51 - Blake

830 26 1
                                    

— Où t'étais ? me demande-t-elle lorsque je m'approche.

— J'étais chez Shawn, dis-je d'une voix la plus douce possible.

Elle baisse la tête et essuie rapidement les larmes de ses joues.

— Ça fait deux mois que tu sors tous les week-ends et que je te vois à peine, grogne-t-elle.

— Désolé, mais j'ai toujours été proche d'eux, et je ne vais pas les larguer juste parce que je suis avec toi, dis-je en prenant sa main.

Elle me fixe intensément, cherchant sans doute une réponse dans mes yeux.

— Je sens que tu me caches des trucs, Blake... Quand on a commencé à sortir ensemble, tu n'étais pas aussi distant.

Elle retire sa main violemment de la mienne.

— Joséphine... Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

Mentir me ronge, mais je ne peux pas tout lui balancer d'un coup. Les larmes qui coulent sur ses joues sont comme des lames enfoncées dans mon cœur. Elle est tout ce que j'ai, et je détruis la seule chose de bien dans ma vie.

— Ça fait bientôt trois mois qu'on est ensemble, et je sais toujours pas tout ! hurle-t-elle en se levant.

— En trois mois, on peut pas tout connaître de quelqu'un ! rétorqué-je en criant à mon tour.

Elle se rassoit doucement, le visage empreint d'effroi et de confusion.

— Désolé..., je murmure, ma voix se brisant.

— Si tu veux que notre relation dure, faut que je te connaisse mieux, insiste-t-elle.

Je prends une grande inspiration, préparant mentalement les prochaines étapes.

— Ok. On va voir ça. Mais avant tout, j'ai la dalle. Allons bouffer un truc dehors, je lance en me retournant.

— Maintenant ?! Je suis en pyjama !

— Alors habille-toi vite.

Elle acquiesce en silence, se préparant rapidement.

Cette situation va trop loin, putain. Plus le temps passe, plus elle va soupçonner quelque chose. Si ça ne concernait que moi, je lui aurais tout balancé depuis longtemps, mais cette merde la concerne aussi. Je ne peux pas la perdre. Je refuse de redevenir le connard que je déteste.

— On y va ? demande-t-elle en me sortant de mes pensées.

— Ouaip.

Je la dévisage avant d'ouvrir la porte. Elle a mis un putain de jean noir qui colle à ses courbes, avec une chemise blanche. Elle serre fort son foutu gilet vert pastel tout en me fixant.

— T'es plutôt canon ce soir, lâché-je avec un sourire narquois.

— J'ai les yeux gonflés, rouges et le nez qui coule. Je suis loin d'être belle, réplique-t-elle.

— T'es belle même quand t'as pleuré, crois-moi.

Ses joues sont carrément en feu, et ça fout en avant toutes ses tâches de rousseur qui lui donnent un air sexy à en crever. Alors, je la mate une dernière fois, prenant chaque putain de détail en note, et je me décide à ouvrir la porte. Je la laisse passer devant moi, captant chaque mouvement de ses hanches, et je ferme cette foutue porte derrière nous. Elle dévale les escaliers à toute vitesse, impatiente de tout savoir, de tout découvrir. J'ai le sourire en coin, un rictus que je ne peux pas m'empêcher d'afficher, et je la suis de près. Dans le foutu parking, elle saute sur la portière côté passager, s'assoit comme une furie, presque en perdant l'équilibre.

OUR FALLEN SOULS [FR] (High Enough) - tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant