Chapitre 26

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Je ne sais pas depuis combien de temps que nous marchons. Kingston dit sans cesse à nos questions que nous sommes presque arrivés, mais je ne vois que dalle depuis des heures !

J'ai plus l'impression de marcher sur place, dans ce désert sans fin, sous une chaleur écrasante. Je crève la dalle comme jamais, j'ai soif et je n'ai plus d'eau dans ma gourde.

— ON ARRIVE QUAND ?

Kingston se retrouve vers moi et me lance un regard noir.

— Il nous reste quelques minutes pour apercevoir la base !

— Tu disais ça depuis tout à l'heure ! Je ne vois rien à part du sable ! crié-je à mon tour.

— Regardez ! Là-bas ! intervient docteur Kang en pointant vers l'horizon.

Rapidement, je me décale et plisse mes yeux pour mieux voir. Je vois une tour... et un truc volant au dessus de cette tour. Le drapeau d'Amérique !

Je ne manque de crier et cours d'une vitesse impressionnante vers la base. C'est la base ! Là où mon frère se trouve !

C'est un sentiment immense que j'ai dans mon être ! Je ne saurais expliquer, mais la seule chose qui passe dans ma tête, c'est mon frère, Owen !

J'entends le con de Kingston me crier d'arrêter, mais je lui montre juste mon troisième doigt. Et même pas une seconde de plus, je me retrouve la tête dans du sable. Je tente de me relever, mais un corps lourd m'en empêche.

Pas besoin deviner, toujours ce Kingston.

Depuis ce matin il me faisait chier !

— Dégage de là Matthew ! hurlé-je en essayant de me dégager.

— Je fais ça pour ton bien ! Il y a des putains de serpents ici ! hurle-t-il près de mon oreille.

Mon oreille se met à siffler tandis que le militaire m'aide à me relever. D'un geste brusque, je le pousse en lui envoyant un regard aussi noir que les enfers.

— Au cas où si tu ne le sais pas, Kingston, j'ai vingt-cinq ans et je sais me débrouiller toute seule, répliqué-je avec la bouche pâteuse à cause de sable.

Le militaire lève grossièrement ses yeux alors que Hiroshi tente d'ignorer notre conversation et regardant le cactus à côté de lui.

— Je t'en prie Opal ! Vas-y alors !

Je déglutis. Bah non. S'il m'avait pas prévenu qu'il y avait des serpents, j'allais continuer à courir sans me soucier, mais là ce n'est plus possible. Les serpents.... Rrrr ! Je déteste ces animaux rampants et tout moches !

Je croise mes bras et prend une mine blasée afin de ne pas lui montrer ma peur.

— Je n'ai plus envie, dis-je avec une voix neutre.

Il lâche un rire et finalement nous continuons notre marche vers le base militaire.

*

Après des câlins et des « Oh mon Dieu ! » je suis parti me laver. Mon frère est en réunion avec ses supérieurs et d'après les autres militaires, cette réunion est très importante, du coup, je dois attendre deux heures.

Le colonel n'a pas eu le courage de venir vers moi et a envoyé un de ses disciples afin de m'annoncer que j'ai un jour de repos ainsi Kingston et Hiroshi !

Ce n'est pas avec un jour de repos que je vais oublier qui est le gros con qui m'a envoyé dans la fosse au lion ! Mais bon... avec ce petit repos, je vais me nourrir et reprendre mes forces.

Après ma douche, je pars au self et m'installe autour d'une table avec mon plateau de repas. Je mange mon repas avec la tête ailleurs. Je n'en peux plus de vivre ici ! Je dois m'en aller !

C'est la deuxième fois que j'ai vu ma vie se défiler sous mes yeux, et je n'en veux pas une troisième fois. La première fois c'est lorsque j'ai... j'ai...

Fait chier !

Des larmes me montent aux yeux et rapidement, je les essuie et décide de terminer cette nourriture sans goût.

— Eh bien, petite Opal ? Tu as l'air tristounette !

Je sursaute et pivote ma tête vers ma gauche pour rencontrer Assim.

Super, il ne manquait plus que lui...

— J'ai envie de pleurer maintenant que je t'ai vu, soupiré-je en me levant. Si tu veux bien, je dois aller me reposer...

Je quitte rapidement la table.

— Attend !

Je l'ignore et sors de la salle.

*

Il est vingt-deux heures et je pars en douce dans la salle commune. Normalement, mon frère doit être là-bas.

J'ai conscience si on me chope, je suis dans la merde et cela va me causer beaucoup de problème. Moi, folle ? Quand même pas... Je dirais que je suis suicidaire.

Je rentre à pas de loup dans la salle commune, en faisant aucun bruit. Je tourne sur moi-même et croise un regard brun. Je me retiens à temps de crier et tente de prendre une posture normale.

— Opal, dit Matthew, surpris. Pourquoi es-tu ici sachant que tu n'as pas le droit ?

Vite un mensonge.

Je vois une carafe d'eau.

— J'avais soif ! Plus précisément, je veux d'eau bien glacée... pour remettre mes idées en place, mens-je en baissant mes yeux sur son torse dénudé.

L'autre fois quand j'ai soigné sa blessure au niveau de son abdomen, je n'ai pas eu le temps d'admirer son corps... Mais là, j'ai le temps. C'est bien sculptée à chaque millimètre près. En plus sa peau luit comme s'il venait faire du sport et j'ai surtout envie de toucher...

Je secoue ma tête et pars me servir de l'eau, les joues rouges.

Une fois l'eau servi sous son regard lourd, je lui demande :

— Des nouvelles d'Owen ?

Je n'ose pas le regarder et bois de l'eau.

— Il dort en ce moment, répond-t-il en s'approchant. Ne le prends pas mal, mais il n'a pas réussi à dormir les heures avant à cause de son inquiétude. Et la réunion l'a épuisé !

Je hoche la tête sans rien dire.

— Opal, par rapport à l'autre fois...

Ah voilà ! On va reparler de ce moment là !

Je le fixe en déposant mon verre sur la table. La dureté de son regard me fait déglutir.

— J'ai fait mon con, lâche-t-il avec un ton sérieux. Je ne sais pas comment m'y prendre avec les femmes. La dernière que j'étais avec une femme, ça date d'environ trois ans et... Opal, tu me plais vraiment ! Je voulais vraiment avoir une chance avec toi, et j'ai tout foiré, comme d'habitude !

Je souffle longuement et pose ma main sur son épaule. Une décharge électrique me traverse et je fais mine d'avoir rien aperçu.

— Matthew... c'est à moi de m'excuser, je t'ai mal parler. Je ne t'ai pas donner du temps à t'expliquer... Cette chance... Cette chance je peux te redonner. Recommençons tout à zéro en évitant les erreurs d'avant.

Il me sourit et cela provoque  une drôle impression sur mon cœur. Le militaire prend ma main avant de l'embrasser sans me quitter du regard. J'esquisse un grand sourire et la lumière s'éteint brutalement.

— Encore ! C'est plus que...

Des lèvres me coupent dans ma phrase. Des frissons me parcourent le long de mon échine alors que mes bras trouvent leur place derrière la nuque de Kingston. Je ferme les yeux tout en me laissant bercer par ce baiser.

Amor En El DesiertoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant