Chapitre 2 - partie 3

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            Sachant de quoi Philippe voulait parler avec Eric, Olivier demanda à Alicia de lui présenter la charmante bête à qui il aurait à faire durant les trois prochains jours.

— Tu sais, j'aimerais vraiment avoir Eric comme beau-frère et Philippe aussi.

— Ecoute, je sais que Franck, ton frère et toi êtes de bons copains à mon frère, et je ne tiens vraiment pas à mettre la zizanie entre vous tous. En gros, il ne se passera jamais rien entre l'un de vous et moi. Désolée, si ça te chagrine, mais je préfère être franche de façon à ce que chacun sache où il aille.

— Et bien, quand ton frère me parlait de ton franc parler, je vois, qu'il n'a rien exagéré. Cependant, je ne vois pas quelle zizanie tu pourrais semer entre nous. Tu plais à Philippe, c'est tout.

— Imagine un peu le tableau. On sort ensemble, on s'engueule et on se sépare en mauvais termes. Tu prends le parti de ton frère et Eric le mien, ce qui est tout à fait normal et logique même si ce n'est pas juste. Et ça donne une explosion dans un groupe de copains. Je veux éviter ça. Pour moi, l'amitié est plus importante que l'amour et pour rien au monde je ne ferais passer le deuxième avant le premier.

— Mais essaie, au moins, et si vous voyez que ça ne colle pas, quittez-vous avant qu'il ne soit trop tard.

— Non.

— Pourquoi ?

— Parce que j'ai dit non et quand je décide que je ne ferais pas un truc, je ne le fais pas. En plus, une chose qui me motive à ne pas le faire, c'est que vous m'y forcez presque et que j'ai horreur de ne pas me sentir maitresse de ma vie. Et dieu sait qu'elle a été suffisamment bouleversée ces derniers temps.

— Tu sais qu'il ne nous parlait presque pas ? Qu'à la maison, il envoyait promener les parents et qu'il n'arrêtait pas d'engueuler Jonathan ? Et comme par hasard, aujourd'hui tu es là, il est de meilleure humeur.

— Je suis vraiment désolée si je l'ai blessé mais j'ai eu un grave accident il y a deux ans qui a couté la vie à mon fiancé et je refuse toute relation avec quelqu'un qui a un deux roues motorisé. J'ai pas envie de souffrir à nouveau. Une fois m'a largement suffit. Surtout que je n'ai pas fini de payer ma dette.

— Tu ne crois pas que c'est un peu tôt pour parler de fiançailles à ton âge ?

— Non, ça faisait quatre ans qu'on était ensemble et on venait juste de se fiancer. Regarde, dit-elle en lui montrant sa main gauche. On devait se marier l'été prochain. Mais la mère de Michaël me prend pour responsable de l'accident alors que je n'y suis pour rien. Et je peux te dire que ça fait très mal.

— Je te comprends, mais sortir avec Philippe pourrait t'aider.

— Comment ?

— Il est très amoureux de toi, tu sais.

— Il ne me connait même pas.

— Tu sais avec ce que ton frère nous a dit de toi, on te connait plutôt pas mal. En tout cas, on sait beaucoup plus de choses sur toi que toi sur nous, c'est évident.

— Ouais, enfin surtout mes défauts. Il a réussi à en dresser une liste sans en oublier un seul, c'est étonnant, ils sont si nombreux.

— C'est ce que tu dis... Enfin, réfléchis-y quand même, Philippe n'est au courant de rien concernant cette discussion.

Secrètement, il était content de l'échange qu'il venait d'avoir avec la jeune fille. Maintenant, il savait qu'elle ne ressentait rien pour Philippe et que s'ils continuaient tous à lui faire des allusions, il ne se passerait rien. La seule chose à faire, était de lui faire oublier l'idée qu'il pourrait y avoir des différents en cas de problèmes si elle se mettait avec l'un d'entre eux.

Ils revinrent vers Eric, Franck et Philippe. Ces derniers s'activaient à amener les sacs à dos devant la porte de l'écurie. A peine les avaient-ils rejoint qu'Olivier fit signe à son frère qu'il pouvait aider Alicia. A eux deux, ils sortirent les cinq chevaux, un par un. Pendant qu'Alicia vérifia la solidité des sangles, des selles et des fermetures, Eric accrochait les sacs de couchage, Olivier mettait des boissons et choses diverses dans les sacs et Franck s'occupait de prendre les objets de toilette des chevaux dont Alicia lui avait fait la liste. Les préparatifs allaient bon train et furent très vite finis. Quand ils prirent la route, il était aux alentours de quatre heures trente.

Au bout d'une demi-heure, Alicia, qui était en queue de file poussa Peluche au petit galop jusqu'à la hauteur de son frère qui était en tête et lui dit qu'ils avaient oublié le combustible à cheminée. Tous s'arrêtèrent et en profitèrent pour décharger les chevaux afin de leur permettre de se reposer un peu. A cinq heures et quart, Alicia se leva et monta Ocelot qui était le plus rapide, bien que le plus doux.

— Si je ne suis pas là dans trente minutes, vous continuez à avancer, dit-elle.

— Tu es sûre que tu ne veux pas qu'on t'attende ? demanda Franck inquiet.

— Sûre !

— D'accord, répondit Eric, mais pas de coup fourré, hein !

— Tu me connais, non ?

— C'est justement pour ça !

— Allez à toute à l'heure.

Soudain, Philippe demanda :

— Comment pourrait-elle ne mettre qu'une demi-heure pour faire l'aller-retour alors qu'on a mis presque trois quart d'heure pour arriver jusqu'ici ?

— Elle connait les chevaux et le caractère de chacun de ceux que mes grands-parents possèdent. En plus, elle a l'habitude de monter, c'est pas comme nous. On est venu ici au pas et elle, elle le fera au galop. Et pour couronner le tout, elle a pris Ocelot. C'est le plus rapide et en rajoutant ses raccourcis, il est impossible que nous arrivions avant elle.

— Arriver où ? demanda Olivier. Nous arriverons bientôt à la cabane ? Je croyais qu'elle était plus loin que ça !

Une vie, une renaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant