is it love colin

chapitre 64

La bouche de Colin s'approche de ma main pour dévorer le morceau de barbe à papa collé à ma peau. Il sattarde avec un peu trop de plaisir et l'échec l'extrémité de mon index.

Puis il recule en affichant un sourire canaille, laissant mes doigts trempés par ce baiser très étrange.

Colin- c'était intéressant.

Shaïna- intéressant? Tu ma baver sur les doigts !

Il ricane.

Colin- ta façon de me déshabiller du regard.

Shaïna- pardon? Je n'ai pas fait ça! Qui voudrait te déshabiller du regard, franchement ?

Colin- oh! Beaucoup de fans... et toi...

Shaïna- je ne suis pas une de tes fans.

Colin- tu m'as avoué le contraire y a à peine quelques minutes. Shaïna, t'es une girouette.

Shaïna- pas du tout. Je suis consciente de ce que j'aime et tu n'en fait pas partie. Tu es comme de l'urticaire. Un truc purulent qui démange.  Et entre nous deux, c'est toi la girouette.

Il sourit, pas vexé pour un sou, se penche vers mon oreille et chuchote contre ma peau qui s'enflamme à son contact.

Colin- tu ments très mal, chaton.... viens avec moi.

Il m'attrape par la main et m'attire à l'opposé de la scène, sans me demander mon avis.

Shaïna- et les autres?

Colin- On s'en fout des autres. J'ai envie d'être seul avec toi.

Mon corps ne répond plus. Mon cœur bat si vite que j'ai peur de faire une crise cardiaque. Il ne m'appartient plus. Il flotte quelque part dans la stratosphère. Colin semble se moquer de Doris et d'Adam. Il me guide vers les débits de boissons et me demande ce que je désire.

Il commande une bière pour nous deux, puis me conduit à l'écart, sans trop s'éloigner de la scène ou un groupe hard-rock nous sert une prestation tumultueuse.

La batterie fracasse les clameurs des festivaliers. La voix du chanteur est sexy mais ses paroles tellement sombres. Mais honnêtement, je préfère celle du type sulfureux qui m'entraine à sa suite.

Je bois quelque gorgées de bière pour m'hydrater. J'ai l'impression d'avoir la gorge en feu. De là où nous sommes nous pouvons discuter sans être obligés de crier ou de nous frotter l'un à l'autre pour parvenir à nous entendre.

Colin me tient toujours par la main. Ses yeux bleus n'arrêtent pas de me sonder. Je ne le reconnais pas et ne sais pas comment agir quand il se comporte normalement. Il secoue la tête en souriant.

Shaïna- tu me fais un peu peur, Spencer.

Colin- pourquoi ?

Il a l'air inquiet de ma remarque. Il se tourne vers moi, me dissimulant la scène. Je tapote sa bouche du bout de l'index en accompagnant mes paroles.
Il se fige. Ses épaules se raidissent. La teinte bleue de ses iris devient plus sombre et plus profonde.

Je retire mon doigt, saisie par sa réaction. Je commence à m'écarter. Je n'aurais peut-être pas du faire ça. Mais Colin récupère ma main et m'entraîne à sa suite. Il nous dégotté une place et, sans un mot, il me fait signe de m'assoir près de lui.