Chapitre 1

14.5K 477 163
                                    

TIANA

" Pourquoi je ne peux pas rester à la villa ou prendre un appartement à proximité du lycée ? Demandais-je une dernière fois près de la voiture.

- Pour la je ne sais combien de fois parce que je n'ai pas envie que tu restes seule !

- Mais je pourrais aller vivre chez les parents de Kévin ? Je suis sûre qu'ils accepteront.

- Non, Tiana ! On en a déjà discuté ! Tu iras vivre où je l'ai décidé !

- Pourquoi tu veux que j'aille vivre chez un garçon que je ne connais même pas ?

- Parce que je lui fais confiance et je sais qu'il veillera sur toi comme un grand frère.

Étonnée, je hausse la voix.

- Ah, parce que tu lui fais confiance à ce type que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve ! Mais Kévin que je connais depuis les années où on se chiait dessus, tu ne lui fais pas confiance, c'est ça ?

- Ce n'est pas ce que j'ai dit, bien sûr que je fais confiance à Kévin, mais sa maison est assez éloignée du lycée et puis il n'est jamais à l'heure alors que Jayson est plus proche du lycée ce qui te permettrait d'y aller à pied.

Je crois que j'ai mal entendu. Vient-il réellement de parler d'un certain "Jayson" ? Est-ce que ce serait Jayson Anderson ? Non impossible. Il y a d'autres Jayson au lycée. C'est impossible que ce soit lui. Peut-être que le "Jayson" dont il parle n'est pas dans mon lycée ou tout simplement plus scolarisé.

Je lâche un long grognement loin d'être sexy, un peu comme les phoques avant de prendre mon oncle dans mes bras.

C'est fou comme il va me manquer. Mon oncle, mon second père, celui qui m'a appris tout ce que je sais aujourd'hui. Celui qui a toujours été là pour moi après que ces lâches m'aient abandonnée.

Perdue dans mes pensées, je n'entends même pas ce que mon oncle dit.

- Désolé, je ne t'écoutais pas.

- Je disais juste qu'il était temps d'y aller.

Après avoir mis toutes les valises dans la voiture, je me retourne une dernière fois pour regarder la villa dans laquelle j'ai grandi. Où j'ai fait des cauchemars, où j'ai rêvé. Où je passai des heures à jouer, à cuisiner avec les 2 hommes de ma vie. Les seules personnes qui sont restées, qui ne m'ont pas laissé tomber, qui ne m'ont pas fait souffrir.

J'admire la maison dans laquelle je suis tombé de nombreuses fois et que malgré tout, je me suis relevée parce que la douleur n'était pas plus forte que celle de l'abandon de mes parents. De ne pas les avoir connus, de leur rejet.

Je me revois en train de courir, enfant dans ces longs couloirs. J'entends encore nos rires, mes pleurs, mes cris de joie et de tristesse. Lentement, tous ces souvenirs défilent devant mes yeux et un sentiment de mélancolie me submerge.

Je ne peux retenir une larme de couler le long de ma joue. C'est dans ces moments-là que je me sens faible. Cette maison, c'est ma vie, c'est ici que j'ai écrit mon histoire, ici que je suis devenue celle que je suis aujourd'hui, c'est ici que j'ai vécu les plus bons moments de ma vie, mais aussi les plus tristes. C'est dans cette maison que j'ai grandie et chaques coins de cette maison m'ont marquée à jamais.

Détestable ColocationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant