Chapitre 8 - Un foyer

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« L'amour et la haine sont tellement proches qu'elles 

peuvent se mélanger et se confondre. 

Mais je te rassure ma petite Hope, 

je t'aime sans haine ni rancœur. 

Est-ce ton cas ? »

- Le Maître-


Suite à la décision du maître de ne plus m'abandonner, je fus déménagée dans sa résidence principale. Une immense demeure surplombant la mer avait été bâtie par un architecte de renom, m'avait–il dit quelques jours avant le départ.

- Tu vas voir Hope. Tu y seras bien. Il y a une piscine, un jacuzzi, plus de 8 chambres, et de quoi t'occuper la journée.

Le maître conduisait correctement malgré les chevaux qui devaient se trouver sous le capot de sa berline. Mon père était bien plus déchaîné derrière le volant, ce qui me faisait rigoler à l'époque. Dans cette voiture, la conduite s'apposait avec perfection à mon humeur : le calme avant la tempête. Je présentais que les choses n'allaient pas être évidentes, je faisais mon entrée au sein même de la tanière du monstre...

Il s'avança dans une allée en gravier qui firent suffisamment de bruit pour que la grande grille forgée de métal s'ouvre à la reconnaissance de la voiture. Des caméras contre le mur délimitant la propriété surveillaient les lieux et deux vigiles cachés dans la pénombre guettaient l'arrivée de leur patron.

Ce territoire ennemi aurait pu être sublime à mes yeux si j'étais venue dans d'autres circonstances. Le jardin, malgré la nuit, possédait de magnifiques fleurs aux odeurs débordantes de soleil entourant une petite fontaine où des oisillons devaient s'y baigner de jour. L'herbe était verte et taillée de près offrant la possibilité de s'y prélasser pour savourer l'odeur iodée de la mer.

Le maître me tendit sa main, que je pris sans hésitation (le faisant sourire au passage), avant d'ouvrir la porte de la maison. Pour moi, ce simple geste ainsi que mon emménagement était une victoire face à la guerre dans laquelle je prenais part. Je gagnai de plus en plus sa confiance et bientôt, je pourrais en finir.

Une femme se présentait derrière l'entrée. Son visage était fermé et ses traits tirés renforcés par un chignon strict de la couleur du soleil montraient sa fatigue. Elle avait des poches de cernes imposantes sous ses yeux qui laissaient paraître la haine brutale qu'elle me vouait.

- Chérie, je te présente ma (elle crispa légèrement la paupière) petite Hope. Hope voici Sylvie, ma femme.

Je la saluais d'une petite voix sans attache avant qu'il m'emmène aux différentes chambres pour que j'en choisisse une. Je n'émis aucun son tous le temps de la visite. Me faire passer pour morte à l'intérieur était devenu une sécurité bien plus forte que de tenter de me défendre.

- Celle-ci devrait te plaire. La grande baie vitrée ne peut pas bouger mais au moins tu peux observer le coucher de soleil tous les soirs sur le bord de mer. Tu verras, c'est magnifique.

Le maître s'était rapproché dans mon dos en baissant d'un ton sur sa dernière phrase, pendant que je regardais de mes yeux vides le reflet des étoiles dans la mer. Je sentis son torse contre moi ainsi que son imposante virilité contre mes fesses et ne cillai pas une seule seconde. Même mon rythme cardiaque ne bougeait pas tant mon esprit était bien loin des événements qui se passaient.

Le maître entama des caresses sur mon sein et mon intimité avant que sa femme n'interrompe son jeu malsain de sa voix nasillarde.

- Un client Diamant au téléphone. Il a besoin d'une importante commande.

Il souffla agacé par ce contretemps et partit prendre le téléphone. Sa voix répondant à son interlocuteur s'éloigna de la chambre me laissant seule avec sa femme.

Je restais là sans bouger. Je sentais son regard me brûler le dos comprenant sa haine - elle était mienne aussi. J'étais l'élément qui perturbait sa vie comme son mari qui avait décimé la mienne. Un point commun qui n'allait assurément pas nous rapprocher pour autant.

Sylvie m'attrapa le bras pour me tourner face à elle et me gifler avec violence. Je ne ressentais plus la douleur depuis un moment et restais donc sans bouger le regard creux, seul ma tête avait suivi le choc.

Je ne pus m'empêcher d'observer la larme unique couler sur sa joue telle une petite poussière sans importance sur la route de la rancœur. Ses lèvres était tendues et sa mâchoire crispée par le courroux qui la rongeait.

- Ne crois pas que tu es la bienvenue ici ! Tu n'es qu'un jouet pour lui. Il se lassera de toi et me laissera te tuer quand il en aura marre. Tu seras juste une autre de ses femmes avec qui j'aurai eu le droit de jouer avant de supprimer la vie.

Derrière cette colère démesurée, je voyais très bien la peur qui se profilait dans ses prunelles. Une hésitation qui ne correspondait pas à ses propos. Elle le savait, j'étais différente des autres. Rien que mon âge était un indice.

Le maître m'avait cachée depuis un moment dans sa maison secondaire sans jamais en parler à sa femme - il me l'avait avoué. Il avait préféré qu'elle ne soit pas au courant car c'était la première fois qu'il gardait une fille aussi longtemps et de mon apparence.

- Tu souffriras tous le long de ton séjour... finit-elle par dire en claquant la porte derrière elle.

« Je souffre déjà depuis plus d'un an. Ne crois pas que c'est toi qui va m'empêcher d'accomplir mon but ».


Voila, comme promis, le retour de Hope que vous aimez tant. Est ce de la pitié ou une envie de voir le maître mort qui vous fait tenir ? Je me le demande. Perso, j'adore ce personnage pour une raison que vous découvrez par la suite hihihi. Mais shuttt, c'est secret et je ne voudrais pas vous spoiler. 

Nous sommes toujours dans un moment de calme, pour l'instant. Mais vous vous doutez bien qu'avec Sylvie ça ne va pas être de tous repos ;) 

Des avis sur le comportement  de notre protégée ? Auriez vous fait les choses différemment si vous étiez dans une telle situation ?

Encore Merci pour vos commentaires et votes, vous êtes des amours =D

Bisous Bisous

TERMINEE - Les Entraves de la Mort - Agent du G.I.S.E.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant