Je fonds en larmes. Ils m'ont coupé les cheveux. Ils sont dressés en pique autour de ma tête. Ça me rappelle un douloureux souvenir d'enfance. Les deux infirmiers me regardent surpris, ils ne devaient pas s'attendre à cette réaction.
- On n'a pas eu le choix Alexis.
Je pleure à gros sanglots, c'est tellement humiliant ! Mais ça l'est moins que ma tête ! Ils ont coupé mes cheveux ! C'est la seul chose qui soit belle chez moi. Je sais bien que ce n'est pas vraiment la seule chose mais c'est la seule chose qui à mes yeux, est particulière. Tandis que toutes les filles se les brûlaient pour que leur crinière soit le plus raide possible, je me tuais à les laisser le plus naturel possible, à les soigner à coup de masque à quinze euros la boite... J'avais même réussi à les faire pousser au milieu de mon dos, mais là... Aux oreilles, ils m'arrivent aux oreilles.
- Pourquoi vous m'avez fait ça ! Ils ne gênaient pas là !
- Ils trainaient dans tes plaies, ça risquait de les faire s'infecter. Essaye de justifier Ishi.
- Oui mais ils ne gênaient pas !
- Ben, un peu quand même. Répondit Kea.
Ils ne peuvent pas justifier un tel crime. Mes cheveux. Je n'ai pas beaucoup de poitrine alors qu'ils me laissent au moins mes cheveux. Je ne peux même pas me rouler en boule...
Deux jours plus tard et grâce aux nombreux analgésique qu'ils m'injectent toutes les deux heures, je peux me lever et me sortir de mon lit. J'ai commencé à cicatriser et ma poitrine me fait moins mal. Par contre, je ne me suis toujours pas remise de ma nouvelle apparence. Je ressemble à un ... à un coton-tige... Ou un balai à chiottes. Bref, ce n'est pas joli joli. Kea m'assure que je suis toujours très féminine mais j'en doute...
Je descends dans la salle d'entrainement car malgré mes blessures, je ne dois pas me relâcher. Je commence avec une séance d'étirement mais j'avais oublié que tous les muscles sont reliés au dos. C'est horriblement douloureux. Je manque de crier quand je commence à m'étirer puis m'habitue un peu à cette souffrance. Enfin, quand je dis m'habitue, je ne me laisse plus chougner quand la douleur dépasse le supportable. Déjà, ça n'a aucun effet sur la douleur, de plus, c'est suffisamment humiliant de ressembler à Bétamèche.
Lorsque je quitte la salle de sport, je me rends compte que je ne me suis même pas étirée une demi-heure. C'est très court, d'habitude je fais au moins une heure d'étirement par jour mais c'est vrai qu'avec le dos en carpaccio je vais éviter le surmenage. D'après la dernière échographie de mon cœur, celui-ci n'a pas gardé trop de séquelles de mon récent « accident » donc tout devrait revenir à l'anormale (puisqu'il n'est pas normal à l'origine).
J'ai repris mon emploi à la cuisine aussi même si je ne peux pas cuisiner vraiment alors Penguin m'est d'un grand secours. Il prépare tout alors que je surveille les gamelles et j'ai le droit de tout goûter en prime. Ce traitement dure une semaine, après cela, je me sens presque totalement remise de mes blessures bien que mon dos soit toujours douloureux. J'ai pu reprendre l'entrainement et mes étirements sont de plus en plus longs, surtout que je dois rattraper tout le temps que j'ai passé inconsciente. J'ai perdu presque un mois et ma souplesse s'en ressent. Je dois donc m'étirer deux fois plus qu'avant pour rattraper ma condition physique d'origine. De ce fait, j'ai des courbatures de malade et je souffre autant de mes blessures du mois dernier que de mon entrainement. Quant à Traffy, on s'évite et on ne s'adresse pas un mot, par contre il me surprend souvent quand je ne m'y attends pas et c'est pénible ! Il sort de l'ombre comme un diable de sa boite, une tartine du toaster ou une fiente du derrière d'un pigeon ! J'ai horreur de ça ! Il va vraiment finir par me faire avoir une (autre) crise cardiaque !
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Jaleckxis.
Fiksi PenggemarJe m'appelle Alexis, j'ai dix-sept ans, je suis une fille indépendante, audacieuse, inconsciente, désagréable, passablement insolente et j'en suis fière. Comment je me suis retrouvée sur ce p***** de sous marin, j'en sais rien. Je me rappelle juste...