Augustine Baudelaire - T.1 - Les disparitions mystérieuses

Chapitre 30 - La deuxième disparition

Le lendemain, un nouvel élève brilla par son absence et mit un énorme coup au moral de la classe, déjà épuisée par les événements de l'année en cours. Cédric n'était apparemment pas rentré chez lui la veille et, comme sa sœur, il avait disparu sans laisser de traces. Et, à cette annonce, les regards inquiets, mais aussi hargneux, se posèrent encore une fois sur Augustine qui, au fur et à mesure de la journée, se recroquevilla sur elle-même.

Maël refusa qu'elle sortît de chaque cours seule et, accompagné de Soazic, il la fila à chaque seconde pour veiller à sa sûreté. La brunette n'appréciait guère d'avoir plusieurs ombres dont elle ne pouvait se séparer, mais ravala son malaise : bénéficier de gardes du corps n'était pas donné à tout le monde, alors elle essayait de positiver.

Pendant la récréation, réfugiées dans les toilettes des filles et cachées de tous, Soazic et Augustine essayèrent de contacter Cédric sur son portable. La rouquine sortit son téléphone, le mit en ligne et composa le numéro du blondinet. Répondeur. Le téléphone de leur ami était sans doute éteint. Cependant, celui de Soazic vibra.

- J'ai un message, affirma-t-elle surprise. Un texto de Cédric. Il dit qu'il est parti en forêt vérifier un truc.
- Tu sais de quand il date ?
- Pas moyen, il date de maintenant. J'avais laissé mon téléphone en mode hors ligne depuis hier soir.

Le téléphone vibra de nouveau.

- Attends, il y a autre chose Augustine, s'exclama Soazic, un autre message de Cédric. Il dit qu'il est rentré et qu'il a rien trouvé. Étant donné son émoticône, il semble déçu.
- Mais c'est génial !

La rouquine fronça les sourcils et écarta les bras, agacée par les mots de son amie.

- Ouais, Cédric a disparu, c'est génial, railla Soazic.
- Mais non ! Ça veut surtout dire que c'est pas en forêt qu'il a disparu finalement ! Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi les professeurs nous ont dit qu'il n'était pas rentré chez lui hier soir, alors que lui te dit le contraire.
- Et alors ? Il n'en a pas moins disparu ! On l'a peut-être suivi jusque chez lui, s'énerva la rouquine, ce qui voudrait dire que tout tourne autour de cette foret.

Dépitées, Augustine et Soazic soupirèrent en cœur. Elles avaient espéré contacter leur ami et se retrouvaient avec des messages énigmatiques à gérer. Et encore plus de questions sans réponse...

Après un court moment de silence, Soazic reprit :

- Je savais bien qu'elle était maudite cette forêt ! J'ai jamais voulu y mettre les pieds à cause de ça. Il y a un truc pas net qui s'y cache.
- On y va depuis tout petit avec Maël et le seul truc bizarre qu'on y ait trouvé c'est... c'est... c'est... MERDE ! J'arrive plus à me souvenir encore !
- C'est exactement de ça que je veux te parler Gus' ! Tes pertes de mémoire, les agressions, les enlèvements... Tout vient de la forêt !
- Bon, au moins, on sait de quel côté chercher, s'amusa Augustine, enfin si ta supposition est juste.
- Parce que tu veux retourner en forêt après ce qui leur est arrivé ? Mais tu es folle, ma parole !
- C'est ce qu'on m'dit tout l'temps, s'amusa Augustine, mais faut bien bouger si on veut retrouver nos copains.
- Mais, les policiers, c'est leur boulot Gus' !
- Tu sais bien qu'ils ne nous croiront pas. On n'est que des enfants à leurs yeux. C'est notre devoir, mon devoir d'les retrouver ! J'laisserai pas les jumeaux livrés à leur sort, c'est décidé !
Soazic, effondrée, commença à paniquer. Elle commença à bégayer.
- Non, fais... fais pas ça Gus' ! S'il te plaît, va pas en forêt. On a déjà perdu deux amis ! J'ai pas envie d'en perdre un troisième et un quatrième. Maël va t'accompagner si tu y vas, c'est sûr et il va lui arriver des bricoles à lui aussi, comme à toi.
- Calme-toi Soazic, j'te promets que j'serai prudente, qu'on sera prudents. Promis ! On veillera l'un sur l'autre.