Quand je me réveille, le soleil n'est pas encore levé. Je récupère dans mon sac mes pointes, un justaucorps et un short de danse. Je commence par m'échauffer et m'étirer convenablement. Enfin, je m'installe à la rambarde comme à la barre. Après un moment à m'exercer, je m'assieds par terre pour enfiler mes pointes. Je commence par bander mes pieds même si je sais que j'aurais mal à la fin. Le soleil se lève doucement sur l'île quand je commence à danser en pointes sur le pont. Première, seconde, troisième, quatrième, cinquième, saut arrière. Première, seconde, troisième, quatrième, cinquième, attitude. Et on recommence.
Je me place au milieu et commence à danser. Première, et je me laisse porter. Attitude arrière déboulé, développés et arabesques, cabrioles, pirouettes et fouettés. Je m'applique dans chaque mouvement et port de bras. Je me laisse porter par le bruit de l'océan et des oiseaux. Je me laisse complètement entraîner et monte sur le bastingage. Même si je glissais je ne me ferais pas mal, je tomberais à l'eau. Je lève un bras et regarde au-delà de devant moi. Je prends une grande inspiration et me mets en pointes. Devant, première, derrière, seconde, devant, troisième, derrière, quatrième, devant, cinquième, attitude, arabesque, et le bateau est secoué par une vague. Je perds un instant l'équilibre et le récupère en posant une main sur le bastingage. Je remarque que la porte du sous-marin est ouverte et cherche la seconde personne levée. Bepo me regarde avec une tête trop mignonne. Le jour est presque entièrement levé. Le cadre est idyllique. J'ai mal aux pieds. Je souris à Bepo qui s'excuse. Je hausse les épaules et lui montre la mer. Il y est peut-être plus habitué que moi mais ce spectacle m'inspire. Je recommence à danser, essayant d'oublier la présence de Bepo. Je me lance et me fixe des repères avant de me laisser emporter. Quand je m'arrête de danser, je ne sens presque plus mes pieds. Ça ne va pas être joli quand je vais enlever mes chaussons. Autant le faire ici. Je défais les rubans et retire mes pointes. J'ai dansé au moins deux heures mais je ne m'attendais pas à avoir autant d'ampoules. Je serre les dents et défait les pansements qui arrachent le peu de peau qui tient encore à mes orteils et mes pieds. Bepo à l'air au bord du malaise.
- Tu veux que j'aille chercher le capitaine ?
- Non. J'ai l'habitude.
Il s'excuse et ma grimace ne doit pas l'aider à me croire. Ça fait mal. La danse fait mal. Les pointes font mal. Je me lève et fait quelques pas. Evidement ça fait moins mal quand rien n'appuie sur mes plaies à vif. Je demande à Bepo s'il peut aller me chercher de quoi soigner ça. Je suis seule sur le pont quand je vois Rockstar approcher. Il emprunte la passerelle qui donne sur la plage le plus tranquillement du monde. Il se prend pour qui sérieusement !
- Hé ! Tu t'es cru chez ta mère !?
Il relève la tête et me fusille du regard. Il continue d'avancer.
- Ho ! tu n'as rien à faire là. Si tu fais encore un pas je t'asmate.
Il se contente de rigoler. Je récupère mes pointes et enroule le bout des rubans autour de ma main. Il me jette dédaigneusement qu'il ne parlera qu'au capitaine. Il n'a même pas le temps de poser un orteil sur notre pont que je lui ai envoyé mes pointes dans la tête de toute mes forces. Je le touche à la tempe. Il s'écroule.
J'espère que je ne lui ai pas défoncé le crâne.
Bof. Il n'avait qu'à m'écouter.
Quand Bepo réapparait avec le capitaine et Ishi, ils regardent Rockstar, me regardent, regarde mes pieds, regardent Rockstar, me regardent, regardent mes pieds.
- Je peux savoir ce qu'il se passe Alexis demande Traffy en soupirant.
- Il a voulu monter à bord, je lui ai dit de ne pas le faire, il n'a pas obtempéré.
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Jaleckxis.
Fiksi PenggemarJe m'appelle Alexis, j'ai dix-sept ans, je suis une fille indépendante, audacieuse, inconsciente, désagréable, passablement insolente et j'en suis fière. Comment je me suis retrouvée sur ce p***** de sous marin, j'en sais rien. Je me rappelle juste...