~Doce~

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J'étais là, assise par terre, dos au mur, les genoux ramenés contre ma poitrine. Je pleurais...Je tremblais... J'avais du mal à respirer...Je me sentais mal...
J'étais en train de faire une crise, une crise de panique, encore une... C'était une chose à laquelle je n'avais jamais été soumise avant toute cette histoire avec mon père, mais qui a présent m'arrivait fréquemment. J'avais peur. Je ne savais pas du tout comment gérer ça. D'habitude c'est mon frère qui réussissait à me calmer et m'apaiser, mais là j'étais seule...

Ander:Camila t'es là ! Putain qu'est ce qui t'arrive ?

Mon souffle était saccadé, ma respiration se faisait rapide, aucun son ne pouvait sortir de ma bouche.

Ander : Ok ok, regarde moi, écoute moi Cam'. Je suis là. Il ne peut rien t'arriver. Calme-toi s'il te plaît...

Ander pris mes mains et me tira contre lui.Sa main effectuant des cercles dans mon dos me permettait de reprendre un souffle normal, tandis que ses paroles prononcées calmement dans mon oreille me faisaient sentir en sécurité. Il avait réussi. Il avait réussi à me calmer, à arrêter cette crise de panique, qui jusqu'à présent, seul mon frère était capable de faire disparaitre. Il avait vraiment ce don de m'apaiser.

Ander : Respires Cam', je suis là...

Camila :Il fait parti des leurs...

Ander: Qu'est ce que tu me racontes ?

Camila: Mon père... Ses dettes... Nano en fait parti...

Ander: Attend attend Camila. T'es en train de me dire, que Nano, le mec de Marina, que je connais depuis presque deux ans maintenant, fait parti de ces mecs qui te veulent du mal?

Camila : Oui je suis sûre que c'est lui...

Ander : Putain le fils de pute, je vais lui casser la gueule !

Camila : Non Ander s'il te plaît ne fais pas ça... S'il te plaît... Je ne veux pas t'entraîner dans mes emmerdes...

Ander: T'es sûre que c'est bien lui? Qu'est ce qui te fait dire ça ?

Camila: Je ne sais pas... Je sais plus Ander... Mais quand j'ai croisé son regard, j ai eu une impression de déjà vu... Et cette soirée m'est revenue en tête...

Ander : Camila je comprends rien là, de quoi tu parles ? Quelle soirée ?

Camila : Je veux rentrer... Tu peux me ramener s'il te plaît ?

Ander : Euhh oui, mais tu veux pas attendre que Marina souffle ses bougies ?

Camila : Non je ne préfère pas... Ramène-moi s'il te plaît et je te raconterai ce qu'il se passe...

Ander : Bon d'accord.

Nous nous sommes donc dirigés vers Marina pour la prévenir de notre départ.

Ander: Marina, Camila se sent pas bien, je vais la ramener chez elle, c'est préférable.

Camila: Je suis désolée, profite bien du reste de ta soirée...

Marina: Ce n'est pas grave Cami! Reposes-toi, et on se revoit lundi en cours!

Camila: A lundi...

C'est donc sur ces mots que nous avons quitté la fête aux alentours de vingt-trois heure trente. Nous sommes montés dans le taxi qu'Ander avait appelé juste avant, et avons pris la route jusqu'à ma demeure. Durant le trajet, aucun mot ne sortait de nos bouches, seul le bruit des clignotants se faisait entendre de temps à autre. Je pense qu'Ander avait compris qu'il s'agissait d'un sujet sensible et qu'il fallait mieux attendre d'être au calme pour en parler; et il avait bien raison, parce que je ne me sentais pas encore capable de lui dévoiler tout ça, comme ça, au milieu de la nuit, dans une voiture. Il fallait que je reprenne mes esprits après cette crise d'angoisse inattendue.

Une fois arrivés, les autres étant toujours chez Marina, nous avions la maison pour nous tous seuls, donc pas besoin de se cacher. J'entraînai donc Ander à l'étage, afin de l'emmener dans ma chambre. Comme s'il était chez lui, celui-ci s'installa sur mon lit, me fixant, comme s'il voulait me dire qu'il était prêt à tout entendre et à m'écouter. Je m'installai donc à ses côtés, en tailleur sur mon lit, prête à lui dévoiler la partie la plus sombre de ma vie.

Ander: Cam'... parle moi...

Camila: Il s'appelait Maxime, c'était un français. Il venait juste d'arriver en Espagne et ne connaissait personne. J'ai été la première à faire un pas vers lui, la première à lui tendre la main, et nous avons de suite sympathisé. Maxime était comme moi, il était plein de vie, drôle, et aimait faire la fête. Au fil des jours et au fil des semaines, nous nous rapprochions de plus en plus, jusqu'au moment où nous nous sommes mutuellement avoué nos sentiments. Maxime a été mon premier copain, le seul avec qui je me sentais bien, avec qui je me sentais en confiance et en sécurité. C'était la seule personne dont j'étais tombé amoureuse...
Lors d'une soirée, j'avais trop bu, alors Maxime m'avait ramenée chez lui. Après tout ce n'était pas la première nuit que j'allais passée à ses côtés, alors je l'avais suivi, sans me poser de question... J'étais un peu dans les vapes, mais j'ai vite repris mes esprits lorsque Maxime a commencé à m'embrasser un peu partout et à me déshabiller...
Je... je ne voulais pas que ma première fois se passe dans ces conditions,je n'étais pas vraiment moi-même ... Et quand je lui ai fait part du fait que je ne voulais pas, son regard est devenu noir, ses gestes violents et ses mots agressifs... Il ne m'écoutait pas... Il continuait... Je criais ...Me débâtais...Mais tout ce que j'y gagnais, c'était des coups... Dans un excès de colère, il m'a dit qu'il faisait parti de ces malfaiteurs qui en voulaient à mon père et qu'il avait été engagé pour me faire du mal. Il ne m'aimait pas. Son seul et unique but était de profiter de moi et de me détruire... Je le suppliais, mais rien ne le raisonnait. Ses gestes étaient violents, tellement violents ...Ses putains de baisers étaient immondes... Il voulait continuer ce qu'il avait commencé, alors il m'a enlevé le reste de mes vêtements et...

Ander: Ne me dis pas qu'il ...

Camila: Il m'a violé Ander...

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