chapitre 50

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Je ne sais pas trop ce que je fabrique dans ce couloir.  Après notre répétition de la veille c'est comme si quelque chose c'était débloqué en moi.

Je toque à la porte. J'entends la voix de Colin grogner de l'autre côté du battant, ce qui m'arrache un sourire. Je pousse la porte et entre dans son bureau, trop vaste pour un simple développeur.

Shaïna- Salut.

Colin relève la tête de son ordinateur, affiche un air surpris, puis décide à me sourire.

Colin- Qu'est-ce qui t'amène par ici?

Shaïna- Café.

Je dépose sur son bureau un gobelet de café du bar d'en face. Il me remercie d'un mouvement du menton, comme à son habitude.  La gratitude ne fait pas partie de son vocabulaire.

Colin- Tu m'apportes juste un café?

Je prend un air innocent et, m'approche de lui.

Shaïna- C'est  ce que font les amis de temps en temps.  Mais non. Je ne suis pas venu que pour ça.

Il me fixe droit dans les yeux, interrogateur.  Je lui tend un calepin. Il le regarde comme si je lui tendais un flingue, avant de s'en saisir.

Colin- Qu'est-ce que c'est ?

Je me pince les lèvres  avant de répondre:

Shaïna- J'ai retravailler les paroles de la chanson.

Il hausse un sourcil,  puis un vrai sourire étiré ses lèvres.  Il recule sur sa chaise à roulettes, en dépliant ses longues jambes sous son bureau. Le Canon du flingue change de cible! Il tient le calepin dans ses mains, avec un petit air moqueur persistant dans ses yeux.

Colin- T'as la trouille que je le lise?

Shaïna- Tu vas sûrement te moquer de moi pendant les dix prochaines semaines, pour pas changer. Donc, non!

Colin- J'suis pas si méchant.

Shaïna- Non, tu es pire!

Il ricane, avant de tapoter ma hanche du dos de la main. Un courant électrique me percute aussitôt.

Shaïna- J'avoue que l'accueil est tout de même  moins hostile que la dernière fois que je suis venue.

Sans relever il ouvre le calepin. Il ne me quitte pas des yeux et se lèche les lèvres, si charnues que j'ai envie de les dévorer toute la journée.

Colin- Prête ?

Shaïnatait-toi et lis, Spencer!

Il glousse de nouveau puis pose les yeux sur mon écriture.  Je suis confiante sur mon travail.  Je me retourne vers la sortie. Je ne veux pas de verdict en direct.

Shaïna- Tu m'enverras un mail, quand tu auras fini?

Colin- Allez, reste. Un peu d'courage, Shaïna.

Shaïna- Ça n'a rien à voir avec le courage.  Mais avec toi, je m'attends à tout.

J'attrape le gobelet de café que j'ai apporté à Colin et j'en bois une longue lampée.  Colin pousse un grognement amusé, en relevant un œil sur moi, avant de replonger dans sa lecture.

Colin- C'est à moi.

Shaïna- Égoïste.

Un sourire flotte sur ses lèvres. Je ne me remettrais jamais de ce sourire. Il ne me regarde même pas, concentré sur les paroles de la chanson. Mes mains restent visées autour de cette tasse de café, jusqu'à qu'il dépose très lentement le calepin sur son bureau.

Son genou vient frôlé le mien. Son regard remonte le long de mes cuisses avec une lenteur calculé. Ses doigts pianote sur son bureau. Je pose la tasse et les miens s'accrochent au rebord.  Son visage est si rieur que j'ai envie de le gifler, puis de l'embrasser fougueusement.

Shaïna- Arrête de jouer, on a compris! Alors?

Colin- Tu veux savoir c'que j'en pense, en toute objectivité?

Shaïna- Bien sûr que non, je veux que tu pe mentes!

Il rit à nouveau en se redressant et pose les coudes sur ses genoux, si bien que son visage se retrouve à quelques centimètres de mon ventre. Ses prunelles azurées se relèvent vers mon visage.

Colin- C'est sombre.

Shaïna- Et?

Il agite la main pour m'obliger à me taire, puis passe son index sur sa lèvre inférieure.

Colin- Plein d'émotions. T'es bien une fille!

Je grogne, ce qui le fait sourire plus largement.

Colin- Tu fais passer beaucoup de chose dans ses mots. Je ne sais pas à qui tu pensais quand tu as là continuer , mais.... je serais flatté de chanter ses paroles.

Shaïna- Tes vraiment sérieux ou tu te moque encore de moi?

Colin- J'ai l'air de plaisanter?

Shaïna- Avec toi, je sais jamais.

Il se redresse de toute sa hauteur et se plante sous mon nez, me contraignant à lever la tête pour le regarder en face.

Colin- On pourrait proposer cette chanson aux autres. Elle me plaît.  J'suis sérieux, Chaton. C'est du bon boulot.

is it love colinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant