𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟹𝟷

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J'ouvre doucement les yeux, sentant un corps se dégager du mien

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J'ouvre doucement les yeux, sentant un corps se dégager du mien. Mes souvenirs d'hier me reviennent subitement et je me maudis comme pas possible. Gretchen ? Sérieusement ?

Je remarque alors la brune tenter de ne pas me réveiller tandis qu'elle essaye de retirer mon bras qui s'est accidentellement retrouvée autour de ses épaules dans la nuit.

- D'habitude c'est moi qui fait ça, déclare-je subitement la voix cassée.

Gretchen se fige un instant en admirant mes yeux qui détaille avec minutie les siens, elle vient soupirer puis se dégager de moi. Lorsque son corps quitte le mien, j'ai un léger froid qui me passe, étrange sensation.

- Habille-toi, je veux rentrer, affirme-t-elle d'un ton détaché.

Cette fille est vraiment lunatique, hier elle est calme puis elle pleure après on se dispute et pour finir on baise et ce matin, Madame est froide. La froideur c'est mon truc, si elle a un problème avec moi, elle peut très bien me le dire mais hier soir, je suis bien obligé d'avouer que nous étions ensemble. Ce n'était pas comme un coup d'un soir banal, je voulais vraiment le faire avec elle en réalité. J'y ai longuement réfléchi et... et j'l'ai retrouvé dans sa chambre.

En soufflant, je me lève et enfile les affaires que j'ai fait monter par l'accueil hier soir pour ce matin. Gretchen fait pareil puis sort de la chambre sans m'attendre. Si elle regrette, c'est pas mon problème. Elle n'avait qu'à dire non si elle n'en avait vraiment pas envie.

Je la rejoins dans la cuisine où elle boit déjà son truc à l'eau et au citron. Idiot. Je me serre un café en m'appuyant contre le meuble puis la regarde alors qu'elle semble obnubilée par son téléphone.

Le mien se met soudainement à sonner dans ma poche alors je le récupère et m'éclipse de la pièce sans un regard de la part de Gretchen.

- Vous vous êtes occupé de lui ? demande-je en parlant bel et bien de Ricardo.

- Oui, on veut notre part. Tu as les preuves par message.

- Vous aurez dix milles chacun.

- Bien, salut, conclut-il.

Je coupe l'appel et regarde les soit disant preuves que mes deux employés d'hier m'ont envoyé et lorsque je regarde la vidéo qu'ils ont fait, on voit très clairement Ricardo se prendre la balle en tête et son visage mort par la suite.

- C'est quoi ça ? surgit une voix féminine, c'était un coup de feu ?

Sans même que je n'ai le temps de me retourner pour trouver n'importe quel mensonge à lui balancer, Gretchen saisit mon portable d'entre mes mains et y regarde la vidéo. Là, j'suis dans un merdier pas possible.

- C'est toi qui as demandé ça ? me demande-t-elle sévèrement.

Je pense que la situation est très claire. Je regarde Gretchen en espérant inconsciemment qu'elle ne me détestera pas plus - ce qui est presque impossible.

- J'veux partir, affirme-t-elle en me lançant mon portable que je récupère au vol.

Gretchen s'éclipse sûrement pour aller chercher nos affaires et je continue de me maudire. Elle redescend avec notre sac et d'un air déterminé, elle appuie sur le bouton d'ascenseur, je la suis en récupérant les clés tout en soupirant. Quel con je suis !

- En rentrant, t'as intérêt à faire en sorte que je récupère mon appartement, affirme Gretchen d'un ton froid.

Je serre les dents, son ton froid et vide d'émotion m'énerve incroyablement. Si elle croit que je vais la laisser partir, elle peut toujours rêver.

- Comment ça « ton appartement » ? crache-je en me tournant vers elle.

- Tu crois que « je veux partir » c'était juste pour l'hôtel ? Rêves toujours Daewin, pouffe-t-elle. Je ne veux plus rien à voir avec toi, c'est fini ! Tu as tué cet homme, proclame-t-elle d'un ton tranchant en tournant son visage vers moi.

En plus d'être froide, elle est ingrate maintenant ! C'est le monde à l'envers, c'est Ricardo Valentini, le mec qui a voulu la violé hier soir. J'étais censé faire quoi ? La laisser ? Eh bien non, je ne suis pas comme ça et je ne le serai jamais. Les femmes ne sont pas des jouets - oui c'est moi qui dit ça. Gretchen ne voulait pas, c'est censé suffire pour un non. En tout cas, je l'ai fait pour elle si on veut alors point-barre. Le seul problème, c'est que je n'avouerai jamais que j'ai fait quelque chose pour cette gamine de 19 piges. Je suis Daewin Leighton après tout.

- Ce connard m'a insulté, il a essayé de m'escroquer, de me prendre le Blum qui est l'un de mes meilleurs clubs alors ouais, j'ai organisé sa mise à mort.

C'est la vérité en soi, ces choses s'ajoutent à celui de Gretchen qui d'ailleurs me dévisage en secouant la tête. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et déterminée à partir, Gretchen les franchit.

- Au revoir Madame Leighton, dit la réceptionniste qui aurait mieux fait de se taire sur ce coup.

Gretchen lui lève son majeur sans se retourner tout en déclarant :

- Madame Howard bande d'incapable ! Ça ferait longtemps que j'aurai divorcé d'un enfoiré comme Daewin !

Gretchen sort de l'hôtel sous les regards accablés des clients et moi-même. Je m'approche de la réceptionniste en prenant une grande inspiration pour tenter de calmer mes envies soudaines d'assassinat.

- Léger accrochage, raille-je en rendant les clés.

- Sûrement, essayez de passer une bonne journée, me dit la réceptionniste.

Sans un merci, comme j'en ai l'habitude, je sors rejoindre Gretchen. Cette gamine va le regretter. M'afficher ainsi ? Je crois que j'ai beaucoup trop laissé couler ces deux derniers mois. Si elle veut que je redevienne le Daewin de notre première rencontre, ses désirs sont des ordres Madame Howard.

Je vérifie d'un coup d'œil qu'il n'y ait presque personne autour de nous et immédiatement derrière elle, je cramponne ses cheveux ce qui la fait gémir. J'approche ma bouche de son oreille pour lui murmurer :

- Si tu oses refaire ça, tu vas finir comme Ricardo princesse.

Mon air menaçant la fait tressaillir tandis que je la lâche violemment et ce petit avertissement semble avoir eu l'effet escompté puisque Gretchen semble maintenant plus calme que dans l'hôtel.

𝚃𝚑𝚎 𝚂𝚑𝚊𝚝𝚝𝚎𝚛𝚎𝚍 𝙳𝚎𝚖𝚘𝚗Où les histoires vivent. Découvrez maintenant