A la fin de toutes choses ?

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Il nous fallut plusieurs longs jours de marche, si ce n'est plusieurs semaines, pour enfin atteindre notre but. Mais, alors que nous ne pensions pas trouver quiconque en ce lieu, les Valar furent cléments et, en arrivant, nous découvrîmes le campement d'une armée. Des murmures parcoururent nos rangs alors que tous se demandaient qui pouvait avoir pris position en ces lieux. Soudain, Elros me tira la manche et désigna un étendard flottant au vent au centre du campement. Plissant les yeux pour mieux le voir je pus reconnaître le signe.

Il ne s'agissait de nul autre que de l'étendard que portait Eonwë, le Héraut des Valar, venu combattre Morgoth. Mais, que faisait-il si loin au sud ? L'Ennemi s'était-il autant avancé ? Avaient-ils perdu ? Alors qu'une multitudes de questions émergeaient dans mon esprits, une grande clameur se fit entendre.

En bas, dans la plaine, de nombreux soldats étaient sortis de leurs tentes et nous faisaient signe. Nous étions certes peu nombreux, mais notre groupe devait se détacher nettement sur la crête. Rapidement, nous les rejoignirent et ils nous accueillirent avec joie, proposant aux plus fatigués de se reposer. Emporté par le tourbillon, je me retrouvais séparé des jumeaux et notre groupe se retrouva sur une place au milieu du campement sans avoir eu le temps de comprendre ce qu'il venait de se passer. Un cercle se forma alors autour d'une tente un peu plus grande que les autres et, je pus apercevoir les jumeaux et Galadriel. Je m'empressai de les rejoindre pendant que Gil-Galad sortait des rangs pour enfin poser la question que nous nous posions tous...

— Nous venons de Balar et sommes en quête de réponses. Il y a plusieurs semaines, un tremblement de terre s'est fait ressentir et, nous cherchons à en découvrir l'origine. Que s'est-il passé ?

Tout le monde se tu et, une voix claire, venue de la tente principale s'éleva :

— C'est fort simple. Morgoth Bauglir a été jeté à bas de son sombre trône. Son règne de terreur est fini et, il est en ce moment même acheminé en Aman où, il sera enchaîné dans le vide par nul autre qu'Eru. Plus jamais, sa malfaisance ne pourra parcourir ses terres.

Ponctuant ces paroles, le Maiar Eonwë sortit de la tente et ajouta :

— L'Ennemi a été vaincu.

Un silence religieux accueillit ses paroles puis, d'un seul coup, un cri de joie s'échappa de tous ceux qui étaient présents. Cette annonce nous transporta de joie et, n'osant croire la nouvelle, mes yeux croisèrent ceux de Galadriel qui brillaient du même éclat. Enfin, notre longue période d'errance allait prendre fin. Enfin, nous pourrions reprendre notre vie de façon paisible et tranquille sans qu'un fléau ne soit suspendu au-dessus de nos têtes, attendant le moment opportun pour s'abattre et tout détruire sur son passage.

La soirée qui s'ensuivit ne fut que grandes festivités tant, les Elfes et les Maiar qui composaient cette armée victorieuses étaient ravis d'accueillir des survivants. Puis, les jours qui suivirent furent calmes et tranquille et rien ne vint perturber notre joie.

Un soir pourtant, alors que le soleil venait de se coucher, Gil-Galad vint me trouver, et m'informa qu'Eonwë allait repartir pour Aman, et qu'il emmènerai avec lui tous ceux et celles qui voudraient le suivre. Il ne contraignait personne, précisa-t-il. Quand je lui demandais, avec un peu d'angoisse, quel serait son choix, il me répondit que Círdan, lui-même et quelques autres allaient rester et que je devais me décider avant que la soleil ne reparaisse à l'horizon.

Le remerciant, je pris congé de lui et fit aussitôt part de cette nouvelle à Galadriel. Et, alors que je m'attendais à ce qu'elle souhaite repartir pour enfin retrouver son défunt frère, elle refusa catégoriquement.

— Mais pourquoi ? m'étonnai-je. Qu'est-ce qui vous retient sur cette terre ?

— Et vous ? rétorqua-t-elle avec feu. Quel est votre désir ? Resterez-vous ?

Les tribulations d'une plante verte - livre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant