Ce mercredi-là avait fait Éclater des trombes d'eau sur les toits de Namur. Cette sale habitude météorologique belge avait Saboté les plans -bien sommaires- de Manuela et d'Axell. À la place de prendre un sandwich pour aller se percher sur la Citadelle, iels avaient dû courir sous l'eau en hurlant de rire pour atteindre l'appartement d'Axell qui mit Trois Heures à trouver et démêler ses clés. Iel ne le faisait même pas exprès.
Quand iels parvinrent enfin à passer la porte du bâtiment, leurs regards se croisèrent, dépités, sous les gouttes de pluie qui pendaient à leurs cils.
« Eh bien, nous voilà bien mouillé∙es maintenant. déclara Axell avec dramatisme avant de Regretter ses paroles et de reprendre. Bon, c'est pas tout ça, Madame, mais nous avons un Quatrième Étage à atteindre et mon ascenseur est en panne.
-Mon dieu, Axell, on ne mange pas, on court et puis on monte Quatre Étages ! Tu es plus Efficace qu'un régime.
-Quand tu arrêteras de te plaindre, tu ferais bien de monter pour déguster le délicieux smoothie et les pâtes de la maison. » s'exclama Axell depuis l'étage du dessus.
Après le plat de pâtes qu'iel venait d'ingurgiter, Axell grimpa dans son lit pour s'y échouer avec une Lourdeur ensommeillée. Heureusement, iel n'avait pas danse avant le soir. Il lui arrivait très rarement de se dire cela. D'habitude, iel étouffait dans ce petit appartement, cette petite chambre, ce petit corps. Il n'y avait pas de Place pour décharger toute son énergie. Pendant les vacances, iel profitait que ses parents soient au travail pour empiler le salon dans un coin et danser sur l'espace libéré (en cognant les murs et les bibelots au passage).
Ça rendait sa mère Folle, toute cette Énergie intarissable. C'était elle, d'ailleurs, qui l'avait poussé∙e dans la danse. Pas parce qu'elle croyait en Axell mais parce que ça la débarrassait un moment et lui rendait un∙e enfant épuisé∙e, plus gérable pour sa Malheureuse Patience. Mais à présent que l'Avenir d'Axell en dépendait, sa mère se révoltait. Comme si ça allait passer, l'hyperactivité. Comme s'iel pouvait SURVIVRE dans un kot de trois mètres carrés pendant des études. Comme s'iel ne dansait pas jusque dans tous ses rêves, la nuit et le jour.
Tant de personnes essayaient de déterminer SA vie à SA place, c'était épuisant. Comment s'étonner qu'iel soit tout le temps sur la défensive ? Tout le temps... mais PAS avec Manu. Manu parvenait à détendre sa combattivité et lui donner une trêve. Manu ne lui disait pas qu'iel parlait trop ou trop fort, qu'iel bougeait trop ou qu'iel se faisait trop remarquer. Mieux, elle lui demandait comment iel se sentait, comment l'aider... À côté de Manu, Axell ne se sentait pas de trop, juste Assez.
« À quoi tu penses ? »
Iel tourna la tête vers Manuela qui était logée contre son épaule, ses beaux yeux bruns dressés vers ellui. En fait, il n'y avait que couché∙es qu'iel la dépassait.
« À toi ?
-Hmm. Et puis-je te demander ce qui te préoccupe tellement sur ma personne ?
-Préoccupe ? Oh non, madame, c'est que je remarque que je suis en paix et très calme, près de vous, c'est assez exceptionnel.
-Par toutes les euh... courgettes, j'aurais donc Réussi à dompter le fauve ? » s'égosilla-t-elle, malicieuse.
Axell se dégagea, se glissant sur le côté pour lui faire face, son bras replié sous sa tête.
« Fauve, c'est quand même un groupe incroyable. » conclut-iel.
Pourtant, en embrassant sa copine, Axell se dit qu'elle n'avait pas totalement endormi le fauve. Ses lèvres dessinèrent une diagonale de piqués contre sa mâchoire et son cou tandis que ses doigts flirtaient avec l'ourlet de son t-shirt.
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QU'ART'Z
Teen Fiction• le monde a plus de facettes que tu ne crois • SAMUEL se cache derrière l'objectif d'un appareil photo pour ne pas pétrifier du regard JUN JINZAI consigne les mots dans un carnet noir aux bords cornés MÉLISSA cherche toujours un pinceau dans ses...