Détestable Colocation

Chapitre 25

JAYSON

Deux jours. Deux jours que Tiana est parti et j'ai l'impression que cela fait déjà plus d'une semaine. L'appartement est si vide et triste sans elle. La lumière qui filtrait à travers la fenêtre de ma chambre s'en est allé avec elle. Je me demande comment je faisais pour vivre ici avant qu'elle ne débarque. Vivre sans elle est mon enfer personnel. Son absence se fait tellement ressentir, j'ai l'impression que les murs sont plus sombres. Sans elle je m'ennuie à mourir. Je ne peux même pas aller rejoindre mes potes, ils ont déjà quittés la ville. Alors j'ai passé ces 2 derniers jours affalé sur mon canapé à jouer comme à mon habitude lorsque je m'ennuie. En plus d'être ennuyeux, ces 2 jours sont passés à une vitesse inexistante. 

Donc me voilà dans mon avion, le jour du réveillon de Noël, une vue imprenable sur la terre ferme, assis à côté d'un homme de la soixantaine qui ne fait que me raconter sa vie alors que je ne lui ai même pas retourné son "bonjour". J'ai la musique à fond mes oreilles, et malgré cela j'arrive encore à penser à elle.

_Jeune homme ?! 

Le sexagénaire, Paul ou Pablo, il me semble me tire de ma rêverie et m'oblige par la même occasion de me séparer de mon casque.

_Ouais.

_Avez-vous une petite amie ? 

J'hallucine, il me dérange juste pour ça.

_Non et je n'en ai pas besoin. Pourquoi se contenter d'une seule femme quand on peut les avoir toutes ? 

_Je connais.

Remarquant mon incompréhension, le vieillard continue dans sa lancer.

_Figurez-vous que moi aussi j'ai été jeune. J'appelais cela profiter de la vie, mais enfaîte tout ce que je faisais c'était brisé le cœur de centaine de filles. Je regrette énormément la personne que j'étais et j'en ai horriblement honte aujourd'hui. J'ai agi en véritable connard et le pire c'est que je n'avais aucun scrupule à les faire souffrir. Mon père et moi étions en conflit à cause de mon comportement peu respectueux. Il disait qu'une femme était comme une fleur, qu'il fallait prendre soin d'elle en veillant à ce que ses pétales ne tombent jamais. Sauf que moi, je ne voulais pas d'une fleur, j'en voulais plusieurs. J'étais comme on dit maintenant "l'homme de ces dames". Un vrai Dom Juan.

Sa voix s'est brisé. Je ne sais pas pourquoi il tientvtant à me raconter son histoire, mais je crois bien que dans le fond cela me touche un peu. Quand je capte ses yeux, j'y vois un mélange d'amertume et de nostalgie.

Il ne dis rien pendant de longues minutes, ce qui me pousse à lui demander :

_Qu'est ce qu'il s'est passé ensuite ? 

_J'ai rencontré une femme qui m'a littéralement changé, qui m'a aidé à devenir un être meilleur. J'ai trouvé ma fleur. J'avais 25 ans quand j'ai rencontré ma femme, nous étions dans la même université. Ah, Lizzy quelle tête !  Au début, nous ne pouvions pas nous entendre, nous nous insultions continuellement. Je croyais même qu'on finirait par s'entre-tuer à force de nous détester. Elle me voyait comme un connard arrogant ce qui faut l'avouer était ce que j'étais à l'époque. Je me suis liée d'amitié pour un garçon involontairement, il avait 2 ans de plus que moi. Je n'ai découvert que quelque jours plus tard qu'il s'agissait de son frère. Peut-être que c'était le destin qui voulait ça ?! Je passais la majeur parti de mon temps dans leur appartement et aussi improbable que cela puisse paraître, Lizzy et moi sommes devenus des amis. Il s'avère que nous avions beaucoup de chose en commun. Nous passions tout notre temps ensemble à tel point que je ne voyais aucune autre fille. Il n'y avait qu'elle depuis le début et ça je l'avais compris bien longtemps après. Un soir, j'ai pris les devants et je nous ai préparer un dîner en tête à tête. Je savais que Lizzy n'étais pas compliqué et qu'avec elle, il ne fallait pas en faire trop, c'est pour cela d'ailleurs qu'aucun autre homme n'avait réussi à conquérir son cœur avant moi. Elle se contentait de peu pour être heureuse. Après cela nous avons fini par sortir ensemble même si au début c'était assez difficile pour elle de m'accorder sa confiance. Je ne regrette pas de le moins du monde d'avoir fait ce choix. Aujourd'hui je suis un mari et un père comblé.