Jaleckxis.

Prologue.

Alexis St-Germain. 1°ES.

SUJET : Présentez-vous à travers un texte d'au moins trois cent mots vous décrivant vous, vos goûts et vos activités.

Si nous étions dans un film, la caméra balayerait sur les élèves rassemblés devant les grilles sur un fond de musique rock comme celle qui résonne dans mes oreilles en ce moment. La caméra zoomerait sur les portraits de trois magnifiques filles, merveilleusement belles, bien sapées et bien salopes. Elles s'accrocheraient au cou de merveilleux princes charmants qu'elles embrasseraient avec leurs bouches pleines de lip-gloss, les maquillant pour la journée. Je ne passerais certainement pas à l'écran. Je ne suis pas comme tous ces crétins qui portent leurs uniformes au carré, cravate resserrée et jupe juste au-dessus du genou.

Je suis derrière, là dans l'angle du mur, avec un mec de trente centimètres plus grand que moi. Le beau gosse mis au banc à cause du tatouage qui court de son poignet à son épaule et de son piercing à l'arcade. Oui, je suis la blonde là. Bien évidement vous ne pouvez pas vraiment me voir. Je vais me décrire, ça vous aidera peut-être à me cerner. Je suis la petite blonde appuyé dans l'angle du mur. Celle avec les Doc-Martens noires sur des collants déchirés et avec la jupe d'uniforme raccourcie. Ouais, la blonde à la mèche bordeau, avec la chemise blanche avec les manches couvertes de dessins et avec la capuche de son sweet rabattue sur ses yeux, celle à la cravate desserrée. La fille maquillée au noir et qui fusille du regard toutes les misses parfaites qui la regarde de travers. Ouais, celle avec le sac d'ordi aux pieds, les écouteurs dans les oreilles avec un air de fumiste qui a le don de vous rendre taré.

Pour faire simple, je m'appelle Alexis (au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, c'est en haut de la feuille) J'ai dix-sept ans et je fais ce qui me plait (et accessoirement je vous emmerde). Je fais de la boxe thaïe, de la gym, de la capoeira et du karaté. Nan je déconne. Je fais rien de tout ça. Mes activitées ne vous regardent pas. 

Je bois, je fume, je vis ma vie. Je me contrefous de toutes les règles à la con que ce stupide établissement pourrait essayer de m'imposer.

Il y a donc plus de trois cent mots, j'ai rempli ma part du boulot en vous rendant un devoir répondant à tous vos critères (qui sont les mêmes que les huit années précédentes, quelle originalité !). Je vais même pousser jusqu'à quatre cent, histoire de faire mieux que la plupart des demeurés qui suivent les cours dans cette école destinés aux riches héritier d'une utilité aussi conséquente que leurs sacs de marques.

***

Je me lève de ma place jette ma trousse dans mon sac le prends sur mon épaule, récupère mon ordi et jette ma copie sur le bureau du prof qui me fusille du regard. Il essaye de me rappeler à l'ordre.

Mlle Saint-Germain ! Retournez à votre place ! Le cours n'est pas fini.

Vous pouvez vous taire ? Y'en a qui n'ont pas fini.

Et je sors avec un petit sourire. Jeff se lève à son tour et rends sa copie avec une classe et un appui incroyable. Le prof n'essaye même pas de nous empêcher de sortir. On se regarde et on échange un sourire. Il me fait signe de le suivre. On traverse le lycée discrètement et on saute la grille du jardin d'enfant. On offre régulièrement des viennoiseries françaises aux gardiens qui ferment les yeux sur nos petites escapades. On file directement chez lui. Juste le temps de préparer le popcorn qu'il a déjà lancé One Piece.

Ouais, on sèche les cours pour regarder des animés, et quand on glande pas devant la télé, on va à la piscine et on se bat. On sèche joyeusement la SVT et l'heure de physique. Nous n'avons pas non plus arabe ni coran après ces deux cours, alors après avoir vu l'Arc Sabaody on descend à la salle de sport. En traversant la rue, comme d'habitude en zigzaguant entre les voitures. J'ai pas vu arriver le camion, et encore moins le choc.

Ndl'A : 

Alexis vit à l'étranger et fréquente donc un Lycée international. L'école propose donc des cours de religion et de langue adaptés au pays.