Jaleckxis.

2- Piques

Je retrouve après quelques détours la salle d'entrainement. Je prends mon IPod et met mes écouteurs. « Candy from a stranger ». Je m'assieds et commence à m'étirer. Je suis très souple, c'est une qualité et aussi un défaut. Je suis systématiquement choisie pour diriger les échauffements au lycée. Je m'échauffe bien pendant un bon quart d'heure. Puis, je change de musique. Je sors de ma sacoche qui m'accompagne partout un petit ampli pour téléphone et branche mon IPod dessus. La vidéo est un diaporama en musique des garçons les plus sexys d'One Piece.

Je m'entoure les pieds avec les bandes et me fais les mains. Ce n'est pas le moment de me tuer une phalange. Je me mets en dessous de la barre de traction et commence une série. J'en fais à peu près dix de suite, parfois plus, souvent moins. Je monte et descends au maximum, je redescends, remonte, redescend, au bout de cinq, je sens mes bras faiblir. Je me fais violence pour en faire cinq autres. Je passe mes genoux au-dessus de la barre et enchaine avec des abdos. Au bout de la dixième, je descends de la barre et m'assieds par terre. Je change à nouveau la musique et me concentre. Ça vous étonneras peut être, mais je fais de la danse classique depuis l'âge de cinq ans, j'ai arrêté il y a un ans j'étais en passe de devenir étoile. Je danse presque tous les jours, ça me force à avoir une certaine rigueur et le goût de l'excellence. Il n'y a pas de place pour l'amateurisme en danse. J'entends du bruit dans le couloir et change de musique pour mettre du rock et boxer un peu dans le sac.

Je ne m'étais pas trompée, il y avait bien quelqu'un dans le couloir. Trafalgar entre dans la pièce et à l'air surpris de me voir. Il porte un short noir au genou et un t-shirt de la même couleur. Il a enlevé son chapeau et a passé une serviette autour de son cou.

- Coucou capitaine.

- Alexis, tu comptes libérer la salle quand ?

Sympa ! Dis que je suis grosse et qu'on ne tient pas à deux dans la même pièce.

- On peut s'entrainer à deux dans la même pièce, tu sais ?

Il hausse les épaules et enlève son t-shirt avant de s'allonger sur le banc d'haltères. Je récupère mon IPod et branche les écouteurs. Je les enfonce dans mes oreilles et lance la musique. Je me laisse glisser en grand écart et pousse sur mes bras pour passer mes jambes entre eux. Je croise le regard de Law qui s'est levé pour rajouter des poids. Je me mets en piquet et laisse mon dos partir en arrière pour faire un pont. Je plie les bras et pose tous mes avant-bras par terre et tends les jambes au maximum. Je me force à redresser les jambes jusqu'à arriver en chandelle inversée. Je pose mes paumes sur le sol en même temps que je pose mes jambes et tire sur mes bras. Je suis contente, mon corps répond bien. Je me relève et prends ma bouteille d'eau. Trafalgar soulève mon poids sans efforts apparents, je crois que je n'aurais pas dû le défier.

- Que t'arrive-t-il miss Alexis ?

Je hausse un sourcil et m'approche de lui.

- Je te jaugeais.

C'est à son tour d'être surpris.

- Tu sais pertinemment que tu n'as aucune chance de me battre.

- Qui te dis que c'est ce que je calculais.

J'ai répond sur un air très ironique et ça le perturbe, Na !

- D'ailleurs, dix-huit centimètres quarante et un, c'est pas génial.

- Quoi !

Vu sa tête, il a compris.

- Comment tu pourrais connaitre ce détail, miss ?

- De la part d'un médecin je suis déçue. C'est pourtant simple. En dessin, les proportions pour un homme de ta morphologie sont de huit parts égales, de là, tu sais qu'une main normale fait environ un cinquième de la taille de la cuisse. Le rapport d'une main tendue sur une main écartée étant de deux centimètres chez les femmes et les hommes ayant généralement les mains plus grandes, tu ajoutes deux centimètres et demi. Tu mesure un mètre quatre-vingt-onze.

Trafalgar a croisé les bras et me regarde avec son petit sourire mesquin.

- Bien essayé. Mais tu ne réussiras pas à me perturber.

- C'est ce que tu crois. Mais tu es un mec. Tu vis dans un sous-marin, et l'ile la plus proche est au moins à cinq jours, et ça fait déjà une semaine que vous avez quitté l'ile précédente. Ça fait long pour un mec de vingt-quatre ans.

Il se met à rire alors que je récupère mes affaires.

- Je ne suis pas en « manque » Miss. Toute ta belle théorie ne tient sur rien.

Je détourne de lui et retire mon t-shirt. Je sais c'est bas. J'ai de la chance que mes deux seules amies soient de parfaites conseillères mode. Elles m'ont aidé à choisir de la lingerie noire en dentelle très jolie mais pas trop « chaudasse » pour autant. Je sens les yeux de Trafalgar se balader dans mon dos. J'enfile un débardeur noir très décolleté et me retourne vers lui.

- Ça va, profite bien. Tu veux une photo aussi ?

Il rit.

- Non merci, il t'en manque un peu pour me plaire. Répond-il en fixant ma poitrine.

Alors là, c'est profondément vexant ! Il va voir !

- Au moins c'est réciproque. Je rétorque en quittant la pièce.