PDV Opal
Kingston m'a laissé trente minutes pour que j'envoie un message à ma mère ainsi qu'à ma sœur. Elles ne me répondent pas tout de suite, et je le comprends car, aux États-Unis il doit faire nuit.
Je surfe un peu sur les sites avant de regarder l'heure et éteindre le vieux ordinateur de la bibliothèque. La biblio n'est pas moderne. Ils ont des anciens ordinateurs, ils n'ont pas de clim et il y a une odeur de poussière dans l'air. Mais bon, ils ont le Wi-fi, ce qui compte le plus.
Quand je sors de la bibliothèque, mon téléphone se met à sonner. Ah oui, ce n'est qu'en dehors de la base que mon téléphone a du réseau !
Ma gorge devient sèche quand je revois ce numéro qui cherche sans cesse de me joindre. Mes mains se mettent à trembler et rapidement je jette un regard circulaire autour de moi avant de me concentrer sur ce numéro.
Dois-je décrocher ou pas... dois-je laisser mon passé resurgir ?
Automatiquement, mon doigt se glisse sur l'icône du téléphone vert, et lentement je colle mon cellulaire contre mon oreille.
– A... Âllo ?
J'entends un souffle à travers.
– Opal... Opal te extraño, dit-il d'une voix mystérieux. Donde estás ? ( Opal, tu me manques, où es-tu ? )
J'ai le cœur qui s'emballe tandis que je regarde autour de moi. J'ai l'impression qu'il est près de moi et n'attend que le bon moment pour sauter sur moi. Depuis cette scène au mariage, j'ai peur de lui... il m'a montré son visage. Une personne cruelle.
Je décide de marcher dans la ville, en ayant cette impression d'être suivie.
— Que veux-tu, coño ? La... La prison ne t'a pas suffi ?
Ma voix est légèrement tremblante.
— Je veux qu'on se revoit. Ça fait trois ans qu'on s'est pas vu. Je veux ressentir ton corps près du mien...
— Tais-toi Enrique ! Ne cherche pas à me revoir, je n'hésiterai pas à...
— À quoi ? Dire à ton vieux frère Owen ? crache-t-il sèchement. Opal, n'oublie pas : on se reverra un jour, crois-moi. Peut-être pas de ton gré mais on se reverra très bientôt même.
— Tu es un putain et de saloperie pourriture, Enrique! Hijo de puta...
Je me cogne contre quelque chose de dure alors que mon téléphone tombe sur le bitume. Sonnée, je remarque que je me suis foncée dans le torse d'une personne. Je relève mon regard et croise celui d'Assim. Oh non, encore un enfoiré de première...
Il récupère mon téléphone et me le tend. Confuse, je le prends ne sachant quoi dire.
Qu'est-ce qu'il a ? Il a l'air bien gentil...
— Vu ton petit pli entre les sourcils, tu es en colère, s'exclame-t-il en touchant la zone entre mes sourcils.
Je lui envoie un regard avec plein d'incompréhension. Mais qu'est-ce qui ne va pas avec lui ?
Je secoue ma tête et aborde une bonne mine.
— Je ne suis pas en colère...
— Menteuse ! Tu fais la même tête que ton cher frère Owen, quand il est frustré. Cette échange avec cette personne doit être intense...
J'ai dialogué toute la conversation en espagnol avec cet enfoiré d'Enrique, car ce con ne comprend que dalle en anglais mais je ne veux pas aussi que les gens sachent ce que je raconte.
— Assim, occupe de tes putains d'affaires, claqué-je.
Il m'envoie un grand sourire béat, et me lance un clin d'œil. Ok... je suis perdue.
— On se retrouve à la base, Opal !
Il me salue avant de me contourner.
Je baisse mon regard et remarque que je n'ai toujours pas raccroché l'appel. Je le raccroche finalement après avoir lancé des insultes à mon ex avant d'aller à côté de la voiture.
*
Après avoir récupéré les analyses de sang, nous arrivons enfin à la base. Une silence malaisant plane dans l'air et c'est moi la première qui sort de la voiture, car j'avais cette impression de m'étouffer. Je marche vers la mini-clinique mais un bras me fait arrêter. Matthew passe devant moi pour me faire barrage.
Je croise mes bras devant ma poitrine.
— Opal, qu'est-ce qui ne va pas ? Depuis ce matin, tu es... de mauvaise humeur, s'exclame-t-il, soucieux.
— Je vais bien, mens-je avec un faux sourire. Maintenant, si tu veux bien me laisser aller...
J'essaie de le contourner, mais il me bloque de nouveau le passage. Je commence à perdre mon sang-froid ! Sérieusement, je n'ai pas envie de lui parler !
— Dis-moi, hache-t-il.
Je laisse mes bras tomber le long de mon corps et lui envoie un regard froid.
— Tu veux savoir ? Pendant cette petite escale en dehors de la base, on pouvait passer plus de temps ensemble, et quand je dis passer plus de temps, c'est pas professionnel, mais plutôt personnel, lâché-je rapidement. Toi qui as le béguin pour moi, je voulais savoir plus sur toi, mais c'est comme si tu as tout ignoré de ce qu'il se passe entre nous.
Kingston me regarde avec un air neutre et cela me fait grincer les dents.
— Je ne mélange pas mon métier avec ma vie personnelle, dit-il d'une voix neutre.
Ça me fait hérisser les poils sur ma nuque.
– On avait l'occasion de rattraper ce rendez-vous perdu, pourtant, souligné-je avec une voix dure. Tu sais quoi ? Je pense qu'il vaut mieux laisser tomber, de plus, je ne suis pas sûre de vouloir être en couple, surtout avec un lunatique comme toi.
Je lui envoie un dernier regard lourd et le contourne, mais mes pieds s'arrêtent quand je découvre mon frère en face de moi.
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Amor En El Desierto
RomanceElle, une jeune infirmière dont la vie est importante et qu'il faut la protéger à tout prix. Lui, militaire, prêt à se sacrifier la vie à tout moment. Deux visions de vie complètement différentes et qui séparera sans cesse ces deux personnes malgré...