Je commence par passer à la salle de bain. Penguin m'a prévenue d'éviter les miroirs pendant quelques jours, mais vu que leur définition de la beauté est très loin de mon physique de base, je ne dois pas être si moche que ça. Je me regarde deux secondes dans le miroir avant de hurler ma stupéfaction dans un « Hein !?! » des plus discrets. Je n'avais pas un physique de rêve à l'origine mais là, je suis presque défigurée ! Et moche... Je ressemble à un Picasso, à un Picasso raté, et dieu sait que c'est difficile. Un joli camaïeu de bleu, vert, noir et de violet foncé autour de mon œil gauche gonflé, des points de suture à la lèvre, un hématome sur la joue, une bosse sur le front, et un pansement à l'arcade sourcilière. Je ressemble à Quasimodo version fille. Je me déshabille et trouve un bel hématome qui me donne la brillante impression que mes côtes sont en pleine décomposition. Je soupire et me glisse sous le jet d'eau chaude. Ça fait du bien, au moins pour mes bleus et mes bosses. Je me lave les cheveux et entends Gyn derrière la porte qui me rappelle de ne pas mouiller mon pansement. Trop tard ! Fallait prévenir avant. Je me fais un chignon rapide et m'enroule dans une serviette avant de prendre une grande inspiration et de sortir dans le couloir. Je trace jusqu'au dortoir presque sans me perdre et ouvre mon casier. J'enfile mes sous-vêtements et une jupe noire plissée avec un débardeur tout aussi noir. Je mets une paires de collants rayés noirs et blanc et mes doc's délacées. Je mets mon casque sur les oreilles et lance « Highway to hell ».
Traffy n'a même pas idée de quoi je suis réellement capable. Je vais lui rendre la vie tellement impossible qu'il va regretter de ne pas m'avoir balancée par-dessus bord. Je me rends directement dans la laverie. Je jette ma combinaison et mes vêtements sales dans la machine et fait tourner. J'en profite pour réfléchir. Comment rendre la vie impossible à Law ? Un plan se met en place dans ma tête. Je vais avoir besoin de glue, de bleu de méthylène, de nounours en gélatine, de vodka, de gros sel, d'un bouillon cube, d'un tournevis et de chance. Je souris d'avance à l'idée de réussir la première partie de mon plan. C'est une victoire que je savourerais. Je prends mon sac, le peu d'argent que je possède, mes lunettes de soleil et un gilet noir. Je monte à la cuisine et fais la liste de tout ce que je dois acheter pour la cuisine, après tout, c'est mon rôle.
Une demi-heure plus tard, j'ai réussi à descendre du sous-marin et à convaincre Trafalgar du bien fondé de ma requête. J'ai donc une liste de course longue comme le bras rédigée avec l'aide de Penguin et l'approbation du capitaine. Penguin et Sachi m'accompagnent pour porter les paquets et moi, j'aurais un peu de temps pour faire mes propres emplettes. Je me suis changé pour déambuler dans ce nouvel univers et j'en ai profité pour me maquiller, et dissimuler mes blessures. Un jean boyfriend slim, un t-shirt noir large et une paire de vans noires. Je rajoute un hoodie noir dont je rabats la capuche sur mes yeux et quitte le navire.
Je retrouve mes accompagnateurs sur la terre ferme. Ils m'accompagnent à travers la ville. C'est le pur bonheur. On arrive dans le centre au bout d'un bon quart d'heure et on a toujours rien acheté. On s'arrête dans un bar musical. Un groupe de musiciens joue presque à l'identique un air plutôt célèbre repris récemment par des chanteurs latinos dans mon monde. Il y a déjà des gens qui dansent sur une piste improvisée entre les tables. Les garçons commandent les boissons pendant que je vais danser. Je leur fais signe de me rejoindre mais ils préfèrent rester assis et détailler les filles qui passent devant eux. Je me mets à danser avec un garçon plus âgé avec qui je plaisante. Il me demande comment j'ai pu me faire de tels bleus sous ma capuche et je lui demande comment il a pu se faire une telle cicatrice au visage. On plaisante encore jusqu'à ce que les musiciens s'arrêtent. Il m'invite à m'asseoir avec lui, c'est tentant... Les signes répétitifs et très impatients de mes coéquipiers m'interpellent et je m'excuse auprès de ce charmant jeune home et cours presque jusqu'à la table avant de m'asseoir en les interrogeant des yeux.
- Le capitaine arrive !
- Et ?
- Et il ne vaut mieux pas qu'il te voit sympathiser avec d'autres personnes. Me dit gentiment Penguin.
- Pourquoi ! Il me prend pour une espionne ? Passez-moi les menottes tout de suite !
On éclate de rire, la tension se relâche. Ça fait du bien de temps en temps de se lâcher, et ne pas avoir peur de représailles immédiates. Le serveur revient avec trois chopes de bière. De la blonde heureusement, je déteste la bière brune. On trinque et on recommence à discuter. Je suis surprise d'apprendre que Penguin doit sa vie au capitaine. Il l'a sauvé de sa vie de mécano délinquant et voleur. Son histoire est plutôt belle. Sachi ne nous raconte pas la sienne. Ce n'est pas si grave, on a tous des moments qu'on veut passer sous silence, moi la première.
Le capitaine finit par nous rejoindre et me demander pourquoi on est attablé dans un café alors que les courses ne sont pas faites.
- Parce que si on avait déjà fait les courses, les produits se seraient abimés le temps de prendre un verre. Alors on prend un verre puis on attaque les courses.
- Rendez-vous à quatorze heures devant le sub-nautilus.
- C'est obligatoire ?
Il soupire et m'ignore. Il tourne les talons et s'éloigne, Bepo sur les talons. On échange un regard et on se lève, direction les courses. On achète tout en moins d'une heure et j'ai réussi à rendre nécessaire la moitié de ce qui me sera indispensable. Penguin et Sachi m'ont demandé ce que je comptais faire, et je n'ai pas répondu. C'est une surprise et un secret !
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Jaleckxis.
FanfictionJe m'appelle Alexis, j'ai dix-sept ans, je suis une fille indépendante, audacieuse, inconsciente, désagréable, passablement insolente et j'en suis fière. Comment je me suis retrouvée sur ce p***** de sous marin, j'en sais rien. Je me rappelle juste...