𝚃𝚑𝚎 𝚂𝚑𝚊𝚝𝚝𝚎𝚛𝚎𝚍 𝙳𝚎𝚖𝚘𝚗

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷𝟸

Je conclus mon ultime mouvement en tournant ma tête puis souris de manière satisfaite à Daewin assit sur une table des plus près de la scène, tout en serrant un de ses verres de Whisky.

Le rideau rouge descend alors je sors de scène et sans attendre qui que ce soit, je me dirige vers ma loge.

Refermant la porte derrière moi, je commence déjà à me changer. Ce show était assez bien, je dois l'admettre. Il n'était pas comme Lundi soir avec l'homme que j'ai giflé, certes les hommes restent des hommes et tout le long ils m'ont dévoré du regard, mais aucun d'entre eux n'a tenté quoique ce soit. En revanche, j'ai eu droit à quelques petits lancés de billets verts.

Mettant mon sac sur mon épaule, décidée à partir et surtout à ne pas donner le plaisir à Daewin de lui avouer que j'ai apprécié danser sur la scène de son club, je sors mon téléphone de ma poche pour les appeler comme chaque Mercredi soir.

Collant mon téléphone contre mon oreille, j'ouvre la porte de ma loge et tombe nez à nez avec Monsieur Daewin Leighton.

- Rae ? dit la voix de ma mère.

- Oui !

Daewin me dévisage et je me demande encore bien ce que j'ai pu faire.

- Comment vas-tu ? Où es-tu ? s'enquit ma mère d'une voix soucieuse, tu es en boîte de nuit ?

- Non, non maman... mens-je, je... je suis à l'école.

- Il est plus de minuit Raina, tu te fous de moi ?

Mon regard ne quitte pas celui de Daewin qui me détaille de hauts en bas, sa mâchoire tressaute plusieurs fois tandis que je réfléchis sur comment mentir à ma mère - ce que je n'ai jamais fait auparavant.

- Non, non maman, je dois te laisser, euh... Payton m'appelle.

- Quoi mais comment ça ? Raina !

- Je te rappelle demain promis, bisou, je t'aime ! conclus-je déjà pleine de culpabilité.

Je raccroche sans même écouter ce que rétorque ma mère puis range mon téléphone dans ma poche.

- Laisse moi passer Daewin, lui ordonne-je d'une voix monotone.

- Pourquoi tu n'as pas dit que tu étais en boîte avec tes amis ? m'interroge-t-il.

Je souffle tout en levant les yeux au ciel, ce garçon n'est pas croyable.

- Tu ne vas pas jouer au donneur de leçon parce qu'à ce jeu là, je pourrai t'en donner plein et surtout que la moitié de ta proposition est un bien pire mensonge que le mien, rétorque-je agacée d'avoir menti à ma propre mère.

- Je ne t'ai jamais demandé de mentir princesse, réplique-t-il en oubliant la fin de ma propre phrase.

- Alors je peux aller dire à tout le monde que tu m'obliges à danser dans un de tes clubs pour un service que je ne t'ai même pas demandé, et d'ailleurs Daewin, tu ne m'as toujours pas dit pourquoi tu es venu m'aider ce soir là ? Ça m'étonnerait qu'un mec comme toi vienne secourir des filles au bord du viole, clame-je en perdant complètement pieds.

Je n'aime pas cette facette de moi, la facette qui... qui s'énerve, qui balance tout ce qui lui passe en tête, qui n'a peur de rien alors que justement, un rien peut me briser. Cette facette de Gretchen Howard est horriblement détestable.

- Tu n'as pas besoin de le savoir, proclame-t-il en faisant un genre de grimace.

Je souffle une nouvelle fois puis essaye de le pousser pour sortir mais Daewin est fait à quatre-vingt-dix pour cent de masse musculaire alors j'ai beau essayer de pousser. C'est complètement perdu d'avance.

- Bon qu'est-ce que tu veux de moi maintenant ?! déclare-je avec la voix légèrement plus aiguë.

- Je veux que tu fasses tout ce que je te demande. Si tu dois m'accompagner à un gala, tu le fais. Si tu dois danser ici, tu le fais. Si tu dois aller parler à un homme, tu le fais. Je veux que tu sois à mes ordres.

Sincèrement, comment des personnes comme ça peuvent-elles encore être dans la nature ? Ce garçon me fout la rage. Il n'est rien qu'un homme sans aucun remord, avide de pouvoir et imbu de sa petite personne misérable.

Je rapproche subitement mon visage du sien en le regardant droit dans les yeux. Une mine de dégoût prend sa place sur mon visage alors que je secoue la tête.

- Je ne serai jamais ton esclave Daewin, j'ai horreur des ordres et ce n'est pas un petit connard comme toi qui va y changer quelque chose. Va te faire voir, crache-je avant de pousser son bras qui me bloquait le passage pour m'en aller.

- Je sais que t'as aimé danser ce soir ! s'enquit-il lorsque je suis déjà quelques mètres plus loin.

- Et c'est peut-être la seule chose que je ferai ! Danser ici quand je veux et comme je veux ! m'exclame-je en traversant la porte de sortie arrière du bâtiment.