« Ça te va si on se pose dans la cour ? Je crois que ces murs vont m'asphyxier sinon.
-Si tu préfères aller dehors...
-Mais non, la cour c'est bien, Jinzai. »
Axell s'Élança et trouva un banc à l'ombre, contre un mur aux couleurs effacées par le soleil. Encadrée par quatre bâtiments et la petite grille de sortie, La Cour avait des allures de prison.
« Nom d'un cornichon, j'aurais jamais cru qu'on ferait autre chose que des coloriages en géo, sérieusement. Et le premier VRAI travail qu'il nous donne c'est un truc à faire à la maison. J'crois qu'il a vraiment la flemme de donner cours mais j'le comprends. Par contre j'ai aussi la flemme de faire son truc. Des fiches de pays non mais il nous a pris pour une agence de voyage ?
-C'est possiblement pour nous aider à choisir la destination du voyage rhéto.
-Oui bon après j'ai pas besoin de savoir la croissance démographique d'un pays ou son nombre de musées pour partir en voyage. Tant qu'on peut sortir le soir, ma foi...
-Mais ça va être marrant. C'est cool que tu fasses le travail avec moi.
-Tu trouveras ça moins « cool » quand tu te rendras compte que les travaux c'est pas mon artichaut. Mais j'allais pas t'abandonner non plus, Amélie peut se débrouiller avec les autres meufs et j'allais pas te laisser avec les gros bollosses franchement ils sont déjà pas capables de me genrer correctement une seule fois alors à côté j'ai l'impression d'avoir un cerveau.
Axell mordit Rageusement dans une carotte. Sa jambe tressautait à terre façon panpan alors que son regard jouait au Ping-Pong entre les fenêtres.
« T'en fais pas, on s'en sortira, on est avec Emma et Léopoldine.
-Ah oui, elle a l'air vachement coincée non ?
-Arrête, elle est gentille. Puis, elle a seize ans je crois, donc c'est normal qu'elle soit plus intimidée.
-Tu m'as pas vu∙e à seize ans. J'étais un peu le contraire d'une carotte.
-Mais où est-ce que tu vas chercher tes expressions ?
-C'est pas trop tôt, Jinzai, j'attendais impatiemment que tu me poses la question, je commençais à être à court. En gros je jurais beaucoup quand j'étais préado et ma mère m'a dit « AdoPte uN LanGaGe plUs fLeURi, aXeLL. ». Du coup ça a commencé avec les fleurs. « Je m'en BATS la tulipe », « espèce de JONquille ». Mais je me suis lassé∙e des fleurs, c'est trop gnangnan donc pour l'instant ma plus grande inspiration vient des légumes. J'aDore les Légumes. « Cornichon » est, pour l'instant, mon mot favori.
-J'aime beaucoup. C'est pétillant.
-Toi aussi t'as des jolis mots.
-Ouais, disons que les mots me hantent et tournent tout le temps autour de ma tête, un peu comme des satellites, tu vois ?
-Genre t'as une sirène d'ambulance dans ta tête qui fait CORnichon CORnichon ? »
Son rire était un phare à soleil.
« On va dire que c'est plus ou moins ça. J'ai besoin de les attraper et de les emprisonner dans l'écrit pour qu'ils me laissent tranquille.
-Oooh, c'est donc ça le petit carnet noir et mystérieux que tu gardes tout le temps sur toi ?
-Oui, c'est ça.
-Et genre t'écris des histoires ?
-Non, pas exactement. J'en crée beaucoup mais j'ai du mal à aborder des gros projets pour l'instant. J'écris plus des belles phrases, des métaphore, des idées, des petites histoires ou des poèmes.
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किशोर उपन्यास• le monde a plus de facettes que tu ne crois • SAMUEL se cache derrière l'objectif d'un appareil photo pour ne pas pétrifier du regard JUN JINZAI consigne les mots dans un carnet noir aux bords cornés MÉLISSA cherche toujours un pinceau dans ses...