[Une simple esquisse réalisée pendant mes dix jours de vacances en Italie. Rien de très travaillé, mais j'aime cet aspect personnage de Lyssandre. Un chibi, pour les connaisseurs, pour le côté mignon et léger qui manque à l'appel pour le moment dans ce roman :3]
La cour d'entraînement des gardes royaux était implantée au Nord de la structure du château. Une part entière de celui-ci était réservée aux domestiques, aux dames de compagnie, aux valets et aux soldats.
Ainsi, à l'arrière du palais, on retrouvait les cuisines, les chambres des employés, l'endroit où les lessives étaient faites, les écuries royales et tout ce qui intervenait dans le bon fonctionnement du château. Le tout, sans que la plupart des courtisans n'en soient vraiment conscients et avec le souci d'écarter le peuple de l'élite de la société du Royaume. Toutes ces mains anonymes, discrètes et effacées ne se mêlaient jamais vraiment aux habitants du palais et restaient sagement retranchés dans leurs quartiers lorsqu'elles ne travaillaient pas d'arrache-pied pour le roi.
Lyssandre s'y était aventuré, enfant. Intrigué par cet autre monde qui existait à l'écart du sien, en dessous du sien, le garçon curieux, mais prudent avait néanmoins trouvé le courage de s'y aventurer. Il y avait entendu des cris, des ordres, une agitation bien différente de celle du château. Le jeune roi qui investissait désormais les lieux ne portait plus le même regard sur ces dédales de couloirs et sur ces employés aux visages fatigués. Seuls leurs tenus un tant soit peu soignés, obligation manifeste pour décrocher un emploi dans ces lieux, les différenciaient de l'ouvrier hors de l'enceinte du château.
— M-Majesté ? Je... Sa Majesté se serait-elle égarée ? Pourrions-nous vous être d'une quelconque aide ? s'écria une femme, visiblement affolée de trouver le roi dans un endroit indigne de lui.
— Non, je vous remercie. J'aurais simplement besoin de trouver la cour d'entraînement.
— La cour d'entraînement ?
Le visage brunit par le soleil, la servante tenait entre ses mains un panier en osiers rempli de linges souillés. Elle paraissait éberluée, comme si la demande du roi formait la preuve d'une santé mentale rudement affectée. Le roi tâchait de se montrer confiant, sûr de lui, mais ces lieux dépouillés des dorures du château au sein même de celui-ci le perturbait plus que de raison.
— Oui, le lieu où les gardes s'entraînent, précisa-t-il, l'ébauche d'un sourire malhabile sur les lèvres. Si vous aviez l'amabilité de m'y mener, je vous en serais reconnaissant.
— B-Bien-sûr.
La femme se perdit dans des explications inutilement complexes et Lyssandre finit par en saisir quelques indications. Il déambula encore quelques instants, surprit d'autres domestiques dans leur tâche quotidienne, et arriva enfin à destination. De hautes arcades délimitaient la vaste cour dans laquelle nombre de soldats croisaient le fer. Des jeunes hommes semblaient suivre une formation et ne se voyaient pas épargnés par leurs aînés. Arrosés par une pluie de réprimandes, ils reproduisaient les mêmes gestes avec un acharnement qui laissa Lyssandre admiratif.
Il contempla ce spectacle, celui d'hommes forts, dévoués, qui s'entraînaient, aînés et cadets réunis, sous le soleil impitoyable de l'après-midi. Puis, il arpenta la cour s'en s'y aventurer, avec la retenue de celui qui craignait de déranger. Il tâcha de se faire discret, peu désireux d'attirer l'attention. Il repéra finalement le chevalier, assis sur la petite marche en pierre, loin du marbre du palais, qui ouvrait la piste de sable. Lyssandre remarqua, en plus de l'inactivité qui paraissait lui coûter, le bandage qui couvrait son avant-bras.
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Longue vie au roi [BxB]
Fantastik« Longue vie au roi ! » Jamais Lyssandre n'oubliera ces clameurs. Le trône lui est promis à la mort de son père et ce cadeau empoisonné ne se refuse pas. Hanté par le souvenir des défunts et par la mémoire d'un frère auquel il a volé la place, Lyss...