau dans ma gourde. Je ne vais pas dormir ce soir, j'ai trop peur et je suis trop inquiète pour les autres.

Hiroshi nous signale qu'il va se reposer. Quelques minutes plus tard, j'entends des ronflements et je pousse un long soupir.

— Tu ne dors pas ?

Je sursaute et découvre Kingston qui s'assoit à côté de moi. Je secoue ma tête.

— Je suis bien trop stressé pour dormir. J'ai peur s'il arrive malheur à Owen...

— Ton frère est intelligent, Opal, me réconforte-t-il. Et je sais qu'il n'est pas assez con pour mourir ainsi.

Il réussit à me faire rire. Délicatement, il prend ma main et son pouce caresse le dos de ma main. Je ne dis rien et fixe le sol. J'ai juste besoin d'une présence, de sa présence. Sa présence m'apaise.

Je commence à ressentir de la culpabilité pour l'autre fois. Je l'ai mal parlé, j'étais hors de moi. J'étais perdue.

— Matthew, je suis désolée pour l'autre fois, chuchoté-je, honteuse. Je ne devais pas te parler comme ça et...

— On réglera tout ça quand on rentrera à la base. On doit sérieusement parler, m'interrompt-t-il d'une voix douce et lente. Pour l'instant, on doit se reposer pour demain.

Je ne dis rien et ferme mes yeux en sentant le sommeil venir...

Amor En El DesiertoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant