Détestable Colocation

Chapitre 32

TIANA

J'avance dans le couloir, mon sac de sport suspendu à mon épaule. Quelques élèves me saluent tandis que d'autres me lancent des regards lubriques. Visiblement excités à la vue de mon corps courbé. Si certaines femmes ne trouvent aucun mal à se faire reluquer de la sorte, je trouve ces regards insistants et déplacés fatiguant à la longue J'aimerais pouvoir me déplacer dans les couloirs sans me sentir lorgner à chaque recoin.

On ne peut même plus se mettre en jupe et porter des shorts aujourd'hui sans avoir l'impression de se faire mater outrageusement ! L'instant d'un moment, je me reproche même d'avoir choisi ce short. Peut-être qu'il est trop court et que par conséquent tous ces regards je les aient cherché ? Mais ma petite voix me rappelle bien vite que je n'ai pas à me sentir coupable de quoique ce soit. Ce n'est pas ma tenue qui est la cause de ces regards salaces, ce sont les personnes qui m'adressent ce regard.

Si je n'étais pas autant en retard à mon entrainement, je ne me serais pas gênée pour cogner mon poing dans les yeux de ces tocards. Ils n'ont vraiment rien d'autres à faire que de reluquer systématiquement chaque fille qui emprunte ce couloir et les siffler à tout bout de champ? J'ai presque l'impression de me faire harceler tant leurs regards sont lourd de sens.

C'est dépité que j'accélère le pas quand je vois un gars m'interpeller. Quand est-ce que les hommes arrêteront de penser avec leur bite ?

Dehors le ciel gronde, les gouttes de pluies ne vont pas tarder à tomber. J'aime bien quand il pleut. J'aime respirer l'odeur de la pluie. Ce mélange unique, que l'on ne retrouve nul part ailleurs. A cet instant précis, j'aimerais tellement être autre part que dans ce foutu lycée. L'idée d'être allongée sous un plaid, un bol de glace à la main et les yeux rivée sur un film d'horreur me plaisent énormément.

Cette semaine avait été plus qu'éprouvante. Je n'avais presque pas dormi, enchaînant les nuits blanches. Ma conscience n'était pas tranquille, j'étais rongée par les remords. Mon meilleur ami me manquait horriblement. Depuis notre dispute, je respectais scrupuleusement son souhait en me persuadant que ce n'était qu'une question de temps, qu'il reviendrait très vite vers moi. Mais j'étais tout de même effrayée, avec Kévin nous n'étions jamais restés aussi longtemps sans nous parler.

Jayson n'était plus le même et je m'en voulais atrocement d'être la responsable de son changement si soudain. Depuis quelques temps, il avait décidé d'honorer sa réputation de coureur de jupons qu'il avait délaissé. Tous les soirs il ramenait une fille différente à l'appartement. Je ne fermais pas les yeux de la nuit, bercée par les gémissement de plaisir de ces conquêtes. Il y avait même des fois où il rentrait avec le visage en sang et inquiète je tentais de le soigner, mais il m'envoyait valser au quart de tour. Son attitude m'attristait à la fois et me préoccupait. Mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même, je l'avais pousser dans les bras de ces filles. Je ne pouvais pas lui en vouloir d'essayer de passer à autre chose mais je voyais bien qu'il se détruisait à petit feu.

J'avais parler à Ryan - qui était désormais officiellement en couple avec Alexie - de son état mais il m'avait confié que Jayson s'était renfermé sur lui-même et que cela l'inquiétait sérieusement. Il ne l'avait jamais vu aussi mal et il avait peur qu'il fasse une énorme connerie.

Bref, je nageais en plein cauchemar et pour ne pas arranger mon cas, j'allais devoir subir une Abigaël en furie.

À peine ai-je posé un pied dans le gymnase qu'elle me tombe dessus :

-Tu es en retard Tiana !

-Je sais. Me contentais-je de répondre, nullement intimidé en me plaçant face à Abigaël, les bras croisés sur ma poitrine.