is it love colin

chapitre 55

J'ai été amoureuse qu'une seule fois dans ma vie. J'ai vécu une histoire parfaite avec Adrian. Enfin, il y a eu quelques disputent, mais rien de bien méchant. Aucune fausse note dans la mélodie.Tout aller pour le mieux dans notre relation. Nous nous aimions comme au premier jour.

Avec Colin, j'ai l'impression de sentir mes boyaux se contracter, mon ventre se serrer à en avoir mal, ma gorge se s'assécher. Quand je pense à Colin des pensées indécentes ou profondes m'envahissent, créant une espèce de pêle-mêle des émotions.

C'est à la fois déroutant, troublant et angoissant, et pourtant j'aime éprouver ces émotions discordantes. Je me sens revivre.

J'avance lentement. Je ne sais pas si je vais me planter ou survivre, mais l'aimer est quelque chose de fort qui m'emporte vers des hauters vertigineuses. Je ne veux pas que cette sensation s'évanouisse.

Je n'ai pas besoin de toquer à sa porte, celle-ci est entrouverte. Colin est concentré sur son écran, un casque vissé sur les oreilles. J'entre après avoir donné un coup contre la porte, mais avec ses écouteurs, il n'entend rien.

Une petite ride de concentration se découpe entre ses sourcils. Je m'approche de lui et pose les feuilles que j'avais dans les mains, sur son bureau. Il lève la main pour me demander de patienter.

Je me cale contre son bureau, croise les bras sur la poitrine et le regarde. Chaque ligne de son visage. Sa mâchoire légèrement carrée. Son front large. Son nez fin. Ses putains de lèvres.  Il relève les yeux vers moi, puis finit par arracher ses écouteurs qui tombent autour de sa nuque.

Colin- Pas de café aujourd'hui ?

Shaïna-  je ne suis pas ta secrétaire.

Colin- Dommage! J'pourrais te demander de m'obéir.

Je ne suis pas certaine de saisir son trait d'humour.  Il ricane, puis se frotte le nez en basculant au fond de son fauteuil.  Il me regarde de la tête au pieds.

Colin- Alors, qu'est-ce que tu veux, chaton?

Sa façon de prononcer faiblement se surnom est tellement chaude, comme s'il souhaitait que ça reste un secret entre nous.

Shaïna- je suis venue t'apporter les partitions et les paroles de la chanson. Et je me demandais si ça allait entre nous.

Il me dévisage, surpris, puis jette un œil aux feuilles que j'ai apportée. Repousse une mèche de cheveux, avant de me regarder à nouveau. Son genou droit frotte contre le mien.

Colin- je regarderais ça plus tard. Pourquoi ça n'irait pas ?

Je hausse les épaules.

Shaïna- J'avais l'impression que tu m'en voulais pour quelque chose.

Colin- non, pas du tout. Ça roule entre nous.

Shaïna- Tant mieux, alors.

Il se redresse  détendu ce corps moulé dans la sensualité, et se rapproche de moi. Il a ce rictus aux lèvres, celui qui semble vouloir me souffler tout un tas de sarcasmes au visage. Il pose sa main près de ma hanche.

Colin- J'me demande pourquoi tu as imaginé que ça n'allait pas entre nous. Qu'est-ce qui s'est passé dans ta p'tite tête ?

Shaïna- La dernière fois qu'on c'est vus, nous avions bu... Sur le chemin du retour, nous n'avons pas parlé...

Il tapote mon front. Je retiens sa main. Il me regarde, les yeux ronds, et recule. Ses iris prennent une étrange teinte glacée. Il se laisse retomber sur son fauteuil,  puis dirige son attention vers mes feuilles.

Colin- On a rendez-vous chez le producteur demain soir. Sois là.

Shaïna- T'en fait pas. J'étais au courant.

Je m'éloigne le cœur confus. Et dire que j'avais espéré que mon frère ait raison. Colin n'est pas plus jaloux d'une quelconque relation que je pourrais entretenir avec un autre homme qu'il serait jaloux de la célébrité de Britney Spears.

Colin- Je n'ai pas aimé.

Je me fige et hésite à me retourner. Je me contente de rester immobile, sentant le moindre de mes muscles se paralyser.

Colin- Qu'il te touche.

Une vague de chaleur s'engouffre dans mon ventre et réchauffe tous mes membres. Je me retourne doucement. Colin a remis ses écouteurs sur les oreilles et se concentre sur son écran, comme s'il en avait trop révélé. La discussion a l'air close.

Colin ne semble pas disposer à approfondir la discussion pour le moment. Je commence à savoir qu'avec lui un pas en avant et suivi de deux pas en arrière. Je prends sur moi, respire un bon coup et me satisfait de cet aveu. C'est déjà beaucoup.