Chapitre 18 - Invité

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« - Pourquoi laver l'honneur par le sang ?

- Car c'est le flux vital qui nous fait vivre et où la corruption s'y loge.

- Mais pourquoi toute la famille doit être tuée dans ce cas ?

- Car le sang corrompu est un nuisible et se transmet facilement. »

-Interrogation de Hope à son Maître-


J'étais à table avec les deux invités de la soirée pendant que le maître était occupé avec sa femme dans le bureau. Je guettais impatiemment son arrivée. Il était devenue comme une source d'oxygène qui en son absence me gênait pour bien respirer.

Le docteur n'arrêtait pas de me regarder ce qui me dérangeait. Sa femme à lui semblait anxieuse dévisageant le couloir en s'essuyant les mains sur sa robe. Je ne comprenais pas son mal-être. Elle donnait l'impression d'avoir peur de ce qu'il pourrait arriver.

- Tu as l'air d'aller mieux Hope ...

La question était accompagnée par un froncement de sourcil du Docteur. C'est vrai que cet homme avait toujours été gentil avec moi depuis que je vivais avec le maître. Il n'avait jamais eu un geste déplacé à mon encontre et prenait soin de chaque garde qui revenait d'une mission. Il ressemblait plus à une proie dans la cage au lion à côté de ses grands prédateurs.

« La bonne santé est un élément important pour un bon travail » disait le maître. Il avait réussi à embaucher le docteur mais je voyais bien que sa femme n'était pas pour leur association.

- Elle est en plein syndrome de Stockholm...

La femme du médecin avait parlé d'un ton amer qui m'intrigua. Qu'est-ce donc cette maladie ? Je ne me sentais pas malade. Au contraire, j'étais bien depuis quelques mois. J'aidais le maître du mieux que je pouvais et il ne me battait plus.

Le docteur tourna un regard sévère vers sa femme et sursauta quand je posai la question qui me brulait les lèvres.

- C'est rien Hope. Oublie.

L'arrivée du maître à la table nous autorisa à nous alimenter et je pus suivre la discussion sans dire un mot. J'étais juste heureuse d'être à côté de lui et de voir ses regards sur moi m'apportait un peu de chaleur.

*

Ma curiosité déborda un soir et je me permis d'aller sur l'ordinateur du bureau du maître. Je connaissais son code d'accès et put donc déverrouiller son outil de travail. Mes recherches se portèrent bien sur vers le Syndrome de Stockholm. L'orthographe était compliquée à trouver mais heureusement que le correcteur automatique m'aida.

J'ouvris le premier lien qui s'affichait dans le moteur de recherche et commençai à lire.

« Le terme a été créé par un psychiatre en 1973 mais était déjà reconnu depuis un moment. C'est un phénomène psychologique observé chez les otages ayant vécu durant une période prolongée avec leur geôliers et qui ont développé une sorte d'empathie et de contagion émotionnelle vis-à-vis de leur bourreaux selon un mécanisme complexes d'identification. La survie est le but de l'esprit pour assurer sa conservation. »

Je restai là assise dans le fauteuil relisant une dizaine de fois ce que j'avais sous les yeux. Ce fut l'élément de déclic chez moi qui me confirma ce que mon instinct me disait... Puis vint les souvenirs par flash violent.

La mort de ma mère, les coups, la violence, les tests de grossesse, la pilule avalée de force. Tous ceci avait été comme supprimé de ma mémoire et revint au centuple tellement l'évidence était brutale.

J'avais oublié pourquoi j'essayais de gagner sa confiance et m'informer sur son mode de fonctionnement. Je savais pourquoi maintenant.

Lorsque j'ai tué Ed, je venais de tuer dans mon esprit la transposition que je m'était faite du maître... Tout était clair.

Je fermai la navigation, supprimai l'historique de ma lecture puis verrouillait à nouveau l'ordinateur. Je sortis ressassant les mots que je venais de voir : ''contagion émotionnelle'', ''identification''. Oui j'étais en plein dans ce syndrome et dans le déni, fidèle à ce qu'il avait fait de moi.

- Tu ne dors pas ma petite Hope ?

Je sursautai à l'entente de sa voix. Je me repris vite pour ne pas laisser à nouveau ma peur m'engouffrer dans le torrent émotionnel que je subissais. Ma seule solution, les taire complètement.

- J'avais soif.

Il me tendit son verre d'eau qu'il tenait à la main et je bus sans l'envie. Mon mensonge semblait être accepté. Il me ramena à ma chambre, attendit que je m'allonge pour me souhaiter une bonne nuit, et la referma.

Je rouvris la porte de mes émotions et me laissai envahir par tous ces souvenirs qui avaient fait de moi un pantin. Bien évidemment, je me mis à pleurer avec abondance.

Les décharges que ce torrent d'émotion fait de lave qui parcourait mes veines venaient me bruler le ventre et les mains. Ma respiration devenait hachurée, hors de contrôle, augmentant mes larmes que j'essayai de taire pour empêcher le responsable de les entendre de sa chambre.

Finis. Plus jamais, je ne me laisserai détourner de mon chemin. Il fallait que le maître soit mort pour que j'accède au vrai bonheur et à la liberté.

***

Bah voila vous voyez, Hope n'est pas si folle que ça, je l'a trouve même très intelligente pour son âge (bon ok c'est mon petit bébé).

Bien évidemment, vous vous doutez que maintenant les choses vont bouger (dangereusement). Une petite idée ?

Allez sur ce, retour de Vic après son accident ! 

Bisous Bisous les amies !

TERMINEE - Les Entraves de la Mort - Agent du G.I.S.E.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant