Chapitre 35

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C'est alors que ses yeux bleus s'ouvrent doucement et qu'il sourit en m'apercevant.

« Ça va ? je murmure. »

Il me fait un signe positif de la tête avant de s'étirer. Allongés l'un près de l'autre, Enzo me demande :

« Sasha ? Pourquoi m'as-tu repoussé de cette manière la dernière fois ? »

Je plisse les lèvres et ferme les yeux.

« Parce que je... je ne savais pas où est-ce que j'en étais. »

C'est toujours le cas d'ailleurs.

Il sourit.

« Il ne s'est vraiment rien passé entre Charlie et toi en Australie ? m'interroge-t-il. »

D'un hochement de la tête peu assuré, je lui mens.

« Non, rien. »

Mais dans ma voix transparait ce terrible mensonge. Et j'ai l'impression d'être la pire personne au monde. Quelles vont être les conséquences ?

Mais peu importe : je vais mourir.

Enzo, ayant entièrement confiance en moi, m'embrasse alors pour clore le sujet. Mais notre baiser est interrompu par des coups à la porte assez virulents.

Comme si quelqu'un était en colère...
Je sors du lit, en caleçon, et vais ouvrir.

C'est Charlie qui entre avec fureur. Les traits de son visage sont déformés par la colère, la déception et le chagrin. Sa mâchoire est serrée, ses pommettes sont rouges, ses sourcils sont froncés et ses yeux sont plissés. Son corps entier se raidit à ma vue.

Aussi détestable soit-elle.

Et plus elle me regarde plus je m'habitue à la haine qu'elle m'envoie.

« Tu m'avais promis ! crie-t-elle dans un sanglot. Tu avais promis que tu viendrais ! »

Je la regarde, interdit, ne sachant que dire.

« Tu n'es qu'un sale menteur ! C'est tout ce que tu sais faire : mentir ! hurle-t-elle. »

Je perds tous mes moyens face à ce courroux qui se déchaine.

« Pourquoi Sasha ! Pourquoi fallait-il que tu m'abandonnes dans un moment pareil ? Pourquoi faut-il que tu sois à ce point égoïste ? »

Elle se met à pleurer, les poings crispés.

« Tu m'as laissé tomber au moment où j'avais le plus besoin de toi ! »

Elle essuie ses larmes du revers de sa main. Elle ne cesse de trembler et de suffoquer.

« Je ne te le pardonnerai jamais ! hurle-t-elle en pleurant. »

Je baisse les yeux, ne pouvant plus supporter son regard sur moi.

« Je... je veux juste savoir ce que tu faisais ? demande-t-elle, enragée. Que faisais-tu de mieux ? »

Et c'est ce moment-là que choisit Enzo pour débarquer.

En caleçon lui aussi.

« Charlie ? dit-il, interloqué. »

Mais cette dernière n'en croit pas ses yeux. Elle cligne longtemps avant de comprendre. Et sa colère dédouble. Elle hurle et pleure en même temps.

« Sérieusement ? Donc c'est ça ce que tu faisais ? »

Elle dévisage Enzo avec dégout.

« Je te l'avais pourtant dit Sasha, tu n'as pas le droit de jouer de cette manière avec nous ! »

Crève-CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant