Chapitre 46

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Je papille mes yeux, épatée.

— Assim... Assim le petit merdeux ? bafouillé-je, surprise.

Il souffle un « oui » puis, prend la boîte dans ma main.

Alors là, je m'attendais absolument pas à lui ! Assim... ne reflète pas le visage d'un toxico, mais celle d'un merdeux... même s'il est devenu un tout petit peu gentil.

Mais pourquoi il fait ça ? A-t-il des problèmes ?

Je décide de fouiller derrière l'armoire d'Assim, et j'en retrouve encore trois boîtes de somnifère.

Les mots m'échappent. Honnêtement, je ne sais pas quoi penser. Assim... c'est lui voleur de médocs.

— Pourtant, il nous paraît bien, souffle Matthew à côté de moi.

Je me retourne vers lui et ce que je vois, me fend le cœur. Son visage a un brin de tristesse qu'il essaie de dissimuler. Je pense même s'il porte pas vraiment Assim dans son cœur, il était censé de veiller ce dortoir, car c'est sa responsabilité. Voir un de ses confrères ayant des problèmes lui plaît pas.

— Pour l'instant. Mais s'il consomme tous les pilules d'un seul coup, je peux te dire qu'il dans la merde et il risque surtout de mourir, lui expliqué-je d'une voix neutre. Ça ne sert à rien de lui pointer du doigt car il va nier ses faits, mais Matthew, je t'en prie, veille  sur lui.

Il garde son silence et je pose ma main sur son épaule pour qu'il acquiesce. Je pense qu'il a besoin d'être seul, alors avec le cœur lourd, je décide de reprendre mon travail.

*

Deux jours plus tard...

Je me réveille brusquement de mon sommeil, en plein milieu de la nuit. Toujours ce même cauchemar, Mais cette fois, ce n'est plus cette Cindy qui hante mes rêves mais Verena... oui une des putes d'Enrique. Cette fois-ci, elle avait Alexa avec elle et ma pauvre fille... l'appelait maman...

Mon putain de cœur d'humain prend une vive allure quand je me rappelle ce cauchemar. Mais le pire dans tous ça, il y avait Enrique, comme si c'était une famille au complet.

Fait chier...

Je me prends la tête entre mes mains. J'ai fait une grave erreur en laissant Alexa avec ma cousine. Alexa a vraiment besoin de moi, je suis sa mère et Enrique peut m'arracher Alexa quand il le souhaite.

Car n'oublions pas que Enrique souhaite ma défaite.

Je ne sais pas combien de putes il a mis en cloque, mais je sais qu'il a trois gosses, pour l'instant.

Putain, on dirait une telenovelas colombienne mon histoire.

Je souffle plusieurs fois, agacée par la triste situation et soudain, je sens des doigts froides sur mon épaule, ce qui me fait sursauter violemment de mon lit.

Surprise, je retrouve Cindy devant moi avec un verre d'eau.

Super, il ne manquait plus qu'elle.

— Qu'est-ce que tu veux encore ? soufflé-je, déjà lassé.

— C'était impossible à dormir avec toi. Tu n'arrêtais pas répéter le prénom «Alexa ».

De mieux en mieux.

J'ai juste l'envie de m'enterrer vif, là.

Cindy me tend le verre d'eau et, drôlement surprise, j'arque un sourcil en la regardant.

— Je n'ai pas confiance en toi. Qui sait ? Tu as sûrement mis du poison pour que je crève.

Elle hausse les épaules et boit le contenu du verre.

Je n'ai pas envie de parler avec elle. Alors pour lui montrer de dégager près de moi, je me recouche dans mon lit et lui tourne le dos. Mais je sens toujours sa putain de présence ! Fait chier !

— Opal, je suis désolée ! J'étais une vraie conne pendant ces dernières années !

Les sourcils froncés, je me relève pour observer Cindy. Qué ?

Elle s'est excusée ? Sérieusement ?

– Hin ? lâché-je, perdue.

Elle évite mon regard comme de la peste.

— Je te présente mes excuses, répète-t-elle, sincèrement. Je n'aime pas travailler dans une atmosphère pesante et charger de colère ! Je pense pas qu'on redeviendra amie, mais je veux vraiment qu'on s'entend bien au travail.

Je plisse mes yeux alors que je me pose plusieurs questions.

— Je ne te crois pas, dis-je directement.

Elle soupire et passe une main dans ses cheveux roux.

Je suis confuse. Qu'est-ce qu'elle manigance encore ? Même si je ne parle plus avec elle depuis des années, je sais qui elle est. Cindy est une saleté vipère ! Et avec les vipères, il faut les éloigner de nous.

— Je sais... mais je ne mens pas. Je veux qu'on fasse la paix.

Je me frotte les yeux et me lève carrément de mon lit.

— Et comment tu veux que je te crois ? Ramirez, même si tu dis le fond de tes pensées ou pas, je ne crois aucun mot à ce que tu dis, répliqué-je d'une voix sèche. Pendant ces dernières années, tu m'as ridiculisée à l'hosto, j'ai souffert et à cause de toi, Mexicaine, je me retrouve dans au fin fond de l'Afrique. Alors si tu croies vraiment que je vais tout oublier et te faire un câlin, on est pas sur la même fréquence.

Je reprends mon souffle et détourne mon regard. Mais sérieusement, elle croit vraiment que je suis une idiote ? Il y a des trucs que je peux pardonner, mais y'a d'autres trucs que je ne peux pas pardonner.

Tout à coup, quelqu'un entre la tente silencieusement. Je frissonne de frayeur alors que la personne s'approche de nous d'un pas pressé et je distingue quelque chose dans sa main.

Putain, c'est qui ?!

Ramirez se cache derrière moi pour que je fasse son bouclier et je n'ai pas eu le temps de dire quelque chose car une lumière nous aveugle.

— Opal et Cindy ! J'ai besoin de vous , tout de suite !

— Hi..Hiroshi ? demandé-je, les yeux plissés.

Il s'excuse et baisse la lampe.

— Changez-vous immédiatement ! On a une opération d'urgence !

— QUOI ? crié-je en même temps que Ramirez.

Hiroshi nous fait signe de nous taire et il chuchote avec sérieux :

— Rejoignez-moi le plus rapidement dans la mini clinique, et réveillez Lucy, on aura besoin d'elle !

Amor En El DesiertoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant