31- Encore un malentendu.

144 12 0
                                    


Le lendemain, je me réveille avec un fond de mal de crâne. Si je buvais moins aussi. Je remarque aussi que je suis dans le lit de Trafalgar. Enfin, au pied du lit, roulée dans ce qui doit être son pull. Je vérifie brièvement que j'ai encore la totalité de mes vêtements. Heureusement c'est le cas. Je me fais la réflexion que je progresse. Il y a quelques jours encore, j'aurais dormi par terre...

Je me lève et file à l'infirmerie prendre un cachet d'aspirine. Je note ma prise sur le carnet de l'infirmerie et monte à la cuisine, encore roulée dans le pull du capitaine. Je commence par deux grands verres d'eau, puis un café. Penguin hausse un sourcil devant ma tenue. Il ne dit rien mais me lance un regard entendu.

-Quoi ?

-Rien. Mais tu devrais te changer.

Je hausse les épaules. Bepo a encore dû toucher au thermostat parce qu'il fait plus frais que d'habitude. Je prends ma tasse fumante et la pose sur le comptoir tout en préparant des tartines pour tout le monde. Sauf pour Traffy bien évidement. Comment on fait pour ne pas aimer le pain ? Est-ce que c'est une phobie qui porte un nom ? Comme pour la bananaphobie. Cela dit il y a des phobies plus rationnelles. Comme la koréphobie ou la coulrophobie. La peur des poupées ou des clowns. En même temps, qui pourrait faire confiance à ces horreurs.

C'est sûrement le fait que je sois française qui crée une dépendance innée à cet aliment mais l'idée de ne jamais manger de pain... Pas de tartines beurre demi-sel chocolat. Pas de mouillettes. Oh, d'ailleurs je vais me faire un œuf pour le petit-dèj. Je récupère du pain frais dans la huche et coupe des tartines, après, je mets mon œuf à cuire. Trois minutes à partir de l'ébullition. Une fois mon œuf cuit, je coupe des mouillettes dans le pain frais encore craquant à l'extérieur et à la mie fondante et moelleuse. Comment résister à ça ? Je coupe ensuite des mouillettes dans ce qui ressemble fort à du compté et installe la table. Tartines, bols, cuillères, beurre demi-sel et confitures. Et les jus de fruits pressés hier. Une fois tout prêt à accueillir l'équipage, je m'installe. En quelques minutes, j'ai avalé mon repas et je me sens prête à affronter la journée.

Avant d'aller m'entraîner et prendre ma douche, j'ai bien envie d'aller faire une petite balade sur la plage. Et puis vu comme l'équipage de Shanks a picolé hier, je ne suis pas près d'être embêtée par l'un d'eux.

Je prends mes savates laissées dans un coin de la cuisine et monte vers le pont supérieur. J'ouvre la porte et bugue.

Le pont est blanc.

Je me le répète au cas ou parce que mon cerveau ne comprend pas ce que je vois. Le pont est blanc. Couvert d'une couche de... Neige...

Nope. Pas d'accord. Pas d'accord du tout ! Il faisait trente degrés hier. C'était bien.

J'ai vraiment trop la flemme de redescendre m'habiller ou chercher des chaussures fermées alors je sors comme ça. Il fait froid. Genre, vraiment froid. Le thermomètre extérieur m'indique moins cinq. Heureusement que la veste de Traffy est grande. Elle me tombe à mi-cuisse ce qui laisse au moins une partie de mon corps à l'abri de ce froid polaire.

Le mérite de la neige, c'est ce silence qui l'accompagne. Il n'y a personne sur la plage et je peux marcher tranquillement. Bercée par le bruit du ressac, je m'avance jusqu'à l'avancée rocheuse qui sert aussi de digue aux iliens. Je fais attention au cas ou il y ait du verglas sur les roches. Il ne s'agirait pas de me fracasser le crâne. Je regrette de ne pas avoir pris ma musique avec moi. L'absence de bruit est aussi bien. Le calme est rare lorsque on vit en communauté. Je profite que l'eau vienne me lécher les pieds pour envisager de me plonger entièrement dans l'eau. Elle est beaucoup plus chaude que l'air ambiant. Je commence d'ailleurs à grelotter. Il fait vraiment trop froid. Je retire le pull de Traffy puis mon t-shirt et me laisse glisser dans l'eau. Je porte encore mon maillot une pièce d'hier.

Jaleckxis.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant