Jaleckxis.

1- Débarquement.

Je me relève la bouche pâteuse, les membres engourdis et trois abrutis penchés sur moi. Je les repousse et tente de me relever. Par chance, je me suis changée chez Jeff. Malchance, je suis toujours en jupe. Je les engueule dans mon meilleur anglais. Ils n'ont pas l'air de comprendre alors je me lève. J'ai beau être de taille moyenne, je sais être intimidante. Je remarque tout de même un truc bizarre. Ils portent tous des combinaisons blanches. Les agents de la voie publique de chez moi sont tous indiens et en combinaison jaune, d'où leurs surnoms de Pikachu. Là, ils sont bronzés, mais blancs. L'un des deux à une casquette avec marqué Penguin dessus. Je me mets à rire.

Oh le trip, Oh le trip de malade. Aie aie. C'est la dernière fois que je goûte à tes nouveaux arrivages Jeff. Tu testeras avant.

Je me couche à plat ventre par terre et plonge ma tête entre mes bras. J'ai la nausée et la tête qui tourne. J'entends quelqu'un se racler la gorge et je vois deux chaussures noires dans mon champ de vision. Je me rassieds et lève la tête. Pull jaune et noir, emblème des Heart pirates. Je le sais, j'ai le même en t-shirt. Je l'ai acheté à la Japan-expo. Ses cheveux noirs sont dissimulés sous un chapeau nordique. Passablement moche. Personne ne lui a dit ?

Je peux savoir ce que tu fabrique sur mon navire ?

Il me regarde avec méfiance et me jauge. Je plonge mes mains dans les poches de mon hoodie.

Du tourisme.

Ses pupilles se contractent sous l'effet de la colère.

Tu te moques de moi ?

Non ... Juste de ton chapeau.

Quoi !

Je crois que je l'ai mis en rogne.

Rien, au fait, tu l'as mis ou Kikoku ? c'est vexant de faire le voyage pour ne pas voir ton joujou de la mort qui tue. Je vais finir par penser que tu es un amateur.

Il pâlit et se retient de me tuer. Je commence à reprendre mes esprits. Je me frotte les yeux pour sentir sa main sur ma gorge.

S'il te plait, ... moche les marques ... sur le cou.

Recommence encore une fois à me parler comme ça et je te tue.

Il renifle deux ou trois fois et me lâche.

Tu pue la drogue. Penguin, jette-moi ça dans la cale.

Hé ! ça, ça ne se fait pas ! Et puis j'ai fumé qu'un petit pétard, ou trois... C'est pareil.

Le dénommé Penguin m'attrape par les poignets et me pousse vers l'intérieur du sous-marin, je suis trop défoncée pour retenir le chemin. C'est la dernière fois que je fume un pétard ! Je le jure, ou pas, c'est pareil. Je m'allonge par terre et fixe le plafond. Si je récapitule, je me suis fait percuter par un camion, je me suis réveillée dans un sous-marin tiré d'un manga et j'ai insulté le chapeau bien aimé de Trafalgar Law, un psychopathe de vingt-quatre ans, dopé à la médecine expérimentale sur sujets vivants. Oh merde, je crois que c'est pas un bad trip, je crois que c'est du vrai de vrai. Oh merde. Je me sens partir et puis c'est le noir.