Un homme approche d'un pas lourd, traînant derrière lui des seaux remplis d'eau, leur contenu éclaboussant à chaque mouvement. Sa putain de serpillière est négligemment agrippée dans l'une de ses mains rugueuses. Son allure dégage une désinvolture agaçante, comme s'il était blasé par cette tâche qu'il effectue machinalement.
J'lève les yeux au ciel avec un mélange d'exaspération et de résignation, laissant échapper un soupir profond, teinté de frustration. Je m'appuie durement contre le mur, mes épaules heurtant le béton froid. Sans un mot, l'homme pénètre dans la salle, faisant grincer la porte derrière lui. Il dépose les seaux et la serpillière sur le sol d'un geste lourd, comme s'il s'en débarrassait. Puis, d'une manière qui me fout les nerfs, il se tourne vers Joséphine, son regard insistant se baladant de manière dérangeante sur les courbes de son corps.
— Si t'as besoin d'autres trucs, viens me voir, je t'ouvrirai la réserve, dit-il d'un ton malsain.
Je me place immédiatement entre eux, mes épaules se redressant, adoptant une posture protectrice. Je sais pas vraiment ce qu'il me prend, encore ce besoin de la protéger j'imagine.
— Si elle a besoin de quoi que ce soit, j'irai moi-même, lâchai-je en plantant mes yeux dans les siens.
Ce putain d'enfoiré, la dévisage avec insolence et lâche un rire suffisant qui me fait bouillir de rage. Son rire sonne comme un crachat dans ma putain de face, me poussant à bout.
— Merci, murmure-t-elle lorsque l'homme finit par s'éloigner.
Son regard rencontre le mien, un mélange de gratitude et d'étincelle d'admiration dans ses yeux.
Le silence s'installe, pesant et électrique à la fois, tandis que la porte se referme d'elle-même, nous laissant seuls dans cette putain de pièce. Une sensation étrange d'intimité m'envahit, nous sommes là, tous les deux, face à face, enfermés dans ce moment suspendu. Elle se met au travail en silence, son regard fixé sur sa tâche, attrapant un balai pour commencer à ramasser les poussières disséminées sur le sol. La lumière du soleil qui filtre à travers les grandes fenêtres illumine délicatement la pièce, mettant en valeur chaque mouvement gracieux de ses bras. Elle est tellement plongée dans ses corvées que je me sens presque invisible, mais je ne peux m'empêcher de l'observer, intrigué par sa concentration. Ses longs cheveux châtains glissent légèrement sur ses épaules, et elle pousse un petit soupir concentré.
— C'était quoi ce truc, hier ? je lui demande finalement, ne pouvant plus résister à la curiosité.
— Quoi ? répond-elle sans se détourner de son travail.
— Ce mouvement de recul, que tu as eu.
— Rien.
— Dit-moi.
Elle s'arrête enfin, essuyant légèrement une mèche de cheveux qui tombe devant ses yeux. Ses prunelles brunes se posent sur moi, et je peux y voir un mélange de réticence et de vulnérabilité.
— Ça ne te regarde pas.
— Je veux savoir.
Elle souffle, laissant échapper un soupir presque imperceptible, puis me toise d'un regard déterminé.
— Tu réponds jamais à mes questions, pourquoi je répondrais aux tiennes ?
Elle a raison.
Je m'assois alors sur une table et allume une clope.
— Mais t'es malade ou quoi ? crie-t-elle en s'avançant vers moi.
Elle arrache la cigarette de ma main.
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OUR FALLEN SOULS [FR] (High Enough) - tome 1
RomantikDISPONIBLE EN FORMAT PAPIER SUR AMAZON "Combien de mecs t'ont fait ça, Joséphine ?" murmure-t-il à mon oreille. Blake, un jeune chef mafieux, adore jouer avec le feu. Alors, lorsqu'il doit absolument s'éloigner d'une fille apparemment liée à son mon...