Amor En El Desierto

Chapitre 14

Vous voyez les films où c'est toujours le noir ou l'immigrant qui crève en premier ? Bah, j'ai l'impression d'être à leur place !

J'étais sûre que le destin se jouera de moi ! Vous ne comprenez pas ? Je suis une latina, et je vis aux États-Unis. Bien sûr, j'ai ma carte verte et tout, mais les latinos n'ont pas leur place aux States. Quoi ? Je répète ce que les gringos (américain) me disent et puis la puissance du racisme de Trump, nous montre à quelle point, nous les pauvres latinos n'ont pas leur place ici.

Mais bref.

Actuellement, je me dis que je vais mourir. Mon pied a déclenché une saloperie sous le sable et tellement que mon corps tremble de peur, eh bien, je me mets à l'idée que je vais mourir.

Non, mais sérieusement, qu'est-ce qu'il y a sous le sable ?! Une bombe ? Un pétard ? Un jouet ?

Le karma les gens... Le karma. J'étais sûre en fuyant mon pays, le destin me fera un truc pareil.

— Opal, ne bouge surtout pas, m'avertit Matthew en s'avançant dans ma direction. Calme-toi.

— Me calmer ? Attends, je vais mourir dans quelques secondes et tu me demandes de me calmer ? crié-je hors de moi.

Non, mais il est cinglé lui ! Il me demande de me calmer !

Matthew se poste en face de moi et je me retiens de le gifler en voyant sa mine indifférente. N'a-t-il point de pitié pour une si belle fille qui va se faire exploser ?

– Tu as marché sur une mine anti-personnel...

Quoi ?!

Les larmes se forgent dans les coins de mes yeux. Nan... je vais mourir.

Je n'ai jamais pensé que j'allais crever ainsi, et puis il est nul cette mort. Se faire décapiter par une anti-personnel. Que va penser ma mère ? Ma sœur ? Elles auront tellement honte que la fille prodige de la maison meure aussi bêtement.

— Matthew sauve-moi de là, je... je veux pas mourir ainsi ! J'ai un frère, j'ai un...

Je me coupe instantanément et ferme mes yeux. Il faut que je calme, je peux encore dire n'importe quoi. Et puis, pourquoi je stresse autant ?

Dans mon travail, j'ai toujours caché mes sentiments et de calmer mon stress. J'ai toujours été professionnelle et montrer aux autres ce que je ressens est très mal vue.

Dans mon travail.

Je reprends mon calme peu à peu et tente de dissimuler mon angoisse.

— Qu'est-ce que je dois faire pour... enlever cette merde ? demandé-je d'un ton calme.

Matthew observe le sable puis me fixe d'une manière déconcertante.

— Je vais prendre ta place. Mon travail est de protéger les citoyens de ma nation, dit-il sérieusement.

Non, mais là je retiens sérieusement de rire. Qu'est-ce qui ne va pas dans sa tête ?

Je ne me sens pas du tout touchée par ses mots, au contraire, je m'inquiète pour lui. Je ne lui donnerai pas ma place, la vie est vraiment importante !

— Je refuse ! haché-je. La vie n'est pas un jouet !

Mais il s'en fiche. Il pousse lentement mon pied avec le sien et mon cœur s'emballe de plus en plus. Non, non et non !

Je commence à le repousser et lui menaçant d'arrêter son geste, mais c'est comme si je parlais à un gamin.

— Arrête de te débattre, la bombe va exploser ! siffle-t-il en tenant mes bras.