Chapitre 10 - Nouveau Démon

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« - Est-ce que tu sais pourquoi je t'aime, ma petite Hope ? 

Tu es téméraire et tu t'adaptes vite à mon monde. 

Pourtant c'est ton visage qui t'a sauvé la vie. 

Cette pureté si facilement contournable. »

- Le Maître -


Cela faisait quelques jours que je vivais en bord de mer dans cette demeure paradisiaque. Je côtoyais bien plus souvent le maître que dans sa maison secondaire ce qui me permettait de le voir évoluer en direct.

Ses associés venaient souvent à la maison, accueillis par une bonne petite ménagère, qui était sa femme, à leur plus grand plaisir. Elle se faisait toujours belle, ricanait de leurs boutades, leur servait de l'alcool, et embrassait son mari comme un couple heureux, normal.

En apparence, je n'aurais pas cru que le maître travaillait dans du commerce interdit. La bonne ambiance de ces soirées et les repas concoctés faisaient plus penser à des choses normales dans une société d'envergure.

J'entendais tous. Mon côté zombie me permettait la plus grande discrétion et offrait des bribes de conversation intéressante pour mon projet. J'étais même mise de plus en dans la confidence par le maître qui aimait me raconter les penchants les plus extravagants de chaque individu présent. A chaque fois, je ne réagissais pas à ses révélations mais de temps en temps je lui souriais pour lui faire plaisir.

De cette façon, j'étais sure qu'il ne se débarrasse pas de moi comme le pensait sa femme dont la rancœur devenait de plus en plus importante. Elle se gardait bien de le montrer au grand jour. Sylvie avait l'expérience pour détourner les choses dans son sens, comme lorsque le maître avait des envies physiques à assouvir qu'elle contournait, à ma plus grande joie.

- Regarde ma petite Hope. Chaque homme ici présent sont ceux en lesquels j'ai le plus confiance. Mais méfie-toi tout de même, les choses changent très vite et l'avidité est le plus grand défaut de l'homme.

Sa main était posée dans mon dos pendant que je faisais la vaisselle à la demande insistante de Sylvie. Sa voix chaude empestant l'alcool me répugnait. Je m'arrêtais quelques secondes pour le regarder avec mon visage morne. Je savais que de cette façon, je gagnais sa confiance.

- Ne t'inquiète pas. Je serai toujours le maître à bord.

« Dommage » pensais-je avant de reprendre mon activité.

Il m'embrassa sur la tempe, ce qui n'échappa pas aux yeux de sa femme qui apportait des assiettes vides.

- Et moi alors ?!

Encore une soirée tranquille, Merci Sylvie.

*

Un soir où le maître devait rentrer tard. Nous étions toutes les deux entrain de manger sur la table de la cuisine. Mes papilles ne semblaient plus fonctionner. Tout avait un goût fade comme mon esprit. J'étais de plus en plus perplexe face à la capacité de mon corps de se maintenir en mode zombie, il ne tombait pas en dessous du poids mais l'appétit n'était pas présent alors que je tentais de me souvenir des goûts que ça devait avoir.

Je ne prenais pas de plaisir à jouer la docile petite Hope mais je savais que ça fonctionnait tant la tension sur les épaules de Sylvie, à chaque fois qu'elle me voyait, affichait clairement que j'avais dépassé les records des autres filles.

Ces femmes qu'il kidnappait pour se venger d'un quelconque affront d'un particulier. C'était souvent le même schéma avec le maître. Soit il les tuait d'emblée, toujours de sa main, soit il les ramenait chez lui, jouait avec et laissait sa femme les tuer sous ses yeux savourant la dopamine – l'hormone de plaisir qui semblait me manquer - qui en sortait pour pimenter leur ébats.

C'était elle qui m'avait parlé de ses différentes méthodes d'exécution pour me faire peur. Elle faisait ça dans le but que je tente de m'échapper pour qu'elle s'autorise à en finir. Mais tout ça ne marchait pas sur moi.

J'étais conditionnée depuis plus d'un an par la violence de son mari et tous mes espoirs se tournaient vers un seul but de vengeance qui m'accordait une patience d'adulte.

Puis vint une sensation étrange dans ma gorge après que j'ai avalé un morceau du repas. La brulure était atroce et le goût de fer qui en sortit me fit vomir directement sur la table. Dans le résidu de bile se trouvait des morceaux de verre que j'aurais dû sentir si je n'avais pas été morte à l'intérieur et que j'avais mâché normalement.

Le regard victorieux de Sylvie me fit comprendre d'où provenait cette arme de sadique. Le sang qui coulait au coin de ma bouche l'égaya énormément et me fit penser au maître lorsqu'il avait vus la réponse négative du deuxième test de grossesse.

La porte s'ouvrit à la surprise de sa femme qui perdit tout son sourire en une fraction de seconde. Son mari entra dans la cuisine et observa la table sans rien dire. Il comprit très vite ce qui s'était passé. Sylvie commençait à pleurer sous la montée de panique.

Il lui sourit calmement les yeux bien plus sombres. Ça je savais que ça voulait dire que le maître était d'une colère sans nom. Elle ne réagit pas de la bonne façon avec ses gémissements tentant de défendre son geste. Moi je savais que seule la soumission complète limitait la casse.

Il mit sa main dans ses cheveux en lui parlant doucement et tendrement avec des « ça va », « ce n'est rien ». Puis vint le choc contre la table, violent mais rapide. Le bruit d'os cassé résonna dans la pièce et le sang qui coulait de son nez confirmait bien l'analyse que je m'étais faite. Il lui redressa la tête pour se nourrir de la douleur de Sylvie avant de la basculer au sol.

Alors, comme sortie de mon propre corps, je me levai avec mes couverts et les basculai dans l'évier sans un regard pour l'homme qui battait sa femme étendue par terre. Ses coups de pied faisait un bruit creux et les gémissements qui suivaient, ne me faisaient plus rien tant mon esprit était parti laissant mon corps agir par automatisme.

Je quittai la pièce laissant le couple gérer leur problème. Dans ma chambre, je m'allongeai sur le côté tentant d'oublier la brulure qu'avait provoqué la descente de ce morceau tous le long de mon œsophage. Les draps étaient froids et le coucher de soleil magnifique comparé à ce qui se passait dans la cuisine.

Peu de temps après, il m'y retrouva et s'allongea dans mon dos. Je sentais sa respiration lente dans ma nuque et son érection contre mon dos. J'allais aussi payer l'insubordination de sa femme...

Mais non. Finalement, il me posa une unique question d'une voix qui ne laissait pas penser ce qui venait de se passer.

- J'ai envie d'aller à une vente aux enchères. Ça te dirait de venir avec moi ma petite Hope ?


***

Je sais, je sais, encore un petit tours de sadisme vis à vis de Hope ... Faut dire que son histoire n'est pas des plus lumineuses.

Mais je vous voit, vous préférez lire son histoire (hormis lorsque Benj est dans les parages ah ah ah). Vous attendez tous de savoir comment ça va finir pour elle, alors je vous laisse mettre des suppositions : mort ? une aide extérieur ? réussir à briser ses chaînes seules ? 

Aller je vous laisse là dessus !

Bisous bisous et encore merci pour vos votes et commentaires =D

TERMINEE - Les Entraves de la Mort - Agent du G.I.S.E.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant