Chapitre 43

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Une semaine s'est passée après  le tremblement de terre, même s'il y a encore une dizaine de patients dans notre mini-clinique.

Parfois il y a encore des secousses, mais elles sont moins violentes que celle de l'autre fois et c'est pour cela que les militaires sont dans les villages voisins afin d'aider les villageois mais aussi de retrouver des éventuels disparus.

L'armée française est venue sur place afin de soutenir la Namibie étant donné que leur armée est toute pourrie. Au départ, je me suis dit « ces petits français sont vraiment sympa ! » mais Matthew m'a fait redescendu sur Terre et avec son visage et sa voix sérieuse, il a dit « les français sont les plus gros arnaqueurs sur Terre. Ils attendent un retour avec la Namibie, comme le fric. »

Il a brisé mon envie d'aller visiter ce beau pays, mais bref...

— Les gens, dans un mois, cette équipe médicale va enfin prendre fin ! s'exclame Esteban, joyeux.

J'arrête de soigner les blessures d'une patiente et me pivote vers lui, les yeux comparables à des soucoupes.

— Sérieusement ? Tu n'as pas mal compté ?

Il me hoche la tête et un sourire éclatant se trouve sur mon visage. Dans un mois, mon calvaire va finir ! Je vais enfin retourner à New-York !

— Enfin ! Je pourrai retrouver ma fille, mon mari, ma voiture ! se vante Lucy. Mais n'empêche, ce bénévolat va me manquer.

— Moi pas du tout, marmonné-je en terminant de soigner la patiente.

Je jette les compresses dans la poubelle et ainsi que ma paire de gants.

Moi, je vais retrouver mon Simba, ma routine ! Je vais retrouver ma vie d'avant.

Mais Matthew... quant à lui, est-ce que quelque chose va changer entre nous ? Lui, il sera toujours au Namibie, et moi à New-York...

— Calmez-vous, intervient Ramirez en rentrant dans la pièce. Ce n'est que dans un mois, il vaut mieux de ne pas créer la boue avant la pluie. Tout peut changer.

Elle attire ma curiosité. Comment ça que tout peut changer ?

Comme si Lucy a lu dans mes pensées, elle s'avance dans la direction de Cindy avec une mine intriguée.

— C'est-à-dire ? insiste-t-elle.

Ramirez nous observe un à un avant de soupirer.

— C'est le grand patron de l'hosto qui décide et j'ai entendu qu'il a l'intention de prolonger notre bénévolat.

BAM !

Un blanc pesant plane dans la pièce, même les patients qui ne comprennent par notre langue, décident de se taire.

Que... hin ?

Il y a une erreur !

On m'a dit que j'étais ici pour six mois, j'ai signé un contrat. Le connard de patron ne peut quand même pas nous faire ça !

— Les gens ! itervient Anna, essoufflée. Venez m'aider, ma patiente va accoucher de ses jumeaux !

Grâce à elle, nous sortons de notre transe. Ramirez et Esteban partent rejoindre la meuf en cloque, tandis que moi je décide d'aller prendre l'air, ruminée.

Hors de question que je reste cinq mois de plus dans ce trou perdu !

En sortant de la mini clinique, je tombe nez à nez avec Matthew, et heureusement je me rattrape très vite avant que je prenne son torse.

— Eh bien, il y a une Lopez qui n'a pas l'air heureuse !

— Je vais bien, mens-je.

Kingston plisse ses yeux et pose soudainement son doigt entre mes sourcils.

— Tu mens. Tu as ce fameux petit plis entre tes sourcils.

Je soupire de frustration en croisant mes bras, comme une gamine.

– Sérieusement ! Je ressemble à ce point à Owen ? sifflé-je en tapant du pied.

Kingston rit, amusé. Visiblement, ma frustration lui fait rire. Pendant un court moment, j'arrête de penser à mon enfoiré de patron, puis je me reprends et me dirige vers le terrain de basket toujours ravagé par le tremblement de terre. Visiblement, les supérieurs ont rien à foutre de ce pauvre terrain.

— L'équipe médicale va prendre fin dans un mois, et je ne vais pas te mentir, j'ai hâte de retourner chez moi, avoué-je en m'asseyant sur le petit banc. Mais à ce qu'il paraît, mon enfoiré de directeur veut prolonger notre bénévolat et c'est à cause de ça que je suis ruminée.

Je sens le regard de Matthew se faire de plus en plus intensément, et au lieu que cela me met mal à l'aise, c'est à tout fait le contraire. J'aime ce genre de regard... enfin j'aime le regard qu'il pose sur moi. Avant, j'étais déstabilisée de son regard, mais plus maintenant.

— Et moi ? demande-t-il en m'attrapant la main.

Avec son pouce, il fait des cercles légers sur le dos de ma main.

— Et nous... Je ne veux que rien n'y change. Oui, tu vas me manquer terriblement, mais on va trouver une solution. On réussira à surmonter cette épreuve.

Je me tourne vers lui et avec mon autre main, je redresse ses magnifiques cheveux qu'il va recouper dans quelques jours.

— C'est pour cela qu'on doit profiter ces derniers instants ! rajouté-je avec un sourire.

Honnêtement, je ne sais pas comment faire pour nous. J'aime Matthew, enfin je ressens pour lui beaucoup de choses et je ne veux pas mettre un terme à notre belle relation. Mais la distance, c'est l'enjeu de notre relation. Avec la distance, peut-être on ne ressentira plus de sentiments pour l'autre, peut-être on va même oublier.

Je suis encore perdue.

Comme pour chercher une réponse, je dépose mes lèvres contre les siennes mais une voix nous interrompt :

— Stop les deux tourtereaux !

Je reconnais entre mille la voix de mon frère, et rapidement je me sépare de Matthew brutalement, les joues rouges.

Mon frère éclate de rire alors que je me sens de plus en plus gênée. Matthew, quant à lui, se lève rapidement pour saluer solennellement mon frère, étant donné que c'est son supérieur .

Putain ! Il fallait que mon imbécile de frère arrive au mauvais moment !

— Tu ne pouvais pas juste nous ignorer ? grogné-je.

Mon frère arque un sourcil et nous pointe du doigt.

— J'autorise votre relation mais pas de lavage de bouche devant moi !

— Je te promets, on le refera plus, dit Matthew avec une voix ferme.

Je pivote ma tête vers lui, surprise. Il est censé être dans mon côté ! Owen n'a pas son mot à dire dans notre relation ! Cela ne concerne que Matthew et moi !

Je rêve ! Et lui, comme un con, il ne défend pas ! Quel trouillard !

Je me lève, gênée et irritée que mon frère veuille mettre son grain sel dans notre relation.

— Owen, tu n'as pas ton à dire dans notre relation !

— Ah bon ? surprend-t-il, toujours avec son sourcil haussé. À l'époque, je t'avais surprise embrassé ce con de Paulo sans savoir qu'il...

— C'est qui ce Paulo ? demande Matthew, sèchement.

Sérieusement, hermano ! Il va me le payer !

— J'ai du travail ! À plus ! crié-je beaucoup trop vite avec les joues rouges.

Et c'est censé être mon frère, ce truc !

Amor En El DesiertoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant