Axell n'aurait Jamais cru qu'une soirée de voyage passée à se balader -sobres- dans une ville inconnue pourrait être si Géniale. Voir la ville sous un autre angle, parler et rire sans discontinuer, s'imbiber de l'ambiance de la nuit, courir et sautiller, manger une glace et valser autour d'un artiste de rue pour ensuite lui donner leur budget boissons du soir... c'était aussi irréel qu'un rêve, mais iel s'en souviendrait et trépignait encore en racontant tout à Jinzai.
En fait, iel avait été agréablement surpris∙e sur TOUS les aspects. Ce n'était pas Méchant mais Axell n'avait jamais Vraiment apprécié Léopoldine. Leurs personnalités étaient plus qu'incompatibles. C'étaient des ananas sur une pizza : tout le monde ignorait comment ces deux éléments pouvaient se retrouver au même moment au même endroit. Et Pourtant, les pizzas hawaïennes Existaient. Pourtant, Léopoldine n'était plus le même fantôme que dans les couloirs de l'école. Trépignante, elle ressemblait presque à Axell avec deux tasses de café et trois cocktails dans le sang, sans boire ni l'un, ni l'autre. Ça l'ennuyait presque un peu, quelque part, d'avoir cette concurrence inattendue alors que d'habitude c'était ellui qui parlait sans discontinuer.
Léo leur avait raconté plein de trucs sur Mozart qu'Axell avait oubliés la seconde suivante. Sauf le fait qu'il était un prodige et composait à cinq ans. Loin de l'impressionner, ça n'avait fait que rallumer son éternelle hargne, cette obscurité impuissante, cette Rage qui lӕ prenait chaque fois qu'iel se rappelait n'être Nulle Part, n'être Rien, dans une vie de spectacle où chaque année l'approchait plus vite de sa date de validité. Ça l'enflammait contre sa mère, de s'être mise dans son chemin, de ne pas l'avoir poussé∙e, forcé∙e dans une école de danse, de ne jamais s'être passionnée pour sa passion.
Et Léo lui avait dit... quelque chose du genre : « Moi pas. Si ma mère m'avait imposé ce choix... Ça n'aurait plus été un choix. Et le violon ne m'aurait pas permis de lui échapper. »
Ce n'était pas faux Léo, pas faux du tout.
Au fond, les deux auraient rêvé de brûler vite et intensément. Mais Mozart avait brûlé par les deux bouts et il en était mort. Iel avait encore des choses à apprendre et à enseigner. Il lui faudrait se contenter d'un feu de bois qui brûlerait plus lentement, avec plus d'efforts, mais beaucoup plus longtemps.
« Je veux vivre dans une maison comme ça. » déclara catégoriquement Mélissa quand iels arrivèrent au rassemblement de leur temps libre.
Le bâtiment Hundertwasser (ou un truc allemand dans le genre) était une mosaïque de couleurs avec des colonnades aléatoires et des Volutes de miroirs qui serpentaient le long des murs et s'étalait jusque sur la façade à côté. L'ensemble, autour d'une petite fontaine, était Chaotique et Coloré. Axell aimait beaucoup.
Tandis que les autres s'éparpillaient, son asiatique préféré s'immobilisa un instant pour souffler un peu. Iel décida de mettre fin à son monologue :
« Et toi... tu t'es bien reposé, hier ?
-Ouais. J'aurais trop aimé sortir avec vous, surtout avec ce que tu racontes mais... quelque part je suis fier, tu sais, d'avoir mis des limites. De pas me pousser trop loin par défi. Je me sentais... responsable. Et puis, j'ai pu raconter une part du voyage à Hélice, c'était chouette.
-Ça me dépasse un peu que t'arrives à garder contact si longtemps avec quelqu'un que t'as jamais vu, nom d'un cornichon. Tu comptes vraiment jamais la rencontrer ?
-Je sais pas. J'adorerais. En fait, avec ce voyage... je me sens un peu capable de tout. Je sais que je serai jamais totalement indépendant et il faut que je l'accepte mais... ouais, je pourrais le faire.
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QU'ART'Z
Teen Fiction• le monde a plus de facettes que tu ne crois • SAMUEL se cache derrière l'objectif d'un appareil photo pour ne pas pétrifier du regard JUN JINZAI consigne les mots dans un carnet noir aux bords cornés MÉLISSA cherche toujours un pinceau dans ses...